1 200 médecins se mobilisent contre les pesticides

Injection de pesticide dans une pomme
1 200 médecins se mobilisent contre les pesticides
Par Manon Laplace publié le
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Près de 1200 médecins de France métropolitaine et des territoires d’outre-mer ont signé un appel alertant contre les dangers des pesticides pour la santé.

1 200 médecins ont signé un appel adressé à l’État français exhortant celui-ci a mettre en place de nouvelles mesures concernant l’encadrement de l’utilisation des pesticides en France. Parmi les points soulignés, les 1 200 signataires ont appelé à revoir les dérogations accordées à certains agriculteurs leur permettant d’avoir recours à l’épandage aérien, pourtant interdit. Ils incitent également à la reconnaissances de certaines maladies professionnelles imputables à l’usage de pesticides.

Le Docteur Pierre-Michel Perinaud, médecin généraliste à Limoges et signataire de l’appel explique : “A nous d’assumer les responsabilités de notre profession en alertant sur les dangers de ces produits, particulièrement pour certaines catégories de la population : ceux qui y sont le plus exposés, ainsi que les femmes enceintes et les enfants”.

Lancé sur le web au mois de septembre dernier, l’appel souligne les risques accrus par les produits phytosanitaires de développer certaines maladies telles que Parkinson, et cancers comme celui de la prostate ou du sang. Les médecins mobilisés rappellent également les résultats de nombreuses études faisant état des risques de malformations congénitales pour les enfants dont les mères auraient été exposées aux pesticides pendant la grossesse.

Outre ces expositions “directes”,  les membres du corps médical ayant signé l’appel soulignent “l’imprégnation générale de la population, même à faible dose”. Une situation préoccupante lorsque l’on sait que beaucoup de pesticides sont des perturbateurs endocriniens tenus responsables de nombreux dysfonctionnements  hormonaux pouvant mener, entre autre, à des cas de puberté précoce ou d’infertilité.

L’appel a notamment fait écho aux Antilles, où beaucoup sont encore marqués par l’affaire du chlordécone, un pesticide dont les épandages massifs avaient été interdits en 1993 mais qui continue de polluer les sols et les eaux de telle sorte que les cultures, les viandes et les poissons en sont contaminés.

Dans la même mouvance, les députés français avaient voté le jeudi 23 janvier 2014 l’interdiction de l’usage de produits phytosanitaires dans les espaces verts publics à compter de 2020. Un début.


Rédaction : Manon Laplace