Les can’ivor : des récupérateurs de canettes inventés par des Toulousains

Carn’ivor, le recycleur de canette
Les can’ivor : des récupérateurs de canettes intelligents
Par Claire Villard publié le
Journaliste indépendante
1705 lectures

La toute jeune entreprise La Boucle verte lance un système intelligent de récupérateurs de canettes métalliques servant également de support de communication. Une brillante idée écolo made in Toulouse, qui devrait s’exporter très rapidement. Reportage.

Autour de la place du Capitole, à Toulouse, une trentaine de fast-foods, points chauds et autres boulangeries possèdent désormais leur can’ivor. Il s’agit tout simplement de récupérateurs dédiés aux canettes en métal, grandes oubliées du recyclage domestique. Leur spécificité ? Elles sont aussi un support de communication. Charles Dauzet, fondateur de l’entreprise La Boucle verte, a voulu joindre l’utile à l’écolo. Les frais de réalisation des can’ivor, de mise en place et d’entretien sont entièrement financés par les campagnes publicitaires présentes dessus. Mais attention, pas n’importe quelles pubs non plus. Arthur a rejoint le jeune entrepreneur il y a quelques mois et travaille notamment à démarcher des annonceurs potentiels. "Nous recherchons des entreprises qui partagent nos valeurs ou veulent mettre en avant leur politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises)", explique le jeune homme qui défend une "communication responsable".

Les contenants, également issus du recyclage

Les vieux bidons d’huile qui servent à la fabrication des can’ivor sont récupérés chez les garagistes. "Ils en ont à la pelle et ne savent pas quoi en faire : finalement, ça arrange donc tout le monde !", commente Arthur. Pour les commerces, l’installation d’un tel récupérateur est entièrement gratuite et Charles et Arthur s’occupent de l’entretien et de la collecte. Ils effectuent leur tournée deux fois par semaine. De forme semi-circulaire, les récupérateurs prennent peu de place et s’intègrent parfaitement dans les petits espaces, pour un encombrement minimal. Ils sont stratégiquement disposés à côté des poubelles standard afin que le client évite de jeter sa canette au tout venant. "Nous visons aussi les espaces de coworking, le CROUS de Toulouse, les lieux étudiants, pour diversifier le plus possible les lieux de collecte".

100000 canettes déjà transformées

L’objectif de la fin de l’année est fixé à 150 collecteurs, et les résultats sont encourageants. La Boucle verte fait parler d’elle et l’aspect pédagogique de sa démarche est appréciée. La signalétique des can’ivor intrigue, et ça fonctionne : "L’idée est de créer un véritable impact chez les usagers. C’est la raison pour laquelle figure un encart sur les collecteurs, où nous donnons quelques chiffres pour sensibiliser le public : par exemple, avec 670 canettes, on peut fabriquer un cadre de vélo !"
La Boucle verte a déjà pu transformer quelque 100000 petites boîtes métalliques. Un bon début pour l’entreprise qui a tout juste un an. "Nous sommes déjà en contact avec d’autres villes qui sont intéressées par la proposition", sourit le jeune homme. Avec les 5 milliards de canettes consommées en France chaque année, soit quatre fois plus qu’il y a vingt ans, leur "média à impact positif" aurait en effet bien besoin de faire des petits, et rapidement.