Un agriculteur converti au bio doit payer une amende… parce qu’il gagne moins que le Smic !

agriculture bio
Un agriculteur bio doit payer une amende parce qu’il ne gagne pas assez d'argent
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
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C’est une histoire à dormir debout relayée par Le Parisien. La Direction départementale des territoires (DDT) reproche à un paysan charentais dont les vergers sont convertis au bio, de ne pas gagner assez. Résultat : il doit rembourser une partie des aides perçues pour son installation.

Pierre-Henri Piron, un paysan installé à Mouthiers-sur-Bohême, en Charente, misait sur l’agro-écologie, la vente directe et les circuits courts pour bâtir progressivement son exploitation. Problème : il n’a pas évolué assez vite au goût de l’administration. En effet, la Direction départementale des territoires (DDT) lui réclame une amende car ses revenus, issus du maraîchage et de ses vergers sont inférieurs au SMIC. Le producteur n’a pas manqué de faire part de son indignation sur les réseaux sociaux.  "J’en ai marre… J’ai juste envie de faire mon boulot, pas d’être un expert du droit et des réglementations !, a-t-il écrit sur Facebook. 

 

 

Les aides perçues pour son installation en cause

"Après cinq ans d’installation, il faut gagner l’équivalent d’un Smic, mais pas plus de trois ! Gagner assez, mais pas trop", indique l’homme qui ne se verse qu’entre 500 et 1 000 euros chaque mois. La Direction départementale des territoires (DDT) lui réclame donc le remboursement d’une partie des aides perçues lors de son installation, en 2009. A l’époque, Pierre-Henri Piron a choisi de convertir les 7 hectares de son exploitation en bio.

La somme due ? 30 % de la dotation jeune agriculteur (DJA), soit 5 190 euros. Un montant qu’il doit, s’il n’obtient pas gain de cause, payer avant la fin du mois d’avril.
Selon Laëtitia Plumat, élue de la Chambre d'agriculture de la Charente, deux situations similaires ont déjà été réglées après justification auprès de la DDT.  Espérons qu’il en soit de même pour cet agriculteur.

 

Source : Le Parisien