Pour sauver les poissons, mangez des méduses

Par Bioalaune publié le
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Les méduses... ces vilaines créatures marines aux tentacules urticants, à la tête fluorescente, que les vacanciers craignent comme la peste. Elles ne cessent de se multiplier, ont envahi toutes les eaux terrestres, si bien qu’elles pourraient finir par en être les premiers habitants.

On ne peut pas combattre les méduses ? Alors mangeons-les ! Du moins c’est ce que prône l’ONU pour lutter contre l’inquiétante multiplication des méduses qui entame un peu plus les stocks halieutiques, notamment en Méditerranée.

La pêche intensive de gros prédateurs marins tels que les requins est l’une des causes principales de l’accroissement vertigineux du nombre de méduses.Cette perturbation de l’écosystème par l’homme permet à ces animaux gluants de se multiplier, et de se nourrir par la suite de larves de poissons et de juvéniles. La montée de la température des eaux, l’augmentation des nutriments dans l’eau, le recours massif aux digues pour prévenir l’érosion des côtes et le grand nombre de ports touristiques seraient aussi des facteurs déterminants dans le développement des méduses. Un océan de poisson qui pourrait bien se transformer en un océan de méduses, en somme.

Alors pour éviter de voir le stock de poisson s'amenuiser un peu plus, l’ONU exhorte la population mondiale à consommer des produits alimentaires à base de méduse. Les japonais et les chinois en consomment depuis toujours (les nippons en mangent environ 13 tonnes par an), friands de leur texture, le plus souvent en salade ou en potage. Elle serait riche en protéine et en glucide, bien que composée en grande majorité d’eau (98%) et requiert une préparation préalable avant de la cuisiner.

Reste à savoir que sur les centaines d’espèces de méduses peuplant les océans, seule une douzaine serait comestible. Accroître notre consommation de méduse serait une façon de traiter le symptôme d’un écosystème perturbé, plutôt que d’essayer d’en modifier la cause. Une solution sans en être une donc, mais qui mérite quand même d’être étudiée. Autre piste avancée par l’organisation, celle de l’utilisation des méduses à des fins cosmétiques. La “méduse immortelle” ou turritopsis nutricula, est capable d’inverser son processus de vieillissement, et est de ce fait particulièrement prisée par l’industrie cosmétique pour l’élaboration de gamme de produits antirides.

Rédaction : Justine Chrisment