Une pétition pour exiger la fermeture de Monsanto

Infographie représentant une faucheuse constitué d'éléments représentatifs de Monsanto
© Date Gueule - Une pétition pour exiger la fermeture de Monsanto
Par Camille Anger publié le
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Une pétition, mise en ligne en 2012 par un français lambda, continue de recueillir des signataires demandant la fermeture de Monsanto. Au 31 décembre 2015, le texte réunit 261 650 personnes également favorables à la poursuite en justice des dirigeants pour crime contre l’humanité.

Monsanto a ses détracteurs, des ONG, des personnalités s’opposent à son développement. Dans ce sens, ils mettent sur pied un tribunal citoyen, pour la mi-octobre 2016, où chacun pourra charger Monsanto contre les crimes et délits commis depuis sa création. 

Du côté des citoyens, on a pu suivre des marches contre Monsanto ou choisir de boycotter les produits OGM, et les initiatives s’étendent sur toute la planète. En mai 2012, un certain Antoine V. lance un appel sur le site des pétitions citoyennes Aavaz. Il se prononce « pour la fermeture définitive de Monsanto et que ses dirigeants soient traduits en justice pour crime contre l’humanité et pollution ». Il s’est fixé comme objectif de récolter un million de signatures. il en a reçu, fin décembre 2015, le quart du score espéré. Cette pétition est l’émanation d’un quidam, difficile à identifier. En quinze jours, cette pétition aurait reçu 121 356 signatures, selon le blog Fawks News. Si on peut critiquer l’orthographe négligée de l’auteur de cette pétition, ses demandes restent, cependant, des plus actuelles.

Les accusations d’un citoyen

Antoine V. dénonce l’action des pesticides de Monsanto, lesquels « tuent les abeilles, bouleversent les écosystèmes, polluent les rivières et les nappes phréatiques et sont à l'origine d'un certain nombre de cancers et de malformations ». Il déclare : « une étude scientifique faites sur 200 rats a démontré que leurs OGM sont responsables du développement de cancers ».
L’auteur de la pétition faisait alors référence à une étude publiée par Food and Chemical toxicology le 19 septembre 2012. Les effets dévastateurs du Round up et du maïs transgénique, le NK 603, y étaient énoncés par des chercheurs français. Si le retrait de cette publication a été effectué en 2012 car le nombre restreint de rats testés remettait en cause la validité du test. Cette étude du professeur Séralini a été republiée en 2014 dans la revue Environmental science europe.

Les accusations d’un citoyen

L’ouvrage Le Monde Selon Monsanto de Marie Monique Robin (éditions ARTE) retrace l'histoire de cette firme américaine, implantée dans le Missouri, créée en 1901. D’après ce livre, on doit au leader mondial des OGM, la production d’herbicides ou d’hormones de croissance et la commercialisation de semences transgéniques. L’entreprise, forte en greenwashing, dit se tourner vers « les sciences de la vie ».

Dans un article du 10 juillet 2015, Le Monde présente la situation de Monsanto en quelques chiffres. L’entreprise embauche 20000 personnes à travers le monde et observe : 

  • un recul du quart de ses actions en 2015
  • une baisse des ventes  sur ces semences de maïs et soja, ses engrais et désherbants. Au vu de ces résultats, les dirigeants ont prévu la suppression de 2600 postes

L’entreprise subit des travers juridiques car son désherbant Round up est bloqué en vente libre aux particuliers en France du fait de la présence du glyphosate, substance classée comme  « probable cancérigène » par le Centre international de recherche pour le cancer (CIRC) en mars 2015. Au Salvador, le Round up est interdit.

Une autre pétition contre Monsanto a décroché encore davantage de signataires :
Ils sont, à la même date, 2 119 759 signataires à réclamer une révision des textes de loi, au sujet des brevets, à l’échelle européenne. Entre autre, ils dénoncent : « Les firmes comme Monsanto profitent des lacunes de la loi européenne pour obtenir des droits exclusifs sur des variétés classiques de graines ».