Golf green, une initiative à démocratiser

Par Bioalaune publié le
2374 lectures

L’habit ne fait pas le moine. En dehors de son aspect très naturel avec ses pelouses vertes, buissons ou bosquets, un golf n’a pas grand-chose d’écologique. Hélas, les apparences sont trompeuses. Ils sont en réalité de grands consommateurs d’eau et de pesticides et sont pointés du doigt par les militants et les associations

Certains golfs tentent cependant de virer au vert en repensant leur mode de fonctionnement, de gestion d’eau et d’utilisation des pesticides.

En France, les golfs ont une superficie moyenne de 40 hectares, ils consomment 3 176 m3 d’eau par hectare et par ans, soit la consommation d’une ville de 7000 habitants. En plus de cela, 1,5 kg de fertilisants chimiques sont utilisés chaque année par hectare. L’image des golfs n’est pas au plus haut pour tous ceux qui s’intéressent à l’écologie. La Fédération Française de golf (FFG) a pour mission de rehausser cette image pour une discipline qui se doit d’être pratiquée au cœur même de la nature. Thomas Charrier, chargé de mission en équipement et environnement à la fédération explique : « nous sommes là pour faire appliquer les règles établies par la charte et informer les pratiquants sur ces règles de protection de la nature ».

Pour certains écologistes, le golf actuel doit se changer ou disparaitre. Avec les enjeux actuels, il est difficile de laisser en place un tel sport, hyper consommateur et destructeur. Toni Valero monte le concept d’écologolf, sorte d’alternative au golf actuel. Le principe de ce nouveau sport à la même finalité que le golf classique, à savoir mettre une balle dans un trou. Cependant, Toni change les règles pour ne plus forcément utiliser de club, pour jouer sur un terrain plus petit et ne plus avoir à évoluer dans un espace zéro défaut. On peut être amené à jouer au golf avec une raquette de tennis sur un espace vert écologique. Visiter le site d’écologolf pour plus d’information sur le concept.

La charte « golf et environnement » a été écrite en 2006 et actualisée avec l’aide du ministère de l’Écologie en 2010. Sa finalité et de préserver à la fois la biodiversité et les ressources en eau. Concrètement, l’objectif est de réduire de 30% la consommation d’eau sur les greens. Comment ? En utilisant du gazon plus résistant et moins consommateur d’eau, en réutilisant les eaux usées et celle issue des pluies. Le deuxième objectif est de réduire l’utilisation des produits chimiques qui permettent actuellement l’entretien des terrains. Depuis l’apparition de la charte, la prise de conscience collective augmente et les golfs agissent progressivement.

La France compte cinq cent cinquante établissements. Certains se font remarquer plus que d’autre vis-à-vis de leurs attitudes écoresponsables. Le golf de Bernay, dans l’Eure, possède le premier parcours 100% écolo, classé Natura 2000, inauguré en 2012. Celui de Toulouse a réduit de 80% sa consommation d’herbicide. C’est le premier à avoir reçu le label « Golf écodurable ». Quant à l’établissement de Dinard, en Ille-et-Vilaine, le propriétaire utilise des eaux issues de la station d’épuration de Saint-Brieuc pour l’arrosage. Cap différent avec le Jiva Hill Golf dans l’Ain qui possède un golf synthétique ne consommant ni engrais ni eau et gardant une qualité de jeu égale.

Un golf Ecodurable doit être entretenu de manière écologique sur plus de la moitié de sa surface. Le golf écologique quant à lui, ne consomme pas d’eau potable pour l’arrosage et utilise dans engrais organique ou à libération lente. Le réseau Natura 2000 recueille un ensemble de sites naturels en Europe, identifié par la rareté ou la fragilité de sa faune et de sa flore.

De l’autre côté de l’Atlantique, Justin Timberlake, est le premier à ouvrir un golf entièrement écolo. En effet, la star aux dizaines de millions de vues sur youtube est un amoureux inconditionnel de ce sport au point d’en avoir ouvert un sur lequel les sportifs se déplacent en voitures électriques solaires, l’eau de pluie est recyclée et même les balles de golf sont biodégradables. Si elles ont le malheur de tomber dans l’eau, elles se dissolvent en deux jours et se transforment en nourriture pour poissons.

Le golf n’est pas encore prêt à être considéré comme une activité responsable, mais peut réduire son empreinte avec des efforts. Les possibilités existent, mais doivent partir de conviction. Le paysagiste Il existe des types d’herbe plus résistante et moins consommatrice d’eau, cette herbe est plus chère, certes. Thierry Sprescher avoue qu’on peut utiliser des engrais liquides naturels à la place des fertilisants chimiques. L’imagination est sans limites. Il ne nous reste qu’à l’orienter dans la bonne direction.

 

Rédaction : Julia Lastella