En Picardie, on produit chaleur et électricité avec des endives

Dans la Somme, les endives produisent de l'électricité grâce à la méthanisation
En Picardie, on produit chaleur et électricité avec des endives
Par Manon Laplace publié le
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Utiliser le biogaz issu des rebuts d’endives pour produire de l’électricité et de la chaleur. C’est le pari fait par les producteurs de l’endiverie de Soyécourt, dans la Somme (Picardie).

Les 90 salariés de l’endiverie de la commune de Soyécourt (en Picardie) devraient bientôt être éclairés et chauffés à l’endive. Au terme de sept années d’attente, d’études de faisabilité et de démarches administratives en tous genres, leur unité de méthanisation devrait être mise en route avant Noël.

Chaque jour, les 400 bacs d’endives qui sortent du site de Soyécourt laissent derrière eux plus de 30 tonnes de déchets organiques biodégradables. Parmi eux, des racines, des feuilles ou des légumes entiers jugés non-conformes à la vente. Beaucoup de déchets, couplés à une lourde facture d’électricité pour alimenter la chaîne de production et de conditionnement.

Deux problèmes bientôt résolus avec l’installation depuis septembre d’une unité de méthanisation sur le site de production. En quelques mots, il s’agit de valoriser les quelques 12 000 tonnes de rebuts végétaux produits chaque année, pour en faire de l’énergie.

À grand renfort de bactéries, endives mais aussi pommes de terre et pulpe de betteraves sont fermentées dans la cuve de méthanisation, jusqu’à en extraire du biogaz. La combustion duquel va permettre de générer chaleur et électricité.

1 618 mégawattheure (MWh) par an, plus exactement. Soit de quoi couvrir la moitié des besoins électriques du site. Mieux encore, la chaleur produite par la méthanisation des déchets organiques de l’endiverie devrait assurer l’intégralité de son chauffage selon Thierry François, gérant de la société.

Dans les semaines à venir, l’endiverie de Soyécourt gagnera son indépendance énergétique à coups d’endive et de betteraves. Presque autosuffisant, le site pourra amortir les trois millions d’euros engagés d’ici à 2024. 

Pendant ce temps, d’autres agriculteurs s’essaient à la méthanisation de leurs détritus. Certains à partir des déjections du bétail, d’autres avec les déchets végétaux de leur production.