Un nouveau viticulteur bio poursuivi pour avoir refusé de traiter ses vignes

Thibault Liger-Belair (à droite) et Béranger dans les vignes
Un viticulteur bio poursuivi pour avoir refusé de traiter ses vignes ©Guillaume Baudin
Par Manon Laplace publié le
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Thibault Liger-Belair, vigneron bio, a refusé de se soumettre à un arrêté préfectoral qui l’enjoignait de traiter ses vignes avec des insecticides pour lutter contre la flavescence dorée. Le viticulteur bio se retrouve convoqué devant la justice.

La culture biologique est un travail de longue haleine. Ce n’est pas parce que c’est une année difficile qu’il faut tout abandonner [et revenir au chimique]”, confiait Thibault Liger-Belair, vigneron bourguignon bio en 2012 au magazine La Vigne. Loin d'avoir changé de ligne de conduite, l’agriculteur n’en démord pas : il explique faire confiance à la vigne et vouloir garder son rôle d’écoute et d’observation pour aider les récoltes à réaliser tout leur potentiel naturel, sans transiger sur la qualité.

M. Liger-Belair est vigneron à Moulin-à-vent, une appellation à cheval entre les départements du Rhône et de la Saône-et-Loire. Depuis 2013, un arrêté préfectoral impose trois traitements chimiques pour les vignes situées en Saône-et-Loire, ce qui n’est pas le cas pour celles du Rhône, explique le site Basta !. Selon le découpage départemental, une partie des vignes de Thibault Liger-Belair devrait alors être traitée, l’autre pas. Une obligation que le vigneron juge absurde et dont il a décidé de ne pas tenir compte, ce qui lui vaut d'être convoqué devant le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône le 19 mai, au motif qu’il a refusé “d’effectuer les mesures de protection des végétaux” nécessaires.

L’affaire n’est pas sans rappeler celle d’Emmanuel Giboulot, vigneron bio poursuivi en décembre 2013 pour avoir lui aussi refusé de traiter ses cultures. Avant d'être relaxé en décembre 2014 par la cour d’appel de Dijon.

 

L’affaire n’est pas sans rappeler celle d’Emmanuel Giboulot, vigneron bio poursuivi en décembre 2013 pour avoir lui aussi refusé de traiter ses cultures. Avant d'être relaxé en décembre 2014 par la cour d’appel de Dijon.