Et si la pollution nous rendait malheureux ?

Un homme avec un masque dans une atmosphere polluée
En Chine, la pollution cause la mort de plus de 4000 personnes par jour.
Par Hanen Slimani publié le

En plus de son effet désastreux sur la santé, la pollution serait mauvaise pour le moral. Tel est le constat dressé par une équipe de scientifiques américains et chinois en observant les tweets d’internautes chinois les jours de pics de pollution. Étrange concept ! On vous explique tout dans cet article.

Pollution et bonheur ne font pas bon ménage ! C’est le moins que l’on puisse en déduire en observant les résultats d’une étude menée par des chercheurs chinois et américains, publiée sur le magazine Nature Human Behaviour. Pour réaliser leur recherche, ils ont choisi une méthode peu commune mais qui a le mérite d’être innovante et ingénieuse. Ils ont élaboré un système de mesures du bonheur quotidien, basé sur les sentiments exprimés de 210 millions d’utilisateurs du réseau social chinois Sina Weibo. Les chercheurs ont observé d’une part de fortes variations les week-end, les jours fériés et les jours soumis à des conditions météorologiques extrêmes. Par ailleurs, ces variations sont particulièrement perceptibles chez les femmes, les personnes disposant de revenu élevé et les habitants de villes les plus propres et les plus sales. Autrement dit, chez ces sujets, le bonheur ou le malheur et/ou le mécontentement sont plus perceptibles.

Une méthode intelligente

Cette analyse fournit des preuves de l’impact social de la pollution de l’air sur une majorité silencieuse”, explique cette étude. La méthode peut en effet paraître particulière mais les chercheurs affirment qu’elle a pour avantage d’obtenir des résultats quasi-instantanés et donc d’observer les variations en temps réel. Les réseaux sociaux sont déjà utilisés par le gouvernement chinois pour disposer d’informations instantanées sur la qualité de vie de leurs citoyens. “Étant donné que les sujets ne savent pas que leurs points de vue sont en cours d'analyse, de telles données peuvent offrir un aperçu plus honnête du ressenti de la pollution dans un pays très pollué.” Ce constat révèle en outre que le niveau de satisfaction dans les aires urbaines n’est pas vraiment en mesure de s’améliorer en dépit de la croissance exemplaire chinoise (près de 7 %) et de la hausse du niveau de vie. Il va donc falloir trouver un juste milieu entre un développement économique exorbitant et une qualité de vie saine pour les citoyens.

 

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