Bien-être animal : 30 propositions pour inspirer les politiques

un agneau près de sa mère
Bien-être animal : 30 propositions pour inspirer les politiques
Par Donna Souvannachakham publié le
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Plusieurs associations de défense des droits des animaux se sont rassemblées pour créer le collectif “Animal politique”. Ensemble, elles rédigent un manifeste pour placer la question animale au coeur des préoccupations politiques.

L214, la PETA, la SPA, la Fondation 30 millions d’amis, la Fondation Brigitte Bardot ou encore One Voice, 26 associations de défense animale se sont rassemblées au sein du collectif “Animal politique”. Ces ONG ont rédigé un manifeste éponyme qui formule des propositions concrètes et applicables pour améliorer la condition animale. L’objectif de cette déclaration publique est d’inscrire la position animale dans le débat politique des prochaines échéances électorales.

Un constat alarmant et immuable

En France, chaque année, plusieurs milliards d’animaux sont utilisés à des fins alimentaires, expérimentales, mais aussi pour l’enseignement, le divertissement ou encore pour leur compagnie. Face à ce constat, le collectif Animal Politique dénonce la condition des animaux et décide d’agir. Malgré “l’intérêt croissant des Français pour la cause animale, il manque des actions politiques et juridiques concrètes pour la traduire dans les faits” s’exprime Lucille Peget, coordinatrice du projet Animal Politique.

De ce manque d’engagement politique, le collectif d’association a établi un manifeste dans lequel est dressé un état des lieux de la situation des différents catégories d’animaux (élevage, expérimentation, sauvage ou domestique) en France. La déclaration publique comporte les attentes des ONG qui formulent des propositions pour chaque catégorie. Une résolution “destinée aux candidats à l’élection présidentielle et aux élections législatives afin qu’ils prennent publiquement position sur son contenu”, indique les associations de protection animale. Pour le lancement du manifeste, des figures du combat pro-animal ont été conviés comme le moine bouddhiste Matthieu Ricard ou encore le journaliste et écrivain Franz-Olivier Giesbert.

Des propositions réalistes et applicables

Les mesures sont classées en six catégories regroupant les classes d’animaux cités ci-dessus. Pour les animaux d’élevage, par exemple, le manifeste appelle à “favoriser le plein-air et interdire les cages” ainsi qu’à “limiter la durée des transports des animaux vivants”. On souhaite également “mettre fin aux pratiques d’élevage douloureuses (castration à vif, écornage, gavage)”. Concernant les animaux utilisés pour le divertissement et les spectacles, les associations proposent “d’abolir les corridas et les combats de coqs”. Des mesures qui invitent les acteurs politiques à se questionner sur le regard que le gouvernement porte sur ces êtres vivants.

D’autres mesures ont été adoptés en dehors de la rédaction de ce manifeste. En septembre dernier, la Cour de Justice de l’UE avait publié un communiqué pour mettre un terme aux tests de produits cosmétiques sur les animaux.

Un changement de regard et d’habitude envers les animaux

Grâce à une prise de conscience grandissante de la société, la question animale peut encore plus évoluer et être améliorée en adoptant des petits gestes simples :

• Consommez des produits issus de l’agriculture biologique pour le respect du bien-être animal et de l’environnement.
• Privilégiez les protéines végétales qui sont des aliments riches en protéines végétales et peuvent aisément remplacer une consommation de produits animaux.
• Choisissez des produits cosmétiques labellisés Cruelty Free qui ne sont ni testés sur les animaux, ni ne renferment d’ingrédients d'origine animale.
• Bannissez le cuir animal et optez pour des vêtements en fibres et cuir végétaux.

Voici les dix premières propositions du manifeste Animal Politique :

1. Favoriser le plein-air et interdire les cages ainsi que les conditions d’élevage incompatibles avec les besoins des animaux.
2. Mettre fin aux pratiques d’élevage douloureuses (castration à vif, écornage, gavage…).
3. Limiter la durée des transports d’animaux vivants et mettre un terme à leur exportation hors de l’Union européenne.
4. Renforcer la protection des animaux à l’abattoir et rendre systématique l’étourdissement avant toute mise à mort.
5. Faire évoluer les politiques alimentaires et agricoles par une meilleure prise en compte des animaux et de leur bien-être (étiquetage des modes d’élevage et d’abattage, alternatives végétales, ...), conditionner la signature de traités de libre- échange (TAFTA, CETA...) à l’adoption de clauses en faveur de la protection animale.
6. Remplacer la terminologie de « méthode alternative » par celle de « méthode de remplacement » qui n’implique aucun animal, vivant ou tué à cette fn.
7. Créer une autorité administrative indépendante dédiée au développement et à la promotion des méthodes de remplacement.
8. Lancer un plan national des méthodes de remplacement.
9. Mettre en place des comités d’éthique d’établissement véritablement indépendants.
10. Instituer des sanctions pénales effectives et dissuasives.

Découvrez les autres propositions de la déclaration publique. N’hésitez pas à le télécharger et à le signer.