Le "slow-gardening", jardiner tranquille… mais efficace

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Le "slow-gardening", jardiner tranquille… mais efficace
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Par Claire Villard publié le
Journaliste indépendante
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Slow toujours ! Dans la droite lignée du mouvement "slow-food", décliné en "slow-cosmétique", et même "slow-média", le "slow-gardening" incite à pratiquer le jardinage de manière raisonnée, dans le respect de la nature, et de soi-même. Explications.

Si le "slow-food" est apparu en réaction aux fast-foods, on pourrait douter de l’analogie avec le jardinage, a priori activité détente qui n’appelle pas à la performance et à la surconsommation. Pourtant, et surtout à l’approche des beaux jours, entreprendre de confectionner un beau jardin peut parfois prendre des allures de défis. Les semaines passent, les haies ne seront pas taillées à temps, les solutions envisagées contre les "nuisibles" échouent, tous les plans ne sont pas en terre… Le jardinier du dimanche est vite débordé. Contre cette conception, finalement stressante de l’entretien d’un extérieur, le "slow-gardening" est là pour rappeler les fondamentaux : collaborer avec la nature, plutôt que de la contraindre -à moins de viser le prix de la plus belle maison fleurie, et encore !

Collaborer avec la nature

Pour cela, on commence par se réapproprier son espace. Plutôt que de consacrer un dimanche par mois à son extérieur, on prend le temps d’y flâner toutes les semaines, voire tous les jours. Et d’observer ce qu’il s’y passe : telle fleur est déjà sortie, le rosier aurait besoin d’un petit rafraîchissement, ici les papillons s’en donnent à cœur joie… On se réconcilie avec son jardin, avant d’y intervenir. Il est d’abord un lieu de plaisir, pas de travail ! Ensuite, il s’agit de rester humble face à la tâche : si votre potager est trop grand pour bien vous en occuper, mieux vaut réduire sa surface.

Le "slow-gardening" implique l’utilisation de techniques écologiques et/ou biologiques : pas d’engrais chimique, l’usage de plantes locales et la culture de saison. On se fournit chez les horticulteurs locaux qui auront plaisir à délivrer leurs conseils, plutôt que dans les grandes chaînes de magasins spécialisés. Dans l’idéal, on s’inspire aussi des principes de la permaculture, en façonnant un jardin intelligent : d’abord, en étudiant son orientation (comment souffle le vent, quel ensoleillement à quel endroit, etc.), et en se penchant sur l’association des plantes et des cultures, en prenant en compte la qualité du sol. L’idée est de ne pas forcer les choses, mais bien de s’adapter à son environnement en créant un équilibre naturel. Le "slow-gardening" est finalement plus une approche globale du jardinage qu’une somme de recommandations à suivre. Qui va de pair avec une démarche économique : un jardin entretenu avec un peu de bon sens, c’est moins d’argent dépensé (moins d’eau, de produits phyto, etc.).

Le pot de fleur composteur, solution "slow-gardening"

Un bon plan "slow-gardening", en particulier pour l’intérieur : le pot de fleur composteur. L’idée est simple, mais il fallait encore la réaliser. Elle est signée Les Transfarmers, une équipe de copains designers et agronomes. L’objet se présente comme un double pot : d’un côté, un lombricomposteur, que l’on vient nourrir avec nos épluchures du quotidien, et de l’autre, un emplacement pour une jolie plante, qui profite de l’eau et des nutriments fournis par le compost. Le tout est réalisé dans des matériaux nobles (argile, liège), à la main, par des artisans potiers du département de l’Aube. Dépassés par leur succès, les Transfarmers fabriquent et livrent actuellement les pré-commandes effectuées au cours de leur opération de crowdfunding, mais bonne nouvelle : dès le 21 mars, une boutique en ligne sera opérationnelle, pour "transfarmer" tous nos jardins.

Plus d’infos sur www.transfarmers.fr.