Cette famille a adopté un mode de vie bio et responsable

une photo des membres de la famille Eouzan
Cette famille a adopté un mode de vie bio et responsable
Par Donna Souvannachakham publié le
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La famille Eouzan n’est pas une famille ordinaire. Ensemble, ils ont fait le choix de mener un mode de vie sain et équilibré tout en respectant les engagements de chacun. Rencontre avec cette famille franco-allemande et éco-responsable.

Consciente des dangers de l’industrie agroalimentaire et de l’état de la planète, cette famille franco-allemande a décidé de mener une vie saine et la plus naturelle possible. Chaque membre possède sa propre vision d’un mode de vie responsable et l’applique à sa manière. Pourtant, ce changement de vie ne s’est pas effectué du jour au lendemain. Bio a la Une a rencontré cette famille éco-responsable pour qu’elle nous raconte son expérience.

Ute, végane et praticienne en développement personnel

Passionnée par la nutrition depuis toujours et mère de famille, Ute Eouzan est la première à adopter une alimentation biologique. Très vite sensibilisée à l’écologie, au mode de vie durable, et à l’alimentation, elle décide de suivre une formation en nutrition et retrouver une alimentation qui correspond à ses besoins. Cet apprentissage l’amène à se questionner sur sa propre façon de s’alimenter et devenir végétarienne du jour au lendemain. Elle devient ensuite végane suite à l’expérience du jeûne. Ute remarque que ce régime alimentaire a des bienfaits sur sa peau et sa forme physique, mais également sur sa digestion : “En mangeant du fromage, la digestion est tout de suite plus lente, plus lourde, et le sommeil plus agité. Être vegan m’amène à avoir un corps plus léger”.

“C’était un véritable processus qui se passait aussi à l’intérieur de moi. Le bien-être de l’esprit et du corps sont étroitement liés”

Ce changement alimentaire n’a pas été facile à faire comprendre et à faire adopter à sa famille. “Ma famille se moquait gentiment de moi, m’écoutait certes, mais trouvait tout ce bruit inutile”. Avec le temps et de la persévérance, ses proches modifient à leur tour leur alimentation. À 52 ans, Ute transmet désormais les clés d’un bien-être physique et mental lors de ses consultations en tant que praticienne en développement personnel.

Frédéric, passionné d'abeilles

Professeur d’économie, Frédéric passe le reste de son temps avec ses ruches. Il entretient cette histoire d’amour avec les abeilles depuis maintenant 8 ans. “J’ai toujours été gourmand de miel, c’est sans doute pour cela que j’ai commencé à exercer cette passion [rire]. Ce que j’aime le plus, c’est de prendre un instant pour les voir voler”. Cette activité, c’est une passion qui peut régaler sa famille grâce à sa petite production de miel. “Je n’ai jamais songé à produire en grande quantité pour vendre mais plutôt pour partager mes quelques kilos de production avec mes proches”, explique-t-il.

Pour ce père de 52 ans, le changement alimentaire de sa conjointe n’a pas été évident. Lors de leurs voyages en Allemagne, Ute rapportait des produits bio car, dans l’Hexagone, ils étaient “trop chers, pas bons, trop compliqués à trouver ou inutiles” aux yeux de la famille. Frédéric reste pourtant attentifs à la composition des produits qu’il achète au supermarché. C’est son activité d’apiculteur qui va lui faire prendre conscience des dangers de l’industrie agro-alimentation et de la disparition des insectes butineurs. Il lui aura fallu 15 ans avant de commencer à consommer des produits biologiques : “Aujourd’hui, je ne peux plus me passer de Biocoop” s’amuse-t-il. Sa consommation de viande s’est considérablement réduite, sa confiance envers les producteurs locaux a grandi et le réseau coopératif Biocoop est devenu sa nouvelle source d’approvisionnement. En plus du miel, Frédéric produit son pain lui-même. Un changement alimentaire qu’il ne regrette pas.

Iris, étudiante en biologie

Amoureuse des animaux et des plantes depuis son plus jeune âge, Iris est la fille aînée de la famille. “Petite, tout mon argent de poche passait dans les plantes que j’achetais en grande quantité, le parquet de la chambre que j’avais à l’époque garde encore les traces de l'arrosage” raconte-t-elle. Sa chambre est également aménagée rien que pour ses perruches et son aquarium. Iris s’amuse à élever des insectes et à recueillir des animaux blessés. Son rapport avec les animaux se remarque aussi lorsqu’elle est à l’école. Ses notes en biologique se démarquent des autres matières.

La passion de son père aide la jeune fille à trouver sa voie professionnelle. Également fascinée par le monde des insectes, à 26 ans, Iris étudie l’écologie et rédige une thèse sur les abeilles qui porte sur l’importation massive d’abeilles italiennes avec pour conséquence désastreuse la disparition des abeilles de l’ouest de l’Europe.

"Les abeilles italiennes ont la réputation d’être moins agressives et plus productives que les autres races d'abeilles. Leur importation massive dans d'autres pays européens cause le déclin des races endémiques, présentes sur le territoire depuis des millions d'années". 

Iris étudie les facteurs en jeu dans cette disparition pour comprendre ce phénomène et aider les apiculteurs à exercer leur métier. Une étude qui la rapproche au plus près de son père : “J'aime discuter d'apiculture avec mon père et suis contente de pouvoir lui apporter mon avis scientifique sur certaines questions épineuses”.

Élisa, consommatrice bio

Consommer des produits biologiques pour un étudiant n’est pas toujours évident. À tout juste 21 ans, Élisa passe son master en droit. Pour ses études, elle s’est installé en Allemagne, à Paris et à Bordeaux. L’étudiante constate que le mode de vie biologique est différent selon chaque région avec des prix plus ou moins élevés.

En Allemagne, le mode de vie biologique est inscrit dans les moeurs. En France, c’est plus compliqué car les gens ont tendance à penser que c’est un effet de mode”

Élevée selon des principes de consommation durable, une alimentation biologique lui paraît pourtant essentielle et naturelle. Mais, ce n’est pas toujours le cas pour les personnes qu’elle rencontre ou ses colocataires. Elle fait donc des compromis et se tourne dès qu’elle en a l’occasion vers des petites épiceries bio ou l’achat en vente locale. Elle a finit par devenir un exemple pour les personnes qui l’entourent. “Il m’arrive parfois que les gens me demandent conseil pour s’orienter vers ce mode alimentaire”.

Myriam, adepte de la cosmétique maison

Ce qui distingue la plus jeune membre de la famille, Myriam, ce n’est pas son rapport à l’alimentation mais son sens créatif et son avant-gardisme. Consommatrice d’aliments biologiques depuis sa naissance, cette jeune collégienne de 13 ans confectionne désormais elle-même ses produits cosmétiques :

“Je préfère fabriquer moi-même mes produits cosmétiques. C’est plus simple et moins cher et je sais ce qu’il y a dedans”

Depuis un an, Myriam mène ce mode de vie. Après avoir vu une vidéo sur la toile dans laquelle on suggérait de fabriquer ses propres produits, Myriam s’est lancée. Ce qu’elle préfère, c’est faire son baume à lèvre. “J’utilise la cire d’abeille de mon père et des huiles végétales pour créer ce genre de produit”. Se maquiller devient alors plus qu’un rituel pour Myriam, c’est un réel plaisir quotidien : “Grâce à mes produits naturels, ma peau est belle à mon âge. Me maquiller me procure alors un soin plus qu’un simple geste du quotidien.