Inégalités salariales : jusqu’au 31 décembre, les femmes travaillent bénévolement !

Inégalités salariales
Inégalités salariales
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Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
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Depuis 9h22, ce mercredi 3 novembre, les femmes françaises travaillent gratuitement...

Selon le collectif féministe "Les Glorieuses", depuis 9h22, ce mercredi 3 novembre, les femmes françaises travaillent gratuitement ! Mais qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Ce calcul est réalisé par ce collectif d'après les données d'Eurostat. Cet organisme de statistiques de l’Union Européenne indique qu'en 2021, les femmes ont gagné en moyenne 16,5 % de moins que les hommes. En se basant sur cet écart salarial, qui a augmenté de 1 point par rapport à 2020, il ressort que les salariées travaillent bénévolement depuis ce matin. Et cela va durer jusqu'au 31 décembre prochain !

 

C'est la sixième année consécutive que l’économiste Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter Les Glorieuses réalise ce calcul, qui rappelle que le principe « à travail égal, salaire égal », inscrit dans la loi depuis presque cinquante ans, n’est toujours pas respecté.

Comme chaque année, le collectif a lancé un hashtag. En 2021, il s'agit donc  de  #3Novembre9h22. 

Une pétition pour davantage de parité

En ce jour symbolique, Rebecca Amsellem lance une pétition avec trois propositions politiques fortes à destination des candidats et candidates à l’élection présidentielle. Le collectif souhaite en effet :

  1. L’application du principe d’éga-conditionnalité

    Cela consiste à conditionner l’accès aux marchés publics, l’obtention des subventions publiques et des prêts garantis par l’Etat aux seules structures respectant l’égalité salariale. "Pour y être éligibles, les entreprises doivent prouver qu’elles respectent l’égalité de rémunération entre les sexes dans leurs organisations. Cette première mesure, qui ne coûte rien de plus à l’Etat, permet de s’assurer que le budget alloué par les fonds publics n’accentue pas les inégalités", peut-on lire sur la pétition du collectif.
     
  2. La revalorisation des salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses

    Alors que les postes dédiés aux soins à la personne sont majoritairement tenus par des femmes, la valeur pécuniaire de ces métiers est basse.  Par ailleurs, "les femmes représentent en France 90,4% des infirmières, 87,7% des sage-femmes et 65,7% du corps enseignant. Ces emplois de soin et d’éducation, très féminisés, ont été cruciaux ces deux dernières années pour la France. Une réévaluation économique de toutes les professions à prédominance féminine est indispensable, et ce, sans plus attendre", réclament Les Glorieuses.
     
  3. La mise en place d’un congé parental payé de manière équivalente pour les deux parents.

    Le collectif féministe soutient l’application d’un congé parental mieux réparti, où les deux parents peuvent bénéficier d’un congé parental de même durée. Il s'appuie notamment sur le modèle suédois qui permet aux parents de rester avec leur enfant pendant 480 jours (16 mois)  à se répartir entre le père et la mère, rémunérés jusqu'à 80% du salaire. Pour Les Glorieuses, cela est essentiel pour "permettre aux couples de vivre leur parentalité de façon égale" alors que la charge mentale liée aux  besoins et à l'organisation de la famille est souvent une affaire de femme.  Car si depuis le 1er juillet 2021, la durée du congé pour le père a doublé en France, passant de 14 à 28 jours, dont une semaine d’arrêt obligatoire, cela reste insuffisant pour le collectif. D’autant plus que "la plupart des pères ne font pas usage de leur droit au congé parental". 

Si vous souhaitez signer la pétition, cliquez ici.