Si vous voulez toujours vous nourrir en 2050, voici ce qu’il vous reste à faire !

Si vous voulez toujours vous nourrir en 2050, voici ce qu’il vous reste à faire !
Si vous voulez toujours vous nourrir en 2050, voici ce qu’il vous reste à faire !
Par Cécilia Ouibrahim publié le
Journaliste
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Pour nourrir la Terre en 2050, il faut réduire sa consommation de viande et lutter contre le gaspillage alimentaire, souligne une étude du think tank américain WRI (World Resources Institute).

Dans trente ans, la population mondiale n’aura peut-être pas grand chose à se mettre sous la dent, alerte un rapport de WRI mené en partenariat avec la Banque mondiale, l'ONU, et deux instituts de recherche français, le Cirad et l'Inra.

Parue mercredi 5 décembre, l’étude préconise de réduire drastiquement sa consommation de viande pour permettre à la planète de nourrir ses quelques 10 milliards d’habitants en 2050. Et pour cause, notre système alimentaire a un véritable impact sur l’environnement. Le constat du think tank est donc sans appel : pour relever ce défi, il faut d’ores et déjà lutter contre le gaspillage alimentaire, manger moins de viande et limiter les émissions de gaz à effet de serre.

L’agriculture intensive, fléau du XXIème siècle ?

Publiée quelques jours après la publication par l'ONU d'un bilan alarmant sur l'accélération du réchauffement climatique, l’étude réalisée par WRI prévoit une augmentation de 70 % de la demande d'aliments d'origine animale (viande, produits laitiers et oeufs) en 2050. Et ce, alors que les besoins alimentaires devraient doubler d’ici là.

Alors que plusieurs centaines de millions de personnes vivent dans la pauvreté, l’agriculture intensive consomme des quantités colossales d'eau, accélère la déforestation et représente l’une des principales causes du réchauffement de la planète. D'où la nécessité d’agir avant que son impact n’augmente de 90 % d'ici la moitié du siècle, selon les scientifiques. Un phénomène d’autant plus important qu’aujourd’hui, la production agroalimentaire exploite près de la moitié des espaces verts et naturels du monde et engendre ainsi un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

“Pas de remède miracle” mais des solutions durables ?

Au rythme où nous gaspillons, les ravages sur l’environnement ne cessent de s’accentuer. Il est donc nécessaire d’appliquer des changements majeurs dans notre système alimentaire, argue le rapport. Si pour les auteurs, il n’existe pas de “remède miracle”, certaines solutions pourraient cependant amorcer ce fléau à condition qu’elles soient menées simultanément.

Pour éviter que l’humanité ne connaisse ce scénario apocalyptique, WRI conseille de réduire considérablement la consommation de viande. Les animaux, en particulier les ruminants, génèrent d’importantes émissions de méthane (gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique). Aussi, la production de viande nécessite une grande consommation d'eau (7.000 litres pour 500 g de boeuf). L’étude préconise donc de favoriser la production de poisson.

Les experts recommandent également de limiter le gaspillage alimentaire et d’utiliser les cultures agricoles pour l’alimentation et non pour les biocarburants. En effet, il est possible de diviser par deux le gaspillage alimentaire dû à des problèmes de gestion. Une action efficace qui pourrait permettre de réduire les répercussions environnementales de 16 %.

Alors qu’en 2050 la productivité des cultures et du bétail devrait dépasser les seuils historiques, le think tank américain appelle à stopper la déforestation en restaurant les terres dégradées. Les méthodes agricoles innovantes devront cependant être mieux maîtrisées pour permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture.

Mais ces solutions sont-elles vraiment durables ? Selon Marco Springmann, professeur à l’Université d’Oxford, l’approche doit être "plus globale, en terme de politique et d'industrie, pour permettre ces changements des modes d'alimentation, pour les rendre plus sains, plus axés sur les végétaux et le plus attrayants possible pour le plus grand nombre".