La pêche responsable

11/01/2023

De nombreux reportages sortent régulièrement pour dénoncer les dérives d’une pêche industrielle à tel point qu’aujourd’hui, on se demande si une pêche responsable existe… Il est pourtant possible de consommer du poisson issu d’une pêche durable et de faire rimer engagement écologique et social.

Saviez-vous que le commerce de poisson venant des pays en voie de développement représentait plus que le commerce de thé, de café, de banane et de cacao ? Pourtant, le commerce des produits de la mer cause des problèmes importants (esclavage, abus, pêche illégale et bien sûr très peu de respect pour l’environnement). « Pour cette raison, la responsabilité socio-économique et aussi importante que la responsabilité écologique, note Charles Redfern, fondateur de la marque Fish4Ever. Les deux sont indivisibles : il faut protéger non seulement l’environnement mais aussi les pêcheurs et les communautés côtières. »

Fish4Ever a été fondée bien avant que d’autres acteurs revendiquent une pêche durable, il y a plus de 20 ans. En tant que marque pionnière, notre vision du développement durable associe trois piliers : « terre, mer et humain » à une méthode d’approvisionnement précise depuis les bateaux de pêche jusqu’à l’assiette. Pour nous, ce qui compte tout d’abord est le pêcheur et sa façon de travailler, ce qui nous permet de sélectionner le meilleur en faisant particulièrement attention aux méthodes de pêche ciblées. C’est aussi ce qui nous permet de soutenir une production et des bateaux locaux. 

La pêche durable en circuit court

Fish4Ever n’est pas fabricant au sens strict : nous travaillons en partenariat avec différentes conserveries basées principalement en Europe. Presque toutes les conserveries avec lesquelles nous décidons de travailler se trouvent sur les lieux de pêche et elles sont soigneusement choisies en fonction de nombreux critères écologiques et de savoir-faire des pêcheurs avec lesquels nous validons les techniques de pêche, les méthodes de transformation… Le tout avec une traçabilité totale : chaque conserve porte un code qui permet d’aller vérifier comment et par qui le poisson a été pêché. Au départ, nous identifions un poisson pour lequel nous avons des besoins, puis nous sélectionnons, espèce par espèce, une conserverie qui le transforme selon des méthodes traditionnelles, à taille humaine mais suffisamment grande pour appliquer les meilleures normes actuelles, contrôlées. Cette conserverie doit travailler en direct avec des pêcheurs locaux, sur des bateaux naviguant sous pavillon local, pratiquant une pêche durable et équitable. Le choix est fait au cas par cas, c’est-à-dire qu’il peut y avoir par exemple une conserverie avec laquelle nous travaillons les sardines, mais pas le thon, car tous les critères ne sont pas remplis pour ce dernier.

De la qualité & du goût

Loin des méthodes industrielles, nous mettons un point d’honneur à travailler de manière artisanale pour la pêche au thon. À l’opposé des chaluts de fond, non sélectifs et destructeurs, ou des grands senneurs qui capturent les poissons à la surface en les encerclant à l’aide d’immenses filets, la pêche artisanale est beaucoup plus ciblée et s’appuie sur des méthodes adaptées aux espèces. Le thon chez Fis4Ever est uniquement pêché à la canne.

La pêche à la ligne est un terme commun utilisé pour décrire une pêche « un par un ». Trois méthodes se pratiquent ; la ligne de traine, la ligne à main et la pêche à la canne, méthode utilisée aux Açores et aux Maldives. Les captures sont d’excellente qualité et il s’agit de la méthode la plus écologique, équitable, participative et démocratique qui existe.  

La pêche à la senne est l’alternative industrielle. Dans le thon, cette méthode a vu le jour dans les années 70 et s’est vraiment développée au milieu des années 80. En 1970, 1.5 millions de tonnes de thon étaient pêchés mais ce chiffre a plus que triplé ces 10 dernières années et aujourd’hui plus de 80% des captures de thons tropicaux viennent des senneurs. Sans surprise les stocks de thon sont mondialement menacés.
La pêche au thon à la senne est très différente de la pêche à la senne pour les sardines ou le maquereau qui se pratique localement au large des côtes françaises ou espagnoles. En effet, ces bateaux visent des stocks bien précis et partent la nuit pour revenir le matin. Les filets utilisés par les thoniers sont aussi grands qu’un terrain de football et ils utilisent un bateau muni d’un hors-bord pour encercler les bancs de poisson souvent préalablement repérés par un hélicoptère qui se trouve à bord.
La pêche à la senne engendre beaucoup de prises accessoires d’espèces en voie de disparition : requins, tortues, dauphins, raie et thons juvéniles, en particulier le thon albacore et le thon obèse. Dans l’océan, 90% des captures d’albacore par les senneurs sont des juvéniles et d’après une étude indépendante, entre 500 000 et 900 000 requins soyeux, parmi d’autres espèces, sont tués chaque année.

Autre point essentiel: le travail du poisson entier qui permet aussi de surveiller la qualité et la provenance et donc d’avoir une traçabilité exemplaire. Nous insistons sur l’importance de travailler sur le poisson en entier bien que ce soit plus cher. Il est ainsi possible de vérifier visuellement la qualité du poisson qui arrive dans la conserverie et de confirmer la méthode de pêche utilisée, ce qui n’est pas possible avec un filet congelé.

Enfin, l’ajout d’ingrédients exclusivement bio dans les conserves permet d’assurer la qualité et le goût du produit fini qui sera de grande qualité, écologique, éthique et délicieux.

L’artisanat est beau mais l’industriel est certifié

Malheureusement aujourd’hui les labels ne suffisent pas à vérifier l’exemplarité d’une entreprise de pêche, ils sont devenus plus compliqués à comprendre et leur multiplication confond les consommateurs. Fish4Ever est ainsi la seule marque d’Europe à avoir fait le choix de ne plus apposer le label MSC sur ces packagings jugeant que celui-ci ne correspondait pas à notre définition de la pêche durable. En effet, la pêche industrielle à la senne représente plus de 80% du thon certifié et labellisé MSC.

Pour plus d’informations : Bloom: L’imposture du label MSC 

Nous vous invitons également à lire notre réponse au documentaire  :  Seaspiracy