Que faire en cas de perte de cheveux sévère ?

Que faire en cas de perte de cheveux sévère ?
Par Magali Walkowicz publié le
Diététicienne-nutritionniste, journaliste et auteure

Vos cheveux tombent par poignée bien que vous en preniez soin et cela dure depuis des mois. Vous pouvez en venir à bout. La solution : identifier la cause et la traiter avec les moyens adéquats. Tour d’horizon de la question.

Une chute de cheveux passagère dure environ un trimestre et ne s’accompagne pas d’une perte de densité. Si la perte dure et que votre chevelure s’est clairsemée, c’est le signe d’un organisme déséquilibré. Deux grands coupables :

  • une carence nutritionnelle et vitaminique. Le cheveu a de grands besoins très spécifiques, qualitativement et quantitativement, pour sa survie.
  • des déséquilibres hormonaux. Vous souffrez peut-être d’alopécie androgénique. Hommes et femmes sont concernés. Alopécie vient du grec « alopex » signifiant « renard ». Il fait référence à la chute abondante de leur fourrure à chaque printemps. Androgénétique explique l’origine du mal : un taux trop élevé d’androgènes (hormones mâles sexuelles) chez des personnes prédisposées. Même si la génétique est impliquée, des chercheurs ont découvert des gènes impliqués dans la calvitie sur le chromosome 20 transmis par le père ou la mère et sur le chromosome X transmis par la mère, ce n’est pas une fatalité.

 

De quels nutriments et vitamines a besoin une chevelure saine ?

 

Le cheveu a besoin :

  • de matériaux pour sa matière : des protéines, précisément des acides aminés soufrés (cystéine, méthionine), pour la synthèse de sa matière première, la kératine. Zinc et magnésium, sont aussi indispensables à cette synthèse. Ils aident en plus à la régulation du stress, un des paramètres aggravant la chute des cheveux ;
  • d’une microcirculation optimale pour être nourri et recevoir l’oxygène pour vivre. Les omégas 3 (EPA et DHA) qui participent à la fluidité du sang, jouent un rôle prépondérant. Leur action anti-inflammatoire en plus contrecarre le stress oxydatif qui non régulé, accélère le vieillissement du follicule pileux. La silice, un minéral trace, augmente la circulation dans le cuir chevelu. 10 milligrammes par jour diminuent la fragilité des cheveux de 20 %, selon une étude parue dans Archives of Dermatological Research ;
  • d’éléments antioxydants : vitamines E et C, pour protéger les follicules des radicaux libres ;
  • de livraison d’oxygène. Le fer est un constituant essentiel des globules rouges qui amène l’oxygène aux follicules pileux ;
  • de vitamines B3, B5, B6 et B8 qui optimisent la microcirculation sanguine au niveau des racines, contribuent à la synthèse de la kératine et à la croissance saine du cheveu ;
  • de vitamine D pour favoriser l’absorption du calcium, nécessaire à la santé du cheveu. Les follicules pileux présentent des récepteurs de vitamine D, impliqués dans le renouvellement des cheveux. Un déficit en vitamine D est associé à un affaiblissement du follicule et le cheveu ne repousse plus. Des études indiquent qu'une supplémentation en vitamine D fait repousser le poil rapidement et qu'un déficit augmentait la quantité de sébum sur le cuir chevelu, ce qui ne fait qu'accentuer la chute capillaire. 

Quelles sont les hormones clés de la santé du cheveu ?

Les hormones sexuelles sont en première ligne.

  • Un taux trop élevé d’androgènes (hormones mâles sexuelles) précisément de dihydrotestostérone (DHT) par rapport à la testostérone (surtout chez les hommes) et aux estrogènes (surtout chez les femmes) est à corriger. Les DTH accélèrent le cycle de croissance du cheveu. Le follicule arrive à épuisement des 25 cycles programmés avec plusieurs décennies d’avance.
  • D’autres problèmes hormonaux peuvent s’y rajouter, aggraver le problème. Les cheveux ont besoin d’hormones thyroïdiennes (T3, T4) pour leur phase de croissance et leur santé. Elles accélèrent la conversion de la testostérone en oestradiol, hormone féminine stimulatrice des cheveux et non en dihydrotestostérone, hormone de la calvitie. Toute carence peut générer une perte jusqu'à une calvitie totale.

Retrouver ses cheveux et son capital santé

Deux grandes règles.

  • Mangez bien afin de répondre aux nombreux besoins du cheveu. Pour l’apport en acides aminés soufrés mangez de la viande (riche en fer), des jaunes d’œuf (riche en biotine qui joue un rôle supplémentaire dans le développement de la kératine), du poissons gras (aussi riche en omégas 3 et vitamine D). Des légumes crus et des fruits sont essentiels pour la vitamine C. Ne lésinez pas sur l’ajout de gras dans vos plats et la consommation d’avocats pour un plein de vitamine E et sur une belle part d’aliments contenant du zinc et du magnésium comme des fruits oléagineux, du chocolat, du sarrasin, des fruits de mer. Une telle variété vous permettra de couvrir en plus les besoins des cheveux en vitamine B.
  • Faites-vous prescrire un bilan hormonal et nutritionnel vitaminique, pour déterminer avec précision un traitement adapté. La stratégie de soin pourra viser plusieurs points.
  • Prise de minéraux et vitamines.
  • Applications locales d’hormones.
  • Prise de bloqueurs de conversion de testostérone en DTH et d’IGF-1, hormone de croissance qui stimule la densité des cheveux.
  • Prise d’un traitement pour la thyroïde.

Un dernier conseil : massez-vous lentement et régulièrement le cuir chevelu pour activer la circulation sanguine et relancer la pousse des cheveux. Evitez les facteurs environnementaux toxiques pour le cheveu tels le tabac, la pollution.

 


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