Les pesticides seraient jusqu’à 1000 fois plus toxiques que prévu

Tracteur répendant des pesticides sur un champ
Les pesticides serait jusqu’à 1000 fois plus toxiques que prévu - © rayman7
Par Mathieu Doutreligne publié le
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Une récente étude scientifique du professeur Séralini tend à démontrer que les pesticides seraient jusqu'à mille fois plus toxiques que prévu. Une étude choc qui relance le débat national sur l'utilisation des produits chimiques.

Gilles Séralini, désormais célèbre professeur de l’université de Caen pour ses études démontrant les effets des pesticides et des OGM sur les rats, vient de publier une nouvelle étude dans la revue Biomed Research International affirmant que les pesticides seraient mille fois plus toxiques qu’annoncé.

Il déclare à l’AFP : “Nous avons étendu les travaux que nous avons faits avec le Roundup et montré que les produits tels qu’ils étaient vendus aux jardiniers, aux agriculteurs, étaient de 2 à 1.000 fois plus toxiques que les principes actifs qui sont les seuls à être testés in vivo à moyen et long terme.” Une annonce choc qui relance le débat sur l’utilisation des pesticides de France, premier consommateur européen.

Actuellement, seule la substance active des pesticides est évaluée et non le produit fini dans lequel des adjuvants sont ajoutés. Le professeur dénonce : “il y a méprise sur la réelle toxicité des pesticides”. Un pesticide et dit toxique lorsqu’il engendre le suicide de cellules en quantité beaucoup plus importantes que les cellules contrôles.

L’étude du professeur et du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen) a été réalisée in vitro sur des cellules humaines. Elle a testé la toxicité des 9 pesticides les plus utilisés dans le monde : trois herbicides (Roundup, Matin El, Starane 200), trois insecticides (Pirimor G, Confidor, Polysect Ultra) et trois fongicides (Maronee, Opus, Eyetak). L’étude a distinctement montré que 8 des 9 pesticides sont des centaines de fois plus toxiques que leurs principes actifs. La faute est dûe aux adjuvants selon Giles Séralini, hors ceux-ci sont bien souvent déclarés comme inertes par les fabricants.

“Nous demandons que des tests sur les effets chroniques de ces formulations de pesticides soient rendus obligatoires au niveau national et européen au plus vite, c’est une exigence de santé publique” déclare François Veillerette, porte-parole de l’ONG Générations Futures.

Dans le passé, les études du professeur Séralini n’ont pas toutes été accueillies positivement par le corps scientifique. Son étude choc de 2012 sur les effets des OGM avait été désapprouvées par l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Cette même étude avait été retirée de la revue Food and Chemical Toxicology, dont le comité éditorial comprend Richard Goodman, un ancien biologiste Monsanto.

Au moment où la toxicité des pesticides est remise en question, l’Agence Régionale de Santé (ASR) présente un rapport montrant que des Pesticides interdits depuis 2003 étaient encore utilisés dans la région Languedoc-Rousillon en 2012. “Bien que ces produits soient interdits depuis plusieurs années, les substances actives de la simazine et du terbuthylazin et surtout leurs métabilites sont très présentes dans les nappes phréatiques, rattachés à des activités agricoles dans le bassin versant du captage, principalement la viticulture”, explique l’ARS.

Rédaction : Mathieu Doutreligne