Les antibiotiques nous ont-ils rendus gros ?

Cuillères alignées et remplies de gellules et cachets
Les antibiotiques nous ont-ils rendus gras ?
Par Manon Laplace publié le
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Les antibiotiques, largement utilisés dans l'élevage conventionnel, pourraient avoir un lien avec le développement de l'obésité. En détruisant la flore bactérienne de l'organisme, ils favoriseraient la prise de poids.

À l’heure où l’Union Européenne et les États-Unis négocient les conditions du Traité de libre-échange TAFTA pour créer un grand marché économique transatlantique, de nombreux citoyens européens craignent que l’UE n’effectue un pas en arrière en commercialisant des produits américains non conformes à la réglementation européenne, plus stricte que celle de ses partenaires outre-Atlantique. Outre la questions des OGM ou du poulet lavé au chlore, le problème des hormones de croissance et des antibiotiques dans l’alimentation des animaux de ferme anime le débat. En 2009, l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux révélait que 80 % des antibiotiques aux États-Unis étaient destinés à l’alimentation animale.

Découverts à la fin du XIXème siècle, les antibiotiques ont rapidement suscité l’intérêt des éleveurs. En jugulant la propagation des bactéries, ils ont permis d’intensifier le rendement des élevages : plus de bêtes, moins d’espace et moins de risques d’infection. Mais surtout, les antibiotiques se sont avérés efficaces pour la croissance et la prise de poids des animaux. Une aubaine pour les "usines à viande".

Se pose alors le problème des conséquences sanitaires sur l’organisme du consommateur.  Outre le phénomène croissant de la “résistance bactérienne” des animaux (en mars dernier, l’UFC Que Choisir publiait un rapport dénonçant l’antibiorésistance de près de 30 % des volailles mises en vente sur le marché français), la surconsommation d’antibiotiques à travers certains produits carnés peut avoir un lourd impact sur le microbiome, à savoir l’ensemble des micro-organismes du corps. En somme, les antibiotiques attaquent toutes les bactéries sans distinction, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Du coup, la flore intestinale est mise à mal, ce qui pourrait avoir une incidence sur la prise de poids. Si les mécanismes scientifiques ne sont pas avérés, on soupçonne fortement les antibiotiques d'encourager la formation de graisse, au dépend du muscle. C'est en tout cas la conclusion à laquelle sont parvenues différentes études scientifiques, établissant un lien entre déficit bactérien et obésité.


Rédaction : Manon Laplace

Se pose alors le problème des conséquences sanitaires sur l’organisme du consommateur.  Outre le phénomène croissant de la “résistance bactérienne” des animaux (en mars dernier, l’UFC Que Choisir publiait un rapport dénonçant l’antibiorésistance de près de 30 % des volailles mises en vente sur le marché français), la surconsommation d’antibiotiques à travers certains produits carnés peut avoir un lourd impact sur le microbiome, à savoir l’ensemble des micro-organismes du corps. En somme, les antibiotiques attaquent toutes les bactéries sans distinction, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Du coup, la flore intestinale est mise à mal, ce qui pourrait avoir une incidence sur la prise de poids. Si les mécanismes scientifiques ne sont pas avérés, on soupçonne fortement les antibiotiques d'encourager la formation de graisse, au dépend du muscle. C'est en tout cas la conclusion à laquelle sont parvenues différentes études scientifiques, établissant un lien entre déficit bactérien et obésité.