A propos de ses racines… Si on parlait de jardin !

Par Bioalaune publié le

A chaque temps fort d’une civilisation sa doctrine.

Tout honnête homme, était invité il y a quelques siècles à cultiver son jardin pour atteindre à une certaine plénitude existentielle.

Aujourd’hui, où l’idéologie de l’écologie semble s’imposer à tous les esprits, cultiver au sens propre son jardin potager, biologique évidemment, devient un viatique roboratif pour redécouvrir, à travers lui, nombre de repères et de savoirs fondamentaux, perdus ou annihilés par la modernité désespérément artificielle, matérialiste et technique de notre société bouleversée.

C’est vrai, que posséder un jardin potager familial et le cultiver passionnément, a totalement perdu sa connotation ”ringarde“ que l’opinion publique lui attribuait encore, il y a quelques années au sortir des ”trente glorieuses“, tellement sa fascination pour les nouvelles techniques était grande et absolue. L’essor irrésistible de l’agriculture et du jardinage biologiques a été le phénomène le plus emblématique du renouveau de l’image du jardin potager dans l’opinion.

La dégradation patente des goûts des aliments issus de l’agriculture industrielle, malgré des apparences de plus en plus séduisantes (calibrages, couleurs, formes) mais en réalité parfaitement trompeuses sur le contenu, plein de carences vitaminiques, fade et insidieusement pollué par les traitements chimiques à répétition qu’il a subi pendant toute sa croissance et sa maturation.a-propos-de-ses-racines-02

La prise de conscience de l’impasse gustative des aliments, aggravée par leur nocivité pour la santé, (confirmée par la médecine quoique peu médiatisée jusqu’à une date récente), a conduit des millions de consommateurs à se tourner résolument vers les produits alimentaires biologiques, par le truchement de nombreux marchés Bio dans toute la France, de nombreux réseaux de distribution spécialisés, de salons d’exposants passionnés et pédagogues, d’associations multiples et variées comme celle des Amaps, de savants, de chercheurs, d’agronomes, etc…

Cultiver son propre jardin potager aujourd’hui est presque devenu un acte individuel de résistance face à la pression des institutions nationales et internationales qui gouvernent les comportements des consommateurs dans le monde entier avec démesure et outrecuidance au détriment du bien-être et de la santé des populations qu’elles sont censées protéger

Posséder son jardin potager familial , c’est adopter un nouveau regard sur la vie, la nature, le cosmos. Car, depuis la nuit des temps que les hommes, sur tous les continents, cultivent leur jardin potager, ils savent traditionnellement que les constellations zodiacales, selon leurs positions les unes par rapport aux autres, les planètes aussi et la lune en particulier, ont une influence subtile et forte à la fois sur la croissance et l’évolution de toutes les plantes.

a-propos-de-ses-racines-03Cette ouverture sur l’astronomie et la marche du cosmos n’est pas le moindre des émerveillements que suscite la création d’un jardin potager.

Découvrir ou redécouvrir par soi-même, chez soi, par sa propre expérience que la terre est une matière vivante que l’on doit nourrir avec application et mesure, que l’on doit protéger, que l’on doit travailler avec douceur et respect, que l’on doit regarder comme un trésor “durable” et perpétuel si on le conserve sain et en vie, en bannissant quasi totalement les matières actives chimiques stimulateurs violents des rendements et qui en réalité sont insidieusement des destructeurs de vie.

Pourquoi ne pas évoquer aussi le plaisir indicible que le jardinier ressent lorsqu’il récolte le fruit presque miraculeux de son travail. Car, il y a quelque chose de mystérieux, de merveilleux, de transcendant diront certains, dans toutes les manifestations de la vie, en particulier de la vie végétale.

Pour terminer par une note un peu plus matérielle, en phase avec l’évolution marchande de notre société, il convient de souligner combien la dimension économique d’un jardin potager familial n’est pas une vaine considération, lorsqu’on prend conscience du prix des légumes et des fruits aujourd’hui : une simple salade à deux euros, ça donne à réfléchir !

Pierre Thibault
Bio à la une.com