Un air plus pur • Pollution et santé

Par Bioalaune publié le
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  Pollution : Quels effets sur la santé ?  

Visible ou insidieuse, la pollution atmosphérique apparaît de plus en plus présente en ville. Inlassablement, elle resurgit lors des périodes de grandes chaleurs. Mais quel est son réel impact sur la santé ? Peut-elle aggraver certaines maladies ou favoriser leur apparition ? Des effets sur la mortalité sont-ils observés ?
 

De nombreuses études permettent aujourd’hui d’affirmer que même à des niveaux faibles, la pollution a des effets néfastes sur notre santé. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, "trois millions de personnes meurent chaque année sous l'effet de la pollution atmosphérique, soit 5 % des 55 millions de décès annuels dans le monde. Vu la marge d'incertitude des estimations, le nombre réel des décès annuels pourrait se situer entre 1,4 et 6 millions".
 

Quels sont les risques ?
 

Les polluants peuvent être de différentes natures. Il peut s’agir de gaz ou de particules ayant des propriétés irritantes pour l’appareil respiratoire. Les conséquences vont d’une baisse de la capacité respiratoire à une incidence sur la mortalité à plus ou moins long terme.
 

A court terme :

Polluants

Effets sur la santé

Dioxyde d’azote (NO2)

Gaz irritant pouvant pénétrer profondément dans les poumons. Il altère l’activité respiratoire et augmente les crises chez les asthmatiques.

Chez les plus jeunes, il favorise des infections microbiennes des bronches. Les effets de ce polluant ne sont pas tous identifiés. Il est un bon indicateur de la pollution automobile.

Ozone (O3)

Gaz agressif, fortement irritant pour les muqueuses oculaires et respiratoires. Il pénètre aisément jusqu'aux voies respiratoires les plus fines. Il peut ainsi entraîner des irritations du nez, des yeux et de la gorge, des altérations de la fonction pulmonaire, des essoufflements et des toux. Il exacerbe les crises d’asthme.

Il ne semble pas possible de déterminer un seuil en dessous duquel ce polluant serait totalement inoffensif. De plus, les effets d’une exposition chronique sur le long terme restent encore mal connus.

Dioxyde de soufre (SO2)

Gaz irritant pouvant entraîner des crises chez les asthmatiques, augmenter les symptômes respiratoires aigus chez l'adulte et l'enfant : gène respiratoire, accès de toux ou crises d'asthme.

Particules en suspension

Les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures. Les plus dangereuses sont les plus fines, car elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons et transporter des composés toxiques.

Elles augmentent le risque d’infections respiratoires aiguës chez l’enfant et renforcent des sensibilités allergiques ou des pathologies préexistantes.

Une grande partie de cette pollution vient des transports. Les émissions des moteurs diesels sont particulièrement riches en particules de petites tailles. De plus, certaines particules en suspension contiennent des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) aux propriétés mutagènes et cancérogènes

Monoxyde de carbone (CO)

A fortes doses, il est un toxique cardio-respiratoire souvent mortel ;

A faibles doses, il diminue la capacité d’oxygénation du cerveau, du coeur et des muscles.

Sa nocivité est particulièrement importante chez les insuffisants coronariens et les foetus.

Benzène (C6H6)

Composé cancérigène pour l’homme.

Source : DRASS

A long terme
 

Les effets à long terme restent mal connus car difficiles à évaluer. Cependant, certaines études américaines comparant les indices de mortalité des villes ayant la meilleure qualité d’air avec les plus polluées semblent confirmer l’action néfaste de la pollution.
Pour en savoir plus sur ces études reportez-vous à nos articles sur les "particules en suspension" et sur "Une pollution peut en cacher une autre".
 

Les résultats d’ERPUR
 

Au niveau de la capitale, un large programme de recherche (ERPUR –Evaluation des Risques de la Pollution Urbaine Pour la Santé) a été lancé par le préfet de Région, le président du Conseil régional d’Ile-de-France et l’Observatoire régional de santé. Initié de 1987 à 1992, il est depuis constamment actualisé.
 

De 1987 à 1992, cette étude a mis en évidence un lien entre les niveaux moyens de pollution et des problèmes de santé se traduisant en terme d’accroissement de la mortalité, des hospitalisations, des visites médicales à domicile et des arrêts de travail. On a pu ainsi souligner une corrélation entre l’augmentation des fumées noires et des hospitalisations par maladies cardiovasculaires ou entre les concentrations en dioxyde d’azote et les visites de SOS médecin pour asthme, par exemple.
 

Pollution et santéLes résultats de 1992-93 se sont attachés aux niveaux moyens de pollution hivernale observés en région parisienne et l’apparition de symptômes respiratoires. Les niveaux de dioxyde de soufre et de fumées noires ont ainsi été corrélés avec une augmentation des crises d’asthme, des sifflements, des toux nocturnes et des gènes respiratoires chez l’adulte et l’enfant.

En 1952, plusieurs milliers de morts avaient été recensés à Londres suite à un grave pic de pollution. Aujourd’hui, les effets à court terme sont moins importants et la pollution atmosphérique a changé de nature avec la prédominance de la pollution automobile. Néanmoins, les polluants atmosphériques constituent un réel problème de santé publique. Entre 1991 et 2000, la lutte contre la pollution a permis quelques progrès communiqués par le Ministère de l’Environnement le 18 mai 2001 :

  • Les concentrations de plomb dans l’atmosphère ont été divisées par 3 en moyenne, notamment grâce à la suppression du plomb dans l’essence depuis le 1er janvier 2000 ;
  • Le dioxyde de soufre, polluant gazeux émis principalement par l’industrie, diminue régulièrement dans l’air de 10% environ tous les ans, malgré quelques zones qui restent préoccupantes (Rouen-Le Havre, Fos-Berre).
  • Pour d’autres polluants, comme les oxydes d’azote, les particules fines ou l’ozone, il n’est pas possible de discerner une évolution à la baisse.

 

environnement.doctissimo.fr - David Bême