Le lourd impact environnemental de la viande

Filets de viande posé sur une planche à découper
Le lourd impact environnemental de la viande
Par Manon Laplace publié le
9695 lectures

Appauvrissement des ressources, pollution des eaux, émissions de gaz à effet de serre... La production intensive de viande a un lourd impact environnemental. Découvrez les conséquences écologiques de la consommation excessive de viande.

Dans les pays développés, on mange en moyenne 200 grammes de viande par personne et par jour. En France cela représente l’abattage d’environ 1,1 milliard d’animaux par an. Au-delà de conditions d’élevage déplorables et de la souffrance animale causée, une telle sur-production de viande a de très lourdes conséquences environnementales. Quel est réellement l’impact écologique de notre carnivorisme?

Une situation alarmante

L’ONG Friends Of Earth, a comprendre “Les amis de la Terre”, a publié en janvier 2014 son Atlas de la viande. Un rapport sur la production et la consommation de viande dans le monde et leur conséquence sur l’environnement. L’ONG fait état d'une situation alarmante et invite à une profonde remise en question des habitudes alimentaires en matière de consommation de viande. “Chaque fois que nous mangeons nous faisons un choix politique ayant un impact sur la vie des gens dans le monde, l’environnement, la biodiversité et le climat” a déclaré Adrian Bebb, responsable de Friends Of Earth lors d’une conférence tenue à Bruxelles. Avec une production mondiale multipliée par trois entre 1971 et 2010, les systèmes d’élevage se sont faits de plus en plus soutenus et de plus en plus destructeurs. “La production intensive de viande ne signifie pas seulement faire souffrir des animaux. Cela détruit l’environnement et engloutit une grande quantité de nos matières premières que nous importons du Sud pour les nourrir.” explique Barbara Unmüssig, présidente de la Fondation Heinrich-Böll, une ONG allemande pour l'environnement.

Sur-exploitation des ressources en eau et pollution

15 500 litres d’eau sont nécessaires pour produire un kilo de viande de boeuf selon le rapport de FOE. Soit autant que pour 12 kilos de blé ou 118 kilos de carottes. Mais la production intensive de viande est également très polluante. D’une part le lisier et les engrais rejetés qui contaminent cours d’eau et nappes phréatiques. D'une autre les nombreux antibiotiques et hormones dont sont gavés les animaux pour accélérer leur croissance et leur permettre de tenir dans des conditions d’élevage éprouvantes (animaux en surnombre, confinés, sans accès à l'extérieur...). Une fois évacués par les déjections animales, ces produits se déversent dans la terre et les cours d’eau.

Recours intensif aux matières premières

La production intensive de viande nécessite en amont une production intensive de matières premières. Aujourd’hui, plus de 40% de la production mondiale annuelle de blé, seigle, avoine et maïs serait utilisée pour l’alimentation animale. Des cultures céréalières souvent OGM (dans un soucis de rendement) qui nuisent à l’environnement et à la biodiversité.

15% des émissions de gaz à effet de serre

En 2011, le cabinet de consultation et d’analyse environnementale CleanMetrics rendait son évaluation sur l’impact environnemental, sanitaire et climatique de différents produits animaux. L’agneau, le boeuf, le fromage, le porc et le saumon issus de fermes d’élevage se retrouvant alors en tête de liste des émetteurs de gaz à effet de serre. Des émissions lourdes de conséquences puisqu'à l'échelle mondiale, 15% des GES seraient imputables à l’élevage, et 13% aux transports selon le GIEC. Et les ruminants seraient les principaux responsables, puisqu’en plus de constituer des élevages énergivores, leur processus digestif génère du méthane, gaz qui se taille la part belle dans le réchauffement climatique.