Emballage végétal : enfin la fin du plastique pétrochimique ?

bouteille sans plastique
bouteille sans plastique
Par Publi Rédactionnel publié le
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Malgré l’explosion des déchets plastiques avec la pandémie de la Covid-19, la dynamique de remplacement des emballages est bel et bien enclenchée en France comme en Europe. Parmi les innovations audacieuses, la start-up française Naturaé France lance sur le marché, fin 2021, avec sa marque Naturaé Passion Bio, des bouteilles d’huile d’olive biologique totalement végétales et biodégradables, bouchon compris. Ingénieux !

Avec la crise sanitaire, l’usage du plastique est revenu en force, balayant au passage les préoccupations environnementales et les bonnes pratiques comme l’achat en vrac. Les masques en polypropylène, les bouteilles de gel hydroalcoolique en PET (polytéréphtalate d’éthylène), cloisonnettes en plexiglas, visières en PVC, emballages en polyéthylène ou en polystyrène, livraison à domicile, vente à emporter et ses couverts en plastique ont envahi notre quotidien.

Jusqu’à l’arrivée de la pandémie, la lutte contre l’usage massif de plastique était pourtant bel et bien amorcée. En mars 2019, une directive européenne, entrée en vigueur le 1er janvier 2021, a interdit les produits en plastique à usage unique (gobelets, pailles, cotons-tiges, touillettes à café etc.). Post-covid, l’emballage rassure. Ses fonctions de protection et de conservation sont réhabilitées, selon une étude OpinionWay de 2019 et 2020 intitulée "Les Français et la réduction des emballages". En effet, 30 % des Français considèrent que le plastique protège les produits.

10 millions de tonnes : c’est la quantité de plastique qui finit chaque année dans l’océan d’après WWF. Gros émetteur de gaz à effet de serre et issu à 99 % des énergies fossiles (charbon, pétrole), il représente l’une des menaces principales pour la planète avec 450 millions de tonnes produites dans le monde chaque année. Cette production devrait augmenter de 40 % d’ici à 2030 et doubler ou tripler d’ici à 2050, pour atteindre plus d’un milliard de tonnes par an.

Globalement, les jeunes sont les plus nombreux à dénoncer le suremballage (25 %). Concernant le recyclage, 37 % souhaiteraient acheter à l’avenir des produits non liquides déjà emballés dans un emballage totalement recyclable contre 42 % avant la Covid-19.

Le recyclage, une solution insuffisante

Face à l'ampleur du phénomène, le recyclage est-il une solution efficace pour réduire l’impact écologique du plastique ? Ce système est largement insuffisant voire dangereux selon des représentants du mouvement zéro déchet, comme Flore Berlingen, directrice de l'association Zero Waste France et auteur du livre, « Recyclage, le grand enfumage - comment l'économie circulaire est devenue l'alibi du jetable », ou encore Jérémie Pichon militant associatif et auteur de la famille Zéro déchet.  La priorité n’est pas au recyclage mais à la réduction à la source selon eux.

Recycler ses emballages et acheter des produits fabriqués à partir de matériaux recyclés peut donner bonne conscience car les produits jetés sont censés intégrer le circuit de l’économie circulaire une fois passés au centre de tri. Cependant, l’offre de produits recyclés reste limitée. En effet, seule la moitié des emballages plastiques mis aujourd’hui sur le marché ne sont pas recyclables et finissent en décharge ou à l’incinération. De plus, la collecte des déchets pose également problème : à ce jour, seuls 14 % des emballages en plastique sont collectés à l’échelle mondiale en vue d’être recyclés, alors que la loi anti-gaspillage impose que 100 % des emballages soit recyclables d’ici à 2025.

D’un point de vue technique, le type de plastique le plus recyclable est le PET (polyéthylène téréphtalate), qui sert notamment à faire les bouteilles d’eau ou de soda. Aujourd’hui, près de 60 % des bouteilles en PET sont collectées. Ainsi, le plastique recyclé devient un argument marketing pour des grandes marques comme Coca Cola qui vient d’annoncer le lancement de bouteilles petits formats 50cl en plastique 100 % recyclées et le passage au bouchon attaché sur l’ensemble des bouteilles en plastique de sa gamme, à partir de fin 2022. Ce que l’on sait moins, c’est que du plastique vierge est souvent ajouté au plastique recyclé pour gommer son apparence moins transparente après nettoyage des substances absorbées par le plastique sur son chemin.

Naturaé Passion Bio, le choix de l’emballage 100 % végétal

À partir du 1er janvier 2022, selon un nouveau décret, certains fruits et légumes ne pourront plus être empaquetés dans une barquette ou dans du film plastique. Certaines marques ont déjà fait le choix d’abandonner le plastique au profit du carton, du bois, du verre ou du métal pour emballer leurs produits.

Pour aller plus loin dans la réduction de l’empreinte carbone, la start-up française Naturaé France se démarque en proposant des huiles d'olive bio contenues dans une bouteille vegan et biodégradable sous l’effet de la chaleur et de l’humidité, y compris l’étiquette et le bouchon. A l’origine de ce projet, Christophe Cortès, passionné de gastronomie et de cuisine, était désireux de proposer un produit bio de qualité et sain pour la santé, dépourvu intégralement de plastique pétrochimique, bisphénol A, phtalates et perturbateurs endocriniens. Le verre a également été écarté pour son empreinte carbone importante. "Pour être recyclé, des fours à 1600°C doivent être utilisés", alerte Christophe Cortès.

Pour mettre au point cette bouteille végétale, ce lyonnais d’origine a fait appel à Lyspackaging, une entreprise française basée en Charente-Maritime (17) qui utilise du résidu de canne à sucre comme matière première. "Notre bouteille est compostable et se dégrade en 3 à 24 mois sans résidu toxique selon le climat auquel elle est soumise contre 600 ans pour une bouteille en PET", souligne Christophe Cortès.

Dès la fin de l’année, la marque affichera 4 références d’huiles d’olive en rayon : “l'Original” et 3 monovariétales (l’olive Arbequina, l’olive Hojiblanca et l'olive Picual), qui proviennent d’une production familiale en Andalousie. “Avec 120.000 tonnes d’huile d’olive consommée chaque année en France et seulement 5000 tonnes produites sur notre territoire, nous avons été chercher des huiles de qualité en Espagne”, explique Christophe Cortès. Les bouteilles seront commercialisées chez Auchan et Intermarché au prix d’environ 8,15 € /Litre.