Les insectes résistent de mieux en mieux aux OGM

Par Bioalaune publié le
2449 lectures

 

 

Une fois de plus, la nature reprend ses droits et balaye les « prouesses » scientifiques de l’homme. C’est désormais une certitude, les insectes développent une résistance à la protéine Bt contenue dans les cultures OGM.

 

Retour à la case départ. Les Organismes Génétiquement Modifiés étaient d’après certains un moyen révolutionnaire de réduire l’utilisation de pesticides : la plante, grâce à l’introduction dans son code génétique d’une protéine toxique pour les insectes ravageurs, serait capable de se défendre seule contre leurs attaques.

C’était sans compter sur l’évolution animale, qui a permis à ces petites bestioles de survivre à des millions d’années de changements en tout genre, là ou d’autres espèces se sont éteintes.

 

Au total, 77 études ont été menées dans 8 pays et 5 continents, et toutes convergent vers le même résultat. Sur les 13 espèces de ravageurs étudiés, 5 sont résistantes en 2013 contre seulement une seule en 2005.En l’espace de 8 ans, 4 espèces supplémentaires de coléoptères et lépidoptères ont développé une résistance à la protéine Bt, rendant obsolète un concept mis au point après des décennies de recherches scientifiques. Et la résistance croît à mesure que l’on intensifie la culture transgénique.

 

Naturellement, pour lutter contre ces petits mutants, les agriculteurs se tournent vers la solution classique, les insecticides. On se retrouve donc avec des plantations d’Organismes Génétiquement Modifiés traités aux insecticides. Un jeu à somme nulle aux conséquences graves.

 

Pour éviter le développement de résistances chez les insectes ravageurs, les spécialistes prônent un élargissement des espaces refuges. Un espace refuge, qui doit normalement représenter 20% de la surface totale de culture transgénique, est une zone de culture classique sans OGM. Les ravageurs qui s’y trouvent n’ont pas été en contact avec la protéine Bt, et leur présence est censée limiter le développement des résistances. En d’autres termes, pour qu’un insecte soit immunisé contre la protéine Bt, il faut que ses deux parents aient été en contact avec cette toxine. La présence d’espace refuge est donc la meilleure solution pour enrayer les résistances.

 

Depuis le milieu des années  1990, 420 millions d’hectares d’OGM ont été plantés… pour rien ?

 

Rédaction : Justine Chrisment