Gélatine animale, colle de poisson, sécrétion d’insectes... que mangeons-nous réellement sans le savoir ?

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Gélatine animale, colle de poisson, sécrétion d’insectes... que mangeons-nous réellement sans le savoir ?
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
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Le communiqué de l’ONG Foodwatch a semble-t-il provoqué un tollé ce jeudi 20 septembre. En plus d’avoir lancé une pétition contre Yoplait, l’association indique que des traces d’origine animale cachées se retrouvent bien souvent aux rayons friandises et desserts de nos supermarchés. Face à la polémique, Yoplait a décidé de réagir et d'en finir avec la gélatine de boeuf d'ici 2019...

En juillet dernier, nous relayions une vidéo peu ragoutante de Brut dénonçant la présence de traces animales dans de nombreux produits alimentaires tels que les bonbons ou produits laitiers, sans même que le consommateur en soit informé. Un fait que confirme l’association Foodwatch qui vient de publier les résultats de son enquête après avoir passé en revue une douzaine de produits.

"Toutes sortes de bestioles"

C’est ainsi que commence le communiqué : "Toutes sortes de bestioles se cachent dans nos aliments et boissons sans que nous le sachions". Gélatine animale, sécrétion d’insectes, savons-nous vraiment ce que nous ingurgitons ? La colle de poisson, largement utilisée pour clarifier les liquides ne doit pas obligatoirement être renseignée sur l’étiquette. "Les fabricants préfèrent donc jouer la carte de l’opacité " ou restent flous, déplore l’ONG. Pour exemple, on retrouve du "shellac" (E904), sécrétion de cochenille asiatique, dans la glace Façon glacier, fraise & morceaux de meringue Carte d’Or ou encore sur les pommes Fuji. Autre cas : la présence de carmins dans l’Orangina rouge. Il s’agit d’un colorant issu de la cochenille. La recette du Comté AOP au lait cru bio de Système U contient de la présure. Mais peu de personnes savent que cette substance provient de l’estomac de veaux abattus avant sevrage.
Si certaines marques jouent la carte de la transparence à l’instar de Cassegrain, qui précise bien sur ses boîtes de flageolets que du bouillon de volaille est utilisé, ou encore Nestlé qui indique que de la gélatine porcine est présente dans les Viennois chocolat, certains industriels cachent ces infos qui pourraient couper l’appétit de plus d’un consommateur. Parmi eux, Cémoi avec son "Authentique Petit Ourson Guimauve" ou Haribo avec ses "Chamallows" qui ne mentionnent que "gélatine" sur le packaging sans préciser son origine porcine. Foodwatch épingle surtout Les Paniers de Yoplait 0 % qui contiennent de la gélatine de bœuf mais ne l’indiquent pas clairement sur l’étiquetage. La simple mention de gélatine est insuffisante pour le consommateur considère-t-elle. 

Une pétition lancée contre Yoplait

Pour sa défense, le président de Yoplait France, Nicolas de La Giroday a souligné auprès de l’ONG que ce composant d'origine bovine était présent dans une quantité "inférieure à 0,5%". Mais l’association a décidé de lancer une pétition à l'encontre de la marque afin qu’elle "renseigne la vérité en toutes lettres sur les emballages ". Suite à la publication de cette enquête, Yoplait a indiqué dans un communiqué : "La gélatine sera définitivement retirée de la recette [des Paniers de Yoplait 0 %] en 2019". Une question reste en suspens : quel additif retrouverons-nous à la place ? Pour le savoir, lisez bien les étiquettes avant de mettre un produit dans votre caddie.

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