Toute une famille au bio

Par Bioalaune publié le

En lisant des articles dans le Monde, Libération, Le Canard Enchaîné, croisés avec des émissions de radio, Benoît Rajau, photographe indépendant, s’est mis à consommer bio.

Contrairement aux gens qui ont hérité de ce mode de consommation par leurs parents et leur éducation, la famille Rajau a opté pour une démarche personnelle liée à sa curiosité et à son ouverture d’esprit. Même si le budget a un peu augmenté, ils ont remarqué les apports nutritifs plus efficaces, mais c’est avant tout le goût qui les a séduits.

Lorsque les enfants sont arrivés, la question s’est posée : comment les nourrir ? Tout simplement comme eux. Benoît Rajau a accepté de nous faire partager sa passion du bio.

Toute une famille au biQu’est ce qui vous attire dans le concept d’une alimentation bio ?

C’est important de savoir que les produits consommés ont été élevés dans le respect de la nature, des traditions, et qu’il y a une véritable valeur humaine à la base. Il faut savoir qu’en France, nous sommes le premier pays consommateur de pesticides et notamment au niveau du vin. Je prends bien plus de plaisir à boire des vins bio. D’autre part je n’ai plus envie de donner mon fric à des gens qui emploient des pesticides sur les vignes et le sol. Consommer bio, c’est aussi un acte politique, celui du respect de la nature.

Où faites vous vos courses ?

A la maison, on mange exclusivement bio. Nous allons chez Biocoop. C’est une chaîne avec plus de 500 magasins en France. Ils ont une démarche cohérente. Ils s’attachent à travailler avec des producteurs locaux et ils ont aussi monté leurs filières en tant que producteurs de lait, de farine, de viande. Le respect de la saisonnalité des fruits et légumes fait partie de la philosophie de Biocoop. Le seul écart, les bananes et ananas, sont présents toute l’année.

Les dîners chez les amis sont-ils toujours admis ?

Oui, nous ne sommes pas non plus des intégristes de l’alimentation bio. Même si à la maison, nous consommons exclusivement bio, nous nous adaptons. Il en est de même pour les restaurants, même si j’avoue y mettre les pieds de moins en moins. Je trouve pénible de payer 45€ pour manger surgelé. En revanche pendant les vacances, avec ma femme, nous aimons y aller pour découvrir les produits authentiques et régionaux qui sont bio.

La notion de consommation bio, s’axe-t-elle uniquement sur l’alimentation ?

Non. Effectivement, on commence par l’alimentation, puis on s’intéresse aux produits respectueux de l’environnement en général. J’utilise par exemple le vinaigre blanc pour nettoyer la salle de bain et la cuisine. Pour les cosmétiques, nous sommes adeptes des produits Weleda. Concernant le mobilier, j’ai fabriqué moi-même des meubles avec des médiums sans aldéhydes. J’ai aussi acheté un matelas en latex naturel et fibre de coco à la naissance de mon premier fils.

La cantine des écoles de vos enfants est-elle compatible avec votre démarche ?

Nous sommes assez chanceux. Dans le 2ème arrondissement de Paris où est l’aîné, nous avons un maire Vert qui, à la suite de son second mandat, a mis en place des cantines qui utilisent à 60% des produits bio, notamment le pain, les légumes et la viande. Le cadet de 9 mois est dans une crèche en partenariat avec la Mairie de Paris où la cantine est en conventionnel. Mais j’insiste sur un point, je suis intraitable sur l’allaitement. Comme son frère, il l’aura pendant un an.

L’habillement est-il bio ?

Quand les enfants sont nés, Isabelle et moi avons trouvé sur le net une marque géniale, “Mon Petit öko”. C’est un site résolument branché sur l’écologie qui propose par exemple des jouets en plastique propre et en bois, des couches et peluches en coton bio, des vêtements, des crayons, tissus … En revanche, pour Isabelle et moi, nous ne sommes pas sur ce créneau.

Quels seraient les 10 commandements d’une démarche bio ?

Premièrement, s’y mettre du jour au lendemain. Deuxièmement, être éco-responsable dans son acte d’achat. Troisièmement, éduquer nos enfants car ils sont l’avenir de notre société. Quatrièmement, comprendre la véritable valeur d’un produit bio. Cinquièmement, arrêter d’alimenter les caisses des grands groupes qui exercent un monopole. Sixièmement, donner à son corps un carburant de qualité. Septièmement, allaiter ses enfants. Huitièmement, se déplacer avec des moyens de transports écologiques. Neuvièmement, nettoyer et meubler sa maison avec des produits bio. Dixièmement, boire des vins bio issus de la culture biodynamique.

toogezer.com - Propos recueillis par Leslie Bonnet