Nous n’avons plus le temps, car nous sommes devenus des machines

Homme debout au milieu d'une route
[documentaire] Speed : arrêtons de nous transformer en machine
Par Mathieu Doutreligne publié le
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Dans ce monde hyper connecté, tout va de plus en plus vite. Notre rapport au temps se réduit souvent au sentiment d'en manquer... Florian Opitz se penche avec humour et philosophie sur ce mal du siècle dans un documentaire : Speed, à la recherche du temps perdu.

L’homme moderne n’a plus le temps de prendre son temps. Il se sent submergé de travail, pense avoir trop de choses à faire. Le but recherché est d'avoir une rentabilité haute et constante dans la production. Il faut faire un choix. Renoncer à certaines choses. Il a fait le choix de produire.

L'économie, le capitalisme et la compétition sont à la base de l'augmentation des cadences. Dans la vie économique, l'enjeu est de gagner dans la compétition de la concurrence. La cadence est très importante et le plus rapide mange le plus lent. C’est cette cadence du monde actuel qui fait de nous des machines.

Dans la vie économique, l'enjeu est de gagner dans la compétition de la concurrence. La cadence est très importante et le plus rapide mange le plus lent.

L’homme a créé un système qui s’auto-entretient et qui repose sur la compétition permanente et la recherche du profit. Tout le monde fait comme si cette course effrénée était une loi de la nature et qu’il n’y avait aucune alternative, alors qu’à la longue elle épuise l’homme, le rend superflu et pour finir elle détruit la planète. Cette perspective n’est pas franchement réjouissante.

Où est passé le temps gagné grâce à la mise au point de machines sophistiquées ? Plus la roue tourne vite, plus les bénéfices augmentent. Le temps c'est de l'argent et nous n'avons pas le temps, car il faut produire plus. Voilà où est passé notre temps, dans un cycle sans fin.

Nous utilisons les technologies, car elles sont là, mais personne n'a pensé à fixer des limites. Comme le corps humain possèdent les siennes, nous essayons de les repousser toujours plus loin.

Plus l'homme évolue, plus son comportement ressemble à celui d'une machine. Nous avons tendance à oublier que nous sommes des êtres humains. Avec notre rythme de vie évolué, nous expérimentons chaque jour la vitesse de nos corps et moins le plaisir de la lenteur. Si elle veut survivre, reconquérir le temps et les rythmes du corps est certainement un des défis que la société post-industrielle doit relever. La question n'est pas de savoir quelle vitesse on peut atteindre, mais quelle vitesse nous rend heureux.

Saviez-vous qu’au Bhoutan il existe un ministre du bonheur ? Son unique but est de rendre la population heureuse. Là-bas, le temps c'est la vie et pas de l'argent. En France, pays économiquement développé, les choses sont différentes. Il existe un ministre de l’économie, un autre du commerce extérieur, encore un de l’artisanat et du commerce et un dernier du redressement productif. Quel est le rythme du bonheur ? Voilà la véritable question.

L’homme moderne se transforme petit à petit en machine.

L’homme moderne se transforme petit à petit en machine. Est-ce le bon choix ? Qu'est ce qui compte vraiment pour nous ? Voilà les questions auxquelles tente de répondre Florian Opitz en interrogeant des scientifiques, des thérapeutes, des spécialistes dans l’optimisation du temps, des financiers, mais aussi des réfractaires à cette course qui apprécient les bienfaits de la lenteur.

La réalité est différente. Le bonheur ne se donne pas comme un objet, il s'accapare. Il faut tenter de suivre les lois de la Nature, pas la logique des machines.