Coronavirus : les femmes dirigeantes gèrent-elles mieux la crise ?

Angela Merkel
Coronavirus : les femmes dirigeantes gèrent-elles mieux la crise ?
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Par La rédaction publié le
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Les femmes politiques auraient-elles adopté une meilleure stratégie face à la pandémie liée au Covid-19 ? C’est en tout cas le constat dressé par le magazine Forbes.

L’épidémie de coronavirus, qui sévit dans le monde entier, ne serait pas gérée de la même manière par les hommes et les femmes. Une théorie avancée par le magazine Forbes qui met en avant les résultats des dirigeantes et Premières ministres face à cette pandémie.

Tests de dépistage massifs

S’appuyant sur la situation à Taïwan, en Nouvelle-Zélande, en Islande, en Norvège, en Finlande ou encore en Allemagne, le magazine expose les stratégies de ces pays, qui semblent avoir réussi, pour le moment, à "contenir" le virus. Pour exemple, ce vendredi 17 avril, Jens Spahn, le ministre de la Santé allemand a indiqué que l’épidémie du nouveau coronavirus était "sous contrôle et gérable".
Mais alors, quelle est la recette d’Angela Merkel ? Peut-être sa prise de conscience immédiate quant à la dangerosité du coronavirus. Dès le départ, elle a en effet indiqué à ses concitoyens qu’il s’agissait d’un virus "grave", et a opté pour un dépistage massif, des mesures de quarantaine anticipées et une coopération entre les différents Lands. Nos voisins allemands déplorent près de 4700 décès, quand en France, le chiffre avoisine les 20 000 morts. Il s’élève à plus de 23 000 en Italie. Et aux Etats-Unis, la barre des 40 000 décès a été franchie.

A Berlin, le confinement sera assoupli à partir du 4 mai prochain. En Finlande, on compte moins de 100 morts et seulement une dizaine en Nouvelle-Zélande. "Certains, et ils sont nombreux, diront que ce sont de petits pays, ou des îles, ou d’autres exceptions. Mais l’Allemagne est un pays étendu et le Royaume-Uni une île et la situation y est bien différente", souligne Forbes. Comme en Allemagne, la Première ministre islandaise Katrín Jakobsdóttir a misé sur le dépistage massif, en distribuant gratuitement des tests à tous ses compatriotes.
Pour rappel, en France, seules les personnes présentant des signes de la maladie sont dépistées pour le moment.

Confinement précoce et actions fortes

En Nouvelle-Zélande, la Première ministre Jacinda Ardern a mis rapidement en place le confinement et imposé une quarantaine pour les nouveaux arrivants alors que l’archipel ne comptait que 6 cas. Aujourd’hui, le pays comptabilise 12 décès. A Taïwan, dès l’arrivée du virus sur le territoire, la présidente Tsai Ing-wen passe à l’offensive et met en place 124 mesures pour endiguer la propagation, sans pour autant confiner sa population. L’Etat insulaire, situé à 180 km de la Chine, ne compte que 6 décès à ce jour liés au Covid-19.

Toucher les plus jeunes

Sanna Marin, élue cheffe du gouvernement finlandais en décembre dernier, a préféré la voie des réseaux sociaux pour faire entendre sa voix, en classant les influenceurs des médias sociaux comme des acteurs principaux de la société en cette période de crise, comme les médecins, les chauffeurs de bus et les employés des épiceries. "Nous sommes conscients que la communication gouvernementale n’atteint pas tout le monde. Auparavant, cela était possible grâce aux médias traditionnels comme la télévision, mais aujourd'hui, en particulier, les jeunes obtiennent leurs informations via les médias sociaux", a précisé Aapo Riihimäki, spécialiste des communications au cabinet du Premier ministre finlandais. Si dans certains pays, la jeune génération se sentait moins concernée au départ, la Finlande a souhaité toucher tout le monde.
Même stratégie pour Erna Solberg, la Première ministre norvégienne. Cette dernière a choisi de se servir de la télévision pour parler directement aux enfants. Elle a tenu une conférence de presse durant laquelle aucun adulte n’était autorisé. L’objectif : répondre aux questions des petits de tout le pays. Son crédo : parler aux jeunes, éveiller leur conscience tout en soulignant qu’il est normal d’avoir des peurs.

L’empathie, l’arme fatale

Comme le souligne Forbes, toutes ces dirigeantes ont mis l’accent sur l’empathie au travers de leurs différentes communications et interventions. Une attitude que l’on peut opposer à "l’autoritarisme d’autres dirigeants", qui choisissent de blâmer "les autres", à l’instar de Trump ou Bolsonaro pour ne citer qu’eux. Les femmes sont-elles mieux armées pour faire face au virus ?

Toutefois, notons tout de même que le Portugal et la Grèce, deux pays dirigés par des hommes, et qui comptent chacun un peu plus de 10 millions d’habitants, font respectivement état de 735 et 114 décès liés au coronavirus. 

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