L’été 2019, dévastateur pour les abeilles et le miel

Abeilles dans une ruche
L’été 2019, dévastateur pour les abeilles et le miel
© SYLVAIN THOMAS - AFP/Archives
Par AFP /Relaxnews publié le
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La canicule 2019 a fait des dégâts et a été catastrophique pour les colonies d'abeilles, déplorent les apiculteurs.

La température idéale d’une ruche se situe environ à 34-35°C. Les 40.000 à 60.000 abeilles vivant à l’intérieur se réchauffent en se regroupant ou ventilant pour aérer l'espace, explique Christian Pons, un professionnel installé à Cournonsec (Hérault). Mais la canicule de cet été a fait des dégâts et a été "catastrophique pour les colonies", déplore l’apiculteur.

Le 28 juin dernier, le thermomètre affichait 46 degrés dans certaines ruches en bois restées au soleil. Et les abeilles n'ont pas pu contrôler la température. "Il faisait tellement chaud dehors que les abeilles n'ont pas réussi à ventiler dans les ruches", souligne le spécialiste. "A ce moment-là, alors que sur un cadre, le miel est positionné en haut, autour du couvain, la cire a fondu, ça s'est affaissé en écrasant les larves et en entraînant vers le bas les abeilles et la reine. La cire a bouché les sorties si bien que les abeilles et reines sont mortes engluées et piégées à l'intérieur".

Si le phénomène a été "très localisé dans l'Hérault et le Gard", plusieurs dizaines d'apiculteurs et des centaines de milliers d'abeilles ont été touchés.

Chute de la production de miel

L'extrême chaleur a également empêché une floraison et une ponte des reines normales. Résultat : les générations d'abeilles n’ont pas pu se renouveler. Sachant qu'une abeille sur les mois d'été vit de 50 à 60 jours, cela a eu un impact sur les récoltes, particulièrement celles de miels de garrigue, thym et romarin.

"Une année normale, on fait à peu près deux tonnes de miel de garrigue sur les différents ruchers que l'on a. Cette année on a fait 150 kilos", résume Christian Pons.

Les pertes d'abeilles liées aux aléas du climat s'ajoutent aux effets des pesticides avec 30 % du cheptel détruit chaque année et aux ravages du frelon asiatique, souligne-t-il.

"Les abeilles sont dans un état critique depuis le printemps. Et on finit avec une baisse de production de 50 à 80 % selon les apiculteurs", assure Muriel Pascal, une apicultrice du Gard, qui a 300 ruches et doit continuer à nourrir ses colonies. Suite à ces aléas climatiques, des indemnisations au titre des calamités agricoles, notamment pour les jeunes professionnels ont été demandées.

"En onze ans, je vois que l'accélération des effets du changement climatique est énorme", précise Mme Pascal. "Quand j'ai commencé, les parcours de transhumance étaient réglés comme du papier à musique alors que maintenant on ne sait plus où mettre nos ruches".