Cheveux blancs : et si j’assumais enfin ?

femme cheveux blancs
Cheveux blancs : et si j’assumais enfin ?
Par Claire Villard publié le
Journaliste indépendante
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Il y a celles qui ont franchi le cap et celles qui envisagent de le faire. Quelques femmes encore font de la résistance et ne peuvent s’imaginer laisser leurs cheveux argentés au naturel. Mais il semble bien que les mentalités et les modes aient évolué sur ce point : la guerre à tout prix contre les cheveux blancs, c’est dépassé !

Il y a un peu plus d’un an, Sophie Fontanel défrayait la chronique en exposant au grand public son "passage au blanc". A un peu plus de 50 ans, la journaliste est devenue le symbole de cette lutte contre la dictature de la teinture, nouvelle facette du combat féministe pour certaines, simple ras-le-bol pour d’autres. Quels que soient les arguments que chacune avance, force est de constater qu’il s’agit bien là d’une -très lente- transformation globale du regard de la société sur le corps des femmes. Alors que les tempes grisonnantes de ces messieurs sont fréquemment présentées comme un "atout charme", pourquoi les femmes devraient elles culpabiliser de laisser dévoiler leurs cheveux blancs ?

Préférer le naturel et ne pas succomber aux diktats… de la couleur

Clémence, toulousaine de 36 ans, est bien décidée à ne plus se laisser avoir par le diktat de la couleur. Son beau châtain clair est parsemé de quelques filaments argentés, qu’elle ne compte pas cacher. "Je me teins les cheveux depuis l’âge de 16 ans. Il y a deux ans, je me suis rendue compte que j’avais beaucoup de cheveux blancs cachés sous les couleurs artificielles. J’allais devoir être ultra rigoureuse avec mes teintures si je ne voulais pas qu’ils se voient. Alors j’ai pris la décision d’arrêter complétement, explique-t-elle. C’est trop de contraintes".  Elle n’écarte pas pour autant l’idée de colorations qui s'estompent en quelques shampooings "de temps en temps, si j’ai envie de changer ou pour une occasion".

Les cheveux blancs, des cheveux en meilleure santé

Comme elle, de plus en plus de femmes ont fait le choix d’assumer. Une tendance constatée par les professionnels. "La question de laisser les cheveux blancs apparaître se pose de plus en plus, et on a la sensation que cela est moins gênant qu’autrefois", affirme l’une des coiffeuses du salon Aborigin’, à Toulouse. Un phénomène qui illustre bien la tendance actuelle aux modes de vie plus sains et au rejet des produits de synthèse. Car mettre un terme à l’enchaînement des colorations signifie pour beaucoup retrouver des cheveux en meilleure santé. "Les cheveux blancs sont généralement plus drus, plus épais. On constate souvent un changement de texture et de forme", explique-t-on chez Aborigin’. Voilà donc une bonne raison de se laisser convaincre par le blanc. Autre argument de poids : le porte-monnaie. A raison d’une prestation aux alentours de 60€ tous les trois mois, le compte est vite fait en termes d’économies. Quant aux produits bon marché achetés en grandes surfaces, ils sont de moindre qualité et le résultat n’est jamais garanti.

Prête à passer du côté "nature" ? Pas de miracle : si vos cheveux sont teints, il faudra être patiente et attendre qu’ils poussent. Au salon de coiffure Hair végétal, à Castelginest, en banlieue toulousaine, on met en garde : "Je déconseille vivement le blanchiment total de la tête pour celles qui sont trop pressées : c’est le dessèchement des cheveux assuré", alerte cette coiffeuse. En revanche, pour accélérer légèrement cette période de transition peu agréable, des soins sont possibles : "On peut par exemple appliquer un masque à l’argile une fois par semaine, sur deux à trois mois. La matière a tendance à absorber les pigments de la couleur restante, et va permettre de l’atténuer progressivement."

 

La coloration chimique, à bannir !

Il y a quelques années, un rapport remis à la Commission européenne par le comité scientifique des produits de consommation (Cspc) révélait que "bon nombre des substances utilisées dans les teintures capillaires" pouvaient provoquer "une sensibilisation de la peau". Cette conclusion provenait de l'analyse de 46 substances utilisées dans les colorations pour cheveux. Au total :10 d'entre elles étaient "extrêmement sensibilisantes", 13 "fortement sensibilisantes", et 4 "modérément sensibilisantes".D'après le Cspc, "des substances allergènes peuvent être utilisées sans danger si l'exposition est suffisamment faible". Toutefois, mieux vaut lire attentivement les étiquettes de ces soins capillaires. Et pour éviter l’exposition aux produits chimiques, la meilleure solution reste de choisir les colorations végétales. Sachez qu’il ne sera pas possible d’éclaircir le cheveu. Vous obtiendrez plutôt un éclaircissement naturel et léger. Et pour ceux et celles qui ont vraiment du mal à accepter leur chevelure poivre et sel, sachez que des pigments forts comme l’acajou, l’auburn ou le rouge pourront être utilisés et appliqués sur les cheveux pour ensuite jouer avec du bleu ou du vert pour les brunir.

Sources : AFP et Biocoiff’