Nouvelles maltraitrances animales, L214 demande une alternative végétarienne dans les cantines

un employé abat un cheval dans un abattoir
Nouvelles maltraitrances animales, L214 demande une alternative végétarienne dans les cantines
Par Elodie Sillaro publié le
Journaliste
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Chevaux, cochons, boeufs, moutons, aucun animal n’est épargné par les atrocités commises dans deux abattoirs du sud de la France. L214 fait appel à l’humoriste Rémi Gaillard pour sa nouvelle vidéo de dénonciation et demande une alternative végétarienne dans les cantines collectives.

Pour la quatrième fois en huit mois, l’association L214 dénonce de nouvelles atrocités commises sur les animaux dans les abattoirs de Pézenas (Hérault) et du Mercantour (Alpes-Maritimes). Connu habituellement pour son humour et ses vidéos Youtube, c’est Rémi Gaillard qui se pose, avec gravité cette fois, en défenseur du bien-être animal. Aux côtés de l'association L214, il présente des images qui "dévoilent encore une fois la cruauté des hommes envers les animaux".

Matériel défectueux et maltraitances

L214 a porté plainte pour acte de cruauté contre ces deux abattoirs du sud de la France. Et pour cause, le matériel défectueux, le non-respect des procédés d’abattage et les actes de cruauté engendrent une extrême souffrance des animaux au moment de leur mise à mort.

Attention, ces images peuvent heurter la sensibilité du lecteur.

Les chevaux sont parfois tirés au treuil  jusque dans le box d’abattage provoquant chez eux la panique. Les cochons subissent des chocs électriques parce que les dispositifs d’étourdissement sont inadaptés ou défaillants. Les moutons et les bovins sont saignés à vif encore conscients et finissent par mourir d’agonie. Les actes de cruauté ne manquent pas à l’appel de ce spectacle sanguinaire: un des moutons reçoit gratuitement un coup de couteau dans l’oeil et un sacrificateur revient découper la gorge d’un bovin conscient.

Une alternative végétarienne dans les cantines

Ce matin, Brigitte Gothière, porte-parole et co-fondatrice de L214, venait s’exprimer sur le plateau d’Europe 1. “La cruauté des abattoirs ne s'arrêtera pas tant que l'on tuera des animaux pour les manger", déclarait-elle. La mise mort d'animaux d'élevage n'est jamais douce mais est encadrée par une réglementation ayant pour but d'éviter toute souffrance inutile. Brigitte Gothière rappelait les pratiques légales d’abattage qui prévoient un étourdissement des animaux à l'aide de pistolet à tige perforante qui permet de perforer le crâne des animaux, de gaz utilisé souvent pour les cochons (un gaz qui étouffe et brûle les conduits respiratoires des animaux) ou à l'aide de pinces qui émettent des chocs électriques en vue de leur éviter d'être conscients au moment de leur mort. On peut se tout de même se demander s’il n’y a pas d'autres moyens qui n'engendreraient pas ces souffrances.

Pour L214, chacun doit donc pouvoir faire valoir son droit de manger ou non de la viande. En plus d’un accès aux associations de protection animale dans les abattoirs, un étiquetage du mode d’élevage et d’abattage de la viande ainsi que la suppression des abattages sans étourdissement et ceux au CO2, c’est pour cette raison que l’association demande la présence d’une alternative au minimum végétarienne, au mieux vegan, dans la restauration scolaire et les collectivités (Pétition ici). .

Qu’en est-il de l’inspection des abattoirs ?

Ces images ont été filmées par L214 en novembre 2015 et mai 2016. En mai dernier, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, faisait inspecter tous les abattoirs de boucherie du territoire français. Le ministre avait déclaré que des manquements graves avaient été observés dans seulement 5% des lignes d’abattage et des sanctions ont été appliquées (retrait d'agréments, avertissements et mises en demeure). L’abattoir de Pézenas avait fait l’objet de deux contrôles et des problèmes sur le poste d’étourdissement avaient alors été relevés, comme dans la plupart des défauts de conformité. En revanche, aucune infraction n’avait été repérée pour l’abattoir du Mercantour.

En avril dernier, il partageait, dans un communiqué, son intention d’inscrire « un délit de maltraitance » aux animaux, assorti de « sanctions pénales », dans la loi Sapin pour en finir avec la maltraitance animale dans les abattoirs. Il rappelait que la protection animale était une priorité d’action pour son ministère.