Fermeture des marchés : les solutions pour consommer des produits frais

fruits et légumes
Fermeture des marchés : les solutions pour consommer des produits frais
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Par La rédaction publié le
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La fermeture des marchés de plein air, décidée pour freiner la propagation du coronavirus, a accéléré la transition numérique du commerce de bouche et des petits producteurs. Une révolution dans un pays où les marchés de rue sont aussi culturels qu'alimentaires.

La peur d'être contaminé et d'avoir à affronter la cohue au supermarché joue en faveur des éleveurs et maraîchers pratiquant la vente directe ou ayant des déployé des dispositifs digitaux. Focus.

Le marché international de Rungis lance un site internet

Suite à l'annonce de la fermeture des bars et des restaurants le 14 mars dernier, le marché de Rungis lance une plateforme de livraison directe pour les consommateurs. Baptisé "Rungis livré chez vous", le site permettra aux internautes de se constituer un panier de fruits, de légumes et de produits frais de producteurs franciliens qui commercent d'habitude avec des restaurateurs. En difficulté depuis l'annonce de la fermeture des marchés de plein air au début de la semaine, Rungis réinvente sa logistique et c'est une société de transport basée sur le marché international qui se charge de remettre les colis. Fait particulier : seuls les habitants de Paris et de sa petite couronne pourront profiter de ces livraisons. Il faut bien noter l'adresse web de la plateforme (inaccessible pour le moment) :  Rungischezvous.com. Car de nombreuses plateformes de livraison usent de l'identité de Rungis pour bâtir leur réputation, et tromper le consommateur. 

Les petits commerçants sur le Web

Le gouvernement encourage ce mouvement. Il vient de publier une liste de prestataires motivés pour accompagner les petits commerçants sur le web où moncommerçantchezmoi par Wynd voisine avec Epicery, Teekers, Petitscommerces ainsi qu'une offre peu connue de la Poste : Ma ville, mon shopping.  Quitoque, spécialisé dans les paniers à cuisiner, revendique la livraison de 120.000 repas par semaine dans toute la France. L'application Epicery, qui permet de commander en ligne chez les commerçants de son quartier, entend s'ouvrir "à des milliers de commerçants dans les quatre prochaines semaines", et à des villes jusqu'ici non couvertes, comme les capitales régionales hors Paris.

Pour favoriser ce développement, "tous les nouveaux abonnements durant le confinement sont offerts aux petits commerces pendant trois mois", indique Epicery à l'AFP. La startup, qui compte parmi ses actionnaires Monoprix, garanti une livraison dans la journée, pour un coût entre 2,90 et 4,90 euros, selon la distance.

Quand la ferme vient à vous

Quelques jours avant le confinement, certains éleveurs ont mis en place un système de livraison pour les particuliers, avec mesures d'hygiène renforcées, en informant leur clientèle sur les réseaux sociaux. "Les commandes se font par téléphone ou internet. On donne le montant à l'avance, on laisse les colis à l'extérieur des maisons et on n'accepte plus les espèces. Ça marche très bien et on a gagné de nouveaux clients", assure par exemple Harold Turgis, éleveur de porcs. A Godewaersvelde (Nord), Eric Kiecken, gérant d'un "café-boucherie-charcuterie", a entièrement réorganisé son commerce, transformant "l'espace café" en magasin de producteurs locaux. "Les gens sont ravis de tout trouver chez nous, en restant dans leur village et en respectant les règles du confinement. On a clairement une augmentation de la demande", affirme le boucher. "Avec ce confinement, les gens redécouvrent un peu les commerçants de proximité", selon lui.

La ferme Batisse à Vitrac (Puy-de-Dôme), qui produit des yaourts laitiers à carrément installé une vitrine réfrigérée à l'extérieur de ses locaux samedi, jour de vente : "nous avions délimité les espaces d'un mètre dans la file attente, et les gens qui arrivaient ne croisaient pas ceux qui se repartaient ", décrit Jennifer Izabel, l'une des associées. "Les petites structures rassurent les gens qui préfèrent éviter les grands magasins", selon elle.

A quelques kilomètres, David Fernandes, qui cultive des fruits et légumes à Volvic (Puy-de-Dôme), a vu ses commandes augmenter de 20 à 30 %. Avec son épouse qui aide à préparer les paniers, il explique avoir "beaucoup plus de travail" depuis la mise en place des mesures de confinement, entre la préparation et les livraisons quasi quotidiennes. "Nous avons gagné entre 10 à 15 % de nouveaux clients", estime-t-il.


Avec AFP/Relaxnews