Ils tuent un bébé lapin en direct pour dénoncer l'hypocrisie des consommateurs

L'animateur danois Asger Juhl et Allan, le lapereau abattu
Ils tuent un bébé lapin en direct pour dénoncer l'hypocrisie des consommateurs
Par Manon Laplace publié le
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Deux animateurs d'une radio danoise ont tué un bébé lapin en direct de leur émission. Une méthode qui visait à faire réagir les auditeurs sur l'hypocrisie générale quant à la cruauté envers les animaux, et a suscité de très vives réactions.

Provocation gratuite ou dénonciation lucide de l’hypocrisie du consommateur quant à sa sensibilité à la souffrance animale ? Asger Juhl et Kristoffer Eriksen sont animateurs pour la radio du service public danois. Le 25 mai dernier, ils ont abattu un lapereau de neuf semaines en direct de leur émission diffusée sur Radio24syv.

L’acte n’était pas gratuit. Il visait à dénoncer les deux poids deux mesures qui entachent le débat sur le bien-être animal et les différences faites concernant le traitement des animaux de compagnies et des bêtes d’élevage

L'animal a été abattu de deux coups de pompe à vélo qui lui ont brisé la nuque, après quoi il a été mangé. Sa mort a immédiatement provoqué un tollé auprès du public. Une réaction attendue par les animateurs : “Oui, nous voulions effectivement provoquer le public et lancer un débat sur l’hypocrisie générale concernant la perception de la cruauté envers les animaux.” Et de renvoyer les auditeurs indignés à leurs contradictions. "Les consommateurs ne tuent généralement pas les animaux eux-mêmes, mais ils achètent et mangent des animaux, qui ont eu des vies tristes. C'est juste que nous ne le voyons pas, et nous ne considérons pas ces animaux 'mignons' comme le bébé lapin." 

 

I dag dræber vi kaninen Allan på Radio24syv Morgen!Han er sund og rask, 9 uger gammel og skal senere på middagsbordet hos Asger Juhl og Kristoffer Eriksen. Indtil da diskuterer vi hykleri ved dyrevelfærd.For er det mere synd at slå en kanin ihjel end en gris?

L'animal a été abattu de deux coups de pompe à vélo qui lui ont brisé la nuque, après quoi il a été mangé. Sa mort a immédiatement provoqué un tollé auprès du public. Une réaction attendue par les animateurs : “Oui, nous voulions effectivement provoquer le public et lancer un débat sur l’hypocrisie générale concernant la perception de la cruauté envers les animaux.” Et de renvoyer les auditeurs indignés à leurs contradictions. "Les consommateurs ne tuent généralement pas les animaux eux-mêmes, mais ils achètent et mangent des animaux, qui ont eu des vies tristes. C'est juste que nous ne le voyons pas, et nous ne considérons pas ces animaux 'mignons' comme le bébé lapin." 

Vidéo du présentateur de l'émission avec le lapereau.
L'abattage en lui-même n'a pas été filmé.

Pour apaiser le débat, Asger Juhl explique avoir fait en sorte que l’animal ne souffre pas, et l’avoir abattu selon les consignes d’un gardien de zoo, coutumier de l’exercice. Il rassure également l’auditoire sur la vie d’Allan, qu’il qualifie de “courte” mais “belle”. Bien plus belle en tout cas que celle de la plupart des animaux d’élevage qui grandissent amassés dans des fermes-usines closes et démesurément peuplées.

Le Danemark est l’un des principaux pays consommateur de viande au monde, et les consommateurs n’hésitent pas à acheter de la viande bon marché dans les magasins sans s’interroger au sujet de la vie ou de la mort de l’animal. De la viande qui provient de poulets, cochons, vaches et moutons qui ont eu une vie pénible et indigne.” renchérissent les animateurs sur la page facebook de la station.

Ils soulèvent la question trop souvent éludée dans les débats qui traitent de la souffrance animale : pourquoi la vie d’un boeuf, d’une volaille ou d’un porc destinés à la consommation vaudrait-elle moins que celle d’un animal de compagnie ? “Les consommateurs danois tolèrent que les fermes entassent treize poulets au mètre carré. Et ils acceptent que les animaux subissent de longs et douloureux voyages jusqu’à l’abattoir. [...] Et ces conditions ne provoquent que très peu de réactions auprès des consommateurs. Le bien-être animal ne semble pas s’appliquer aux animaux de l’agro-alimentaire.

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