Climat : les idées les plus « folles » des citoyens pour enrayer le changement climatique

ampoule posée sur de l'herbe
COP 21 : les idées les plus « folles » des citoyens pour le climat
Par Manon Laplace publié le
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En marge des décisions politiques censées apporter des solutions concrètes à la crise climatique, des hommes et des femmes du monde entier planchent sur de projets concrets, innovants et durables pour préparer le monde de demain. Bio à la Une passe en revue la liste -non exhaustive- des idées lumineuses repérées çà et là pour solutionner la question climatique.

Le grand ballet de la COP21 s’est achevé vendredi. Si l’avenir de la planète passe nécessairement par des mesures étatiques ambitieuses et contraignantes et une législation stricte, il se joue également à plus petite échelle. Le virage écologique que nos sociétés doivent opérer dépendra tout autant des idées, des gestes et de l’engagement citoyen de chacun. C'est pourquoi depuis des années, les inventeurs du globe s'échinent à imaginer, concevoir, essayer, réviser, essayer encore pour faire de leurs idées les plus incogrues les solutions de demain. Déterminés et inspirants, ces hommes et femmes, anonymes ou non, n'ont pas attendu les décisions politiques qui se sont jouées au Bourget. 

Les inventeurs citoyens

Les pays en voie de développement seront les principaux acteurs de la transition énergétique : s’ils basent la croissance de leur économie sur les mêmes ressources que les pays développés lors de leurs révolutions industrielles (charbon puis pétrole), la hausse des températures sera supérieure aux 2°C fixés par les experts. Les conséquences sur l’environnement seront désastreuses. Pour permettre aux pays les plus vulnérables de faire face au changement climatique, un fonds d’investissement, dit fonds vert doit être mis en place lors des négociations de la COP21. Il sera alimenté par les pays les plus développés.

Mais les acteurs de la société civile des pays en voie de développement n’attendent pas les bras croisés et s'attellent déjà à réinventer leur quotidien. À l’instar de l’équipe de Kemit-ecology à Douala, au Cameroun, qui a créé un charbon écologique à partir d’épluchures de légumes et de céréales. Une manière de répondre à une double problématique : la surexploitation des ressources en bois, utilisées par 79 % de la population locale selon France 24, et la gestion des déchets ménagers qui encombrent les rues.

Fours plus adaptés, nouveaux combustibles, matériaux naturels : pour repenser l’énergie, des esprits inventifs planchent sur des projets innovants et inspirés de la nature. C’est le cas de l’entreprise française Glowee, qui promet de la lumière sans électricité. Pour relever ce défi inouï, la start-up se base sur la bioluminescence : une réaction chimique qui permet à des organismes marins comme les méduses ou les calamars de produire de la lumière. Glowee exploite ainsi les bactéries responsables de ce phénomène dont l’activité limite les émissions de gaz à effet de serre et produit une douce lumière bleue qui pourrait un jour remplacer les systèmes d’éclairage public vieillissants et énergivores.

L’initiative a d’ailleurs été récompensée pour son aspect novateur lors de la cinquième édition du concours Génopole qui favorise l’innovation. La toute jeune entreprise a obtenu le premier prix d’une valeur de 100 000 euros lui permettant de poursuivre le développement de son idée.


© Glowee

Les millionaires mécènes

Autant d'idées qui ont un coût. Pour financer les initiatives verdissantes qui poussent çà et là, certains des portefeuilles les plus lourds de la planète ont décidé de faire un geste. Lundi 30 novembre, jour du lancement de la COP21, Bill Gates, ancien patron de Microsoft, a fait savoir qu’il s’engagerait en faveur du climat. L’homme le plus riche au monde a annoncé qu’il mettrait la main au portefeuille pour financer le développement des énergies renouvelables.

Pour cela Bill Gates a créé avec une vingtaine d’hommes d’affaires un fonds d’investissement, la Breakthrough Energy Coalition dans lequel il promet d’investir deux milliards de dollars (soit 1,85 milliards d’euros). Parmi les riches investisseurs qui ont promis leur contribution le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, PDG d’Amazon, Richard Branson, fondateur de Virgin ou le français Xavier Niel, patron de Free. « Je suis enthousiaste à l’idée que nous puissions inventer les outils nécessaires au développement d’une énergie propre, abordable et durable, qui permettra aux populations les plus pauvres d’améliorer leur confort de vie et pourra également mettre fin au changement climatique. Soutient Bill Gates. J’espère que davantage de gouvernements et d’investisseurs nous rejoindrons. »