Qu’est-ce qu’un accouchement naturel ?

accouchement naturel
Accouchement naturel : comment ça se passe ?
Par Dorothée Blancheton publié le
Journaliste indépendante
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De plus en plus de femmes désirent accoucher naturellement, sans péridurale. Une envie de donner naissance à leur bébé sans intervention médicale, se réapproprier leur corps et vivre pleinement cet évènement. Pour mener à bien ce projet d’accouchement physiologique sans prendre de risque, Séverine Blein et Emeline Engelvin, sages-femmes à la maternité de Lyon Sud, nous donnent leurs conseils.

L’accouchement naturel semble davantage plébiscité ces dernières années. Mais qu’entend-on réellement par là ?  Selon Séverine Blein, sage-femme à la maternité de Lyon Sud, il s’agit d’un "accouchement sans recours à la péridurale et sans intervention médicale". Ce type d’accouchement peut se faire dans toutes les maternités, à condition que la grossesse ne soit pas pathologique. Prenez soin tout de même de vous renseigner auprès de la structure pour savoir si elle est plutôt favorable à ce type de pratique. Les "pôles physiologiques" se développent de plus en plus, au sein même des plus grosses structures, qui pratiquent un grand nombre d’accouchements chaque année. Un accouchement naturel suppose notamment d’avoir une équipe impliquée dans cette dynamique, et, si possible, du matériel spécifique à disposition. "Il y a une volonté de la population à retourner vers des choses plus naturelles. Les petites structures qui accompagnaient plus volontiers ces démarches ferment et les grosses maternités se mettent à cette approche. Ce n’est pas dans nos pratiques quotidiennes. C’est un travail différent, qui demande plus de disponibilité de la part de l’équipe. Ce n’est pas toujours évident quand on a plusieurs femmes qui donnent naissance en même temps, mais cela renoue avec l’essence même de notre métier", ajoute Emeline Engelvin, également sage-femme à la maternité de Lyon Sud.

Avantages et inconvénients de l’accouchement naturel

Ce type de naissance limite l’intrusion médicale dans ce processus naturel. Il permet à la femme de ressentir les contractions, de sentir son bébé descendre, de se mouvoir comme elle le veut, et d’être actrice à part entière de ce moment unique. De plus, la péridurale, si elle réduit les douleurs, a tendance à allonger le temps de travail. "Avec la péridurale, la femme est soulagée des douleurs liées aux contractions ; elle se laisse facilement guider par les professionnels. Sans péridurale, en fin de travail, la future maman réclame davantage d’attention et une présence quasi continue d’une sage-femme. Celle-ci pourra l’aider à accompagner au mieux la gestion de la douleur, et soutenir le couple dans cette épreuve douloureuse", explique Séverine Blein. Ainsi, mieux vaut être bien préparée lorsque l’on envisage un accouchement naturel, notamment si la sage-femme n’est pas disponible immédiatement. Cela permet de recourir par soi-même aux postures et exercices de respiration appris lors des séances de préparation à l’accouchement.

Des équipements variés à disposition

Certaines maternités disposent d’un pôle physiologique et d’une salle nature avec du matériel spécifique conçu pour soulager les contractions. A Lyon Sud, par exemple, il y a une chaise de suspension, une grande liane accrochée à laquelle on peut se suspendre pour étirer sa colonne vertébrale et les fibres musculaires de l’utérus. Il peut y avoir de gros ballons ou bien encore des tapis au sol pour se mettre dans la position la plus confortable pour soi. "Le mari peut participer activement. C’est le meilleur soutien pour la maman. Ensemble, ils peuvent faire les exercices appris lors des cours de préparation à l’accouchement. Ceux-ci sont une vraie aide pour accoucher naturellement", reconnaît Séverine Blein. La salle peut également disposer d’une baignoire, diffuser de la musique douce et de la lumière tamisée pour créer une atmosphère chaleureuse propice à la relaxation. Ce climat permettra à la femme d’être plus détendue. Ce qui favorisera l’avancée du travail. Dans la baignoire, l’eau chaude soulage et facilite le travail. Le col s’ouvre plus volontiers. "Chaque femme est en capacité d’accoucher naturellement, c’est physiologique. En tant que sage-femme, nous sommes là pour les soutenir dans leur démarche et leur rappeler qu’elles en sont capables ; qu’elles peuvent le faire", précise Séverine Blein.

Des équipements variés à disposition

Certaines maternités disposent d’un pôle physiologique et d’une salle nature avec du matériel spécifique conçu pour soulager les contractions. A Lyon Sud, par exemple, il y a une chaise de suspension, une grande liane accrochée à laquelle on peut se suspendre pour étirer sa colonne vertébrale et les fibres musculaires de l’utérus. Il peut y avoir de gros ballons ou bien encore des tapis au sol pour se mettre dans la position la plus confortable pour soi. "Le mari peut participer activement. C’est le meilleur soutien pour la maman. Ensemble, ils peuvent faire les exercices appris lors des cours de préparation à l’accouchement. Ceux-ci sont une vraie aide pour accoucher naturellement", reconnaît Séverine Blein. La salle peut également disposer d’une baignoire, diffuser de la musique douce et de la lumière tamisée pour créer une atmosphère chaleureuse propice à la relaxation. Ce climat permettra à la femme d’être plus détendue. Ce qui favorisera l’avancée du travail. Dans la baignoire, l’eau chaude soulage et facilite le travail. Le col s’ouvre plus volontiers. "Chaque femme est en capacité d’accoucher naturellement, c’est physiologique. En tant que sage-femme, nous sommes là pour les soutenir dans leur démarche et leur rappeler qu’elles en sont capables ; qu’elles peuvent le faire", précise Séverine Blein.

Hypnose, acupuncture : des aides naturelles

Les sages-femmes peuvent aider encore davantage si elles sont formées à l’hypnose ou à l’acupuncture, par exemple. L’acupuncture peut accélérer le travail, aider à remettre le fœtus dans une bonne position, soulager des contractions dans le dos… Elle peut se pratiquer pendant la grossesse mais aussi pendant l’accouchement. Quant à l’hypnose, elle vise à aider la femme à supporter les douleurs. Celle-ci apprend des exercices de visualisation. Elle peut alors, par exemple, s’imaginer dans un endroit apaisant, se concentrer sur des ressentis et des émotions agréables, pour s’évader et focaliser sur autre chose que ses douleurs. A la maternité de Lyon Sud, plus d’une quinzaine de sages-femmes sont formées à l’hypnoanalgésie, ainsi que les aides-soignants et les auxiliaires de puériculture. "Lors des cours de préparation à l’accouchement, on propose aux patientes de s’approprier l’auto-hypnose au travers de quatre séances d’une heure. Elles ont un cours de découverte, deux d’approfondissement et un dernier avec leur partenaire pour l’y sensibiliser. Les femmes sont demandeuses. Cela leur permet de mieux gérer la douleur le jour J, même si nous ne sommes pas à leurs côtés constamment", déclare Emeline Engelvin.

La sécurité avant tout

Enfin, sachez que l’accouchement naturel peut également se pratiquer en maison de naissance ou à domicile. Mais il faut tenir compte des risques liés à l’accouchement. Il importe donc d’être accompagnée par une sage-femme rompue à l’exercice, qui pourra dépister, jusqu’en fin de travail les risques liés à la naissance, et permettre, si nécessaire, de basculer vers l’hôpital pour une prise en charge plus médicalisée. C’est pourquoi, il est indispensable d’être en contact avec un hôpital pour y créer un dossier d’urgence au cas où. Une visite chez l’anesthésiste sera également prévue pendant la grossesse. Des précautions indispensables pour accoucher naturellement en toute sérénité.

 

Accoucher naturellement, un choix

Dans une tribune, intitulée Le retour à la nature, nouvelle soumission des femmes, publiée dans Libération le 4 juin 2018, David Elia et Anne de Kervasdoue, tous deux gynécologues, s’interrogent sur ce besoin des femmes d’aujourd’hui de recourir à des procédés naturels notamment en matière de contraception ou lors de l’accouchement. Partant du postulat que les progrès gagnés par les aînées sont devenus des "dangers" pour les autres, ils estiment que la nouvelle génération n'a "pas conscience du chemin parcouru". Mais les femmes disant non à la péridurale estiment-elles toutes que "l’accouchement doit se faire dans la douleur" ? Les auteurs suggèrent que ce retour à la nature est peut-être lié "à la peur que toutes les sociétés ont eue de la libéralisation, des contraintes biologiques, très spécifiques des femmes". Pourtant, on peut aussi penser que la liberté réside dans le fait de pouvoir choisir la manière dont on souhaite donner naissance, ou encore si l'on souhaite allaiter ou non, même si le lait maternel constitue l’aliment idéal pour le nourrisson. Laurie, maman d’une petite Lola de 2 ans explique : "Je prends rarement des médicaments en temps normal, il me semblait totalement incohérent d’avoir un accouchement trop médicalisé et de demander la péridurale. Je ne voulais absolument pas avoir les pieds dans les étriers. La position gynécologique n’est pas forcément la plus adaptée". De son côté, Christelle, qui a accouché dans l’eau, est heureuse d’avoir pu ressentir les moindres étapes de la naissance de sa fille."Un moment magique", lance-t-elle. Encore une fois, tout est une question de choix pour ce moment unique de la vie d’une femme. L’essentiel étant d’être en accord avec soi-même, d’être préparée, le tout dans un cadre sécurisé.

Elodie-Elsy Moreau