Des célébrités interpellent le gouvernement contre la maltraitance animale

Des célébrités interpellent le gouvernement contre la maltraitance animale
Rémi Gaillard, Brigitte Bardot et Sophie Marceau interpellent le gouvernement contre la maltraitance animale
Par Cécilia Ouibrahim publié le
Journaliste
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À la veille de l’examen du projet de loi sur l’agriculture et l’alimentation, trois célébrités font pression sur le gouvernement et s’insurgent contre la maltraitance animale. Alors que Brigitte Bardot et Rémi Gaillard s’unissent dans une vidéo, Sophie Marceau s’associe à L214 afin de lutter contre l’élevage en cage des poules.

"Lui, c’est Rémi Gaillard, et moi je suis Brigitte Bardot. On a en commun une révolte terrible contre la façon dont on tue les animaux dans les abattoirs". Réunis dans une vidéo postée aujourd'hui, l’ancienne actrice et l’humoriste réclament que la vidéosurveillance soit imposée aux abattoirs comme l’avait promis à l’époque le candidat Emmanuel Macron. De son côté, Sophie Marceau s’associe à l’association L214, souhaitant l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses.


Capture d'écran de la vidéo de Brigitte Bardot et Rémy Gaillard, mise en ligne sur le compte Youtube de la FONDATION BRIGITTE BARDOT

Des images choquantes à l’appui

Grands amis des bêtes, Brigitte Bardot et Rémi Gaillard incarnent deux générations. Dans son jardin de La Madrague, l’ancienne actrice découvre des images choquantes de l’abattoir d’Alès (Gard), déjà épinglé en 2015, tournées en caméra cachée en février 2018. Effarée, l’ancienne actrice explique à l’Agence France Presse vouloir toucher "un maximum de gens, pour leur demander de faire attention à ce qu’ils mangent quand ils mangent un bifteck ou une côte de porc".
L’association L214 a dévoilé la semaine dernière une nouvelle enquête qui témoigne de l’horreur de l’élevage en cage des poules pondeuses. Les images sont issues d’un élevage de 180 000 poules situé dans les Côtes-d’Armor.

"Ces oiseaux n’auront jamais connu le ciel, le soleil, ni même l’herbe. Seulement le contact dur et inconfortable du sol grillagé de leur cage. Dans ces cages surpeuplées, les poules sont privées de comportements essentiels comme explorer leur environnement, gratter le sol, étendre leurs ailes tout simplement… Dans cet élevage, de nombreuses poules meurent. Mais tous les corps ne sont pas ramassés et certains sont laissés dans les cages où ils finissent par se décomposer", témoigne Sophie Marceau dans le communiqué de l’association L214.

La vidéosurveillance, une promesse non tenue

Sophie Marceau estime que la France doit mettre fin aux souffrances animales et rappelle le combat contre ce mode d’élevage était également celui de la romancière Marguerite Yourcenar il y a une quarantaine d’années. Si l’actrice déplore le manque d'évolution du projet malgré les révélations récentes et une opinion publique favorable à l’abolition des cages, elle espère changer la vie des 33 millions de poules élevées en cages en France, notamment en instaurant un contrôle vidéo en abattoir.
Ces images, tournées en caméra cachée, sont le reflet de la réalité. "La vidéo (d’Alès) nous montre ce qui peut nous être caché », affirme Rémi Gaillard. "Et je pense que si les abattoirs avaient des fenêtres, beaucoup de gens seraient végétariens"
Selon le projet de loi qui n’a pu être adopté qu’en première lecture avant les élections législatives, des caméras de vidéosurveillance devaient être installées dans les abattoirs français à partir du 1er janvier 2018. Aujourd’hui, le nouveau projet, issu des états généraux de l’alimentation et présenté par le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, ne mentionne pas cette mesure. Un détail qui n’a pas échappé au député et porteur de la proposition Olivier Falorni. Le député a d’ailleurs demandé au gouvernement de tenir ses promesses.

Dans leur ligne de mire : le projet de loi sur l’agriculture et l’alimentation

L’idée de ce binôme improbable est venue de Rémi Gaillard. "On est tous des enfants de Brigitte Bardot quand on aime les animaux !", a-t-il déclaré à l’AFP. Dans le collimateur de ce duo explosif, le ministère de l’Agriculture, qui a retiré du projet de loi le contrôle vidéo obligatoire en abattoir.

"Pour le moment, Macron ne fait rien, et le peu qu’il fait est le contraire de ce qu’on demande : il fait ami ami avec les chasseurs, rétablit les chasses présidentielles", accuse Brigitte Bardot.

Après avoir promis une réflexion sur le bien-être animal, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique est également visé par la vidéo. "Pour le moment, il s’est aplati devant les désirs de Macron", critique l’ancienne actrice. Selon elle, "les choses empirent, car il y a de plus en plus de gens donc plus d’animaux tués dans les abattoirs, plus de malades donc plus d’expérimentation animale, plus de mode donc plus de fourrure".
Du 22 au 25 mai, les députés voteront également pour ou contre l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses. Ils se prononceront sur d’autres mesures tel que le contrôle vidéo en abattoir. Ainsi, l’actrice Sophie Marceau s’associe à L214 pour sensibiliser les consommateurs à signer la pétition et à interpeller les députés.

Une prise de conscience qui redonne espoir

Brigitte Bardot constate cependant une évolution de l’opinion publique : "Les gens voient les images. Avant, ils ne savaient pas". À ses yeux, la prise de conscience de certains députés ou responsables « donne un petit espoir". L’ex-actrice déclare recevoir une centaine de lettres quotidiennement, notamment de jeunes. "La jeune génération est plus concernée par la protection animale, plus réceptive parce que les plus âgés sont pourris d’habitudes et de traditions" avant d’ajouter : "certains couturiers ont retiré les fourrures de leurs collections. Un grand merci à eux".
La pétition pour l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses soutenue par Sophie Marceau réveille également l’espoir de L214. En appelant à la mobilisation, l’association évoque quelques retours positifs de députés.

Si vous souhaitez vous rallier au combat de Sophie Marceau, vous pouvez d'ores et déjà signer la pétition de L214 :