Moustiques OGM : solution miracle au virus Zika ?

un moustique tigre qui transmet le virus Zika
Moustiques OGM : solution miracle au virus Zika ?
Par Elodie Sillaro publié le
Journaliste
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Responsable de malformations génétiques chez les nouveaux-nés et de maladies auto-immunes, le virus Zika est soupçonné d’être la conséquence de l’utilisation d’un pesticide. Afin de limiter sa propagation, l’agence américaine des médicaments a donné son feu vert pour un lâcher de moustiques génétiquement modifiés.

Le virus Zika, c’est quoi ?

La maladie du virus Zika est dûe à un virus qui circule en Afrique, dans les Amériques, en Asie et dans le Pacifique et qui se transmet par des moustiques-tigres. C’est une espèce très invasive qui se propage dans les eaux stagnantes des régions urbaines et qui transmet aussi la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les sujets atteints présentent en général de la fièvre, une éruption cutanée, une conjonctivite, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires. Il n’y pas de traitement ou de vaccin spécifique et la meilleure prévention consiste à se protéger des piqûres de moustiques.

En général, les symptômes disparaissent en 2 à 7 jours. Mais en Polynésie française et au Brésil, les autorités sanitaires nationales ont constaté une recrudescence du syndrome Guillain-Barré (maladie auto-immune inflammatoire du système nerveux) et une augmentation du nombre de nouveau-nés atteints de microcéphalie (anomalie de la croissance du crâne).

Un lien avec les pesticides ?

Dans leur rapport , des médecins argentins faisaient l’hypothèse d’un lien entre les microcéphalies au Brésil et l’utilisation d’un insecticide depuis plusieurs mois. Les cas de malformations congénitales et l’ajout du pyriproxyfène à l’eau potable par le gouvernement brésilien ne serait pas une coïncidence selon les chercheurs. Une fausse piste, pour l'OMS, qui a réexaminé la toxicité de cette molécule.

Le pyriproxyfène (fabriqué par un partenaire de Monsanto, le Japonais Sumitomo Chemical) est une hormone fictive qui empêche les larves de grandir et donc de piquer. C’est une molécule toxique pour l'environnement qui doit être dosée avec beaucoup de précautions. Mais, le lien entre l’insecticide et le virus Zika n’a pas été prouvé et de nombreux chercheurs dénoncent cette fausse rumeur. Des cas de microcéphalie ont été détectés dans des zones où le produit n’a pas été utilisé comme en Polynésie Française. Pourtant, d’autres pesticides sur les larves (le Téméphos et le BTI) ont été employé.

Pour Gilles-Éric Séralini, professeur en biologie moléculaire et chercheurs sur les pescticides et OGM, "les pesticides sont des neuroperturbateurs et on ne connaît pas de virus qui cause des microcéphalies”. Les microcéphalées seraient le résultat d’un cocktails de facteurs. Comme pour le glyphosate, ce n’est pas toujours la molécule active qui est nocive mais les adjuvants destinés à renforcer les effets du produit.

Des moustiques OGM pour agir contre le virus

L'agence américaine du médicament et des denrées alimentaires a donné son accord de principe pour un lâcher expérimental de moustiques génétiquement modifiés, en Floride, afin de limiter la propagation du virus Zika.

Ces moustiques, baptisés "OX513A", sont porteurs d'un gène qui écourte leur vie et celle des larves qui meurent avant l'âge adulte. Lors de tests effectués au Brésil, les populations de moustiques, vecteurs de maladies infectieuses comme le virus Zika, la dengue, le chikungunya ou le virus du Nil occidental, ont été réduites. A priori, il n’y aurait pas d’effets toxiques ou allergènes chez les hommes ou les animaux.