Vidéo dans les abattoirs : de nouvelles mesures pour lutter contre la maltraitance animale

des animaux de boucherie pendus dans un abattoir
Vidéo dans les abattoirs : de nouvelles mesures pour lutter contre la maltraitance animale
Par Donna Souvannachakham publié le
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Suite aux multiples révélations en vidéos faites par l’association L214, la commission d’enquête parlementaire a mené une investigation dans tous les centres d’abattage français avant de publier un rapport le mardi 20 septembre dernier. L’objectif ? Améliorer les conditions d’abattage des animaux de boucherie.

Après plusieurs vidéos choc révélant des maltraitances animales au sein de plusieurs abattoirs français, l’association de protection animale L214 avait réussi à mobiliser de nombreuses personnes et interpeller le Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.  Ce dernier avait demandé une enquête de la Commission d’enquête parlementaire dans tous les abattoirs de France. Un rapport de 255 pages a été publié ce mardi 20 septembre par la commission. Il contient plusieurs propositions pour améliorer le bien-être des animaux de boucherie ainsi que les conditions de travail des salariés.

Des caméras dans les abattoirs contre les maltraitances animales

Dans ce rapport, de nombreux dysfonctionnements, concernant, en autre,  le manque de contrôle dans les centres d'abattage, ont été révélés. Ce problème ne concerne pas seulement les grands abattoirs industriels mais aussi les petits abattoirs locaux, souvent publics ou coopératifs. Pour y remédier, la Commission préconise la généralisation de la vidéosurveillance.  Il s’agit sans doute de la mesure phare qui pourrait changer le fonctionnement des abattages.

Certaines associations de défense animale et des éleveurs sont également favorables à l’installation obligatoire de caméras dans toutes les zones des abattoirs où les animaux sont conduits et manipulés. L’association L214 juge ces installation inutiles  “si le contenu de ces caméras n’était pas accessible aux organisations de défense des animaux, voir au public”.  Le but est de voir si les pratiques d’abattage sont réalisées dans les bonnes conditions.

Vers une modernisation des pratiques d'abattage

Le renforcement du contrôle entraîne également un changement d'outil de travail plus moderne. La commission souhaite investir dans du nouveau matériel afin de faciliter la pratique de l'abattage aux salariés. Le statut du salarié pourrait connaître un changement. En effet, le rapport traduit une volonté de renforcer leur formation, souvent pointée du doigt, pour revaloriser leur métier et créer, par la suite, un Conseil national d’éthique des abattoirs.

Les conditions de travail des salariés s'avèrent très éprouvantes d'un point de vue psychique et physique. C'est pourquoi, la commission d'enquête parlementaire plaide pour "augmenter le recrutement de vétérinaires et de techniciens supérieurs du Ministère de l’agriculture", et obliger la présence "permanente d’un agent des services vétérinaires aux postes d’étourdissement et de mise à mort" dans les abattoirs de plus de 50 salariés. L'expérimentation de dispositifs mobiles est une autre proposition qui va être développée pour limiter la souffrance de l'animal engendrée par le transport.

Rites religieux : un débat encore controversé

L'une des questions sensibles du rapport est l'étourdissement de l'animal lors de l'abattage rituel. Pourtant exercée par de nombreux pays issus de culte juif et musulman, la pratique de l'abattage sans étourdir l'animal pose problème en France et "ne satisfait pas" selon Olivier Falorni, président-député de la Commission d'enquête parlementaire, avant d’ajouter qu’elle souhaite "des évolutions qui sont possibles". Des discussions avec des représentants de culte juif et musulman vont avoir lieu à l'avenir pour améliorer ces pratiques religieuses.

L'idée n'est pas d'interdire ces rites religieux qui risquent d'être fortement contesté, mais de mettre en place "sous le contrôle de l'État, une formation pratique des sacrificateurs", c'est-à-dire seulement donner cette responsabilité aux futurs salariés formés.