Le premier étiquetage qui renseigne les consommateurs sur les conditions d’élevage !

Le premier étiquetage qui renseigne les consommateurs sur les conditions d’élevage !
Le premier étiquetage qui renseigne les consommateurs sur les conditions d’élevage !
Par Cécilia Ouibrahim publié le
Journaliste
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Le groupe Casino et trois associations ont lancé, mercredi 5 décembre, le premier étiquetage relatif au bien-être animal en France. L’objectif : permettre aux consommateurs de mieux identifier les conditions d’élevage.

De récentes vidéos tournées dans des abattoirs dénoncent les conditions d’élevage des animaux. Poules, cochons ou même truites, des scènes insoutenables démontrent leurs souffrances. Militants vegans ou pas, les consommateurs clament leur mécontentement face à la maltraitance animale. Alors que les scandales s’enchaînent, la grande distribution souhaite regagner la confiance de l’opinion publique avec une initiative inédite. A l’instar du Nutriscore, qui renseigne la valeur nutritionnelle des aliments, une nouvelle étiquette informera les consommateurs sur les conditions d’élevage des animaux.

Plus de 200 critères passés au crible

Désormais, sur l’emballage des poulets Casino, un système de notation pourra retranscrire le degré de bien-être animal. En partenariat avec trois ONG, le groupe a lancé, mercredi 5 décembre, cette initiative totalement inédite, fruit de deux années de travail sur le sujet. Pour concrétiser son projet, le distributeur s’est allié aux militants de la cause animale. Les associations Compassion in World Farming France (CIWF France), Oeuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA) et la Fondation Droit animal, éthique et sciences (LFDA) ont participé à l’élaboration du référentiel et de la méthode de notation. Au total, 230 critères seront pris en compte pour établir les notes des poulets. Lumière naturelle, transport des poulets, densité d’élevage, accès à l’extérieur, méthode d’abattage… Le consommateur saura tout sur l’origine de ce qu’il met dans son assiette.
 


Les viandes sont notées de A à D suivant la prise en compte du bien-être animal à travers différentes catégories ("supérieur", "bien", "assez-bien" jusqu’à "standard"). Un système de notation semblable à celui des oeufs qui permet au consommateur de "savoir si ce qu'il achète provient d'animaux qui ont été bien traités ou au contraire d'animaux qui n'ont pas été bien traités", a déclaré Louis Schweitzer, Président de la Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences. Pour ce faire, les associations procèdent à des contrôles indépendants à partir de vidéos filmées dans les abattoirs. Un critère qui a eu quelques difficultés à s’imposer. "Mais nous sommes parvenus à un accord sur le fait que cette vidéo était obligatoire pour les meilleurs notes, c'est-à-dire A ou B", précise Louis Schweitzer à Franceinfo.

Et les autres enseignes ?

A partir du 10 décembre, les premiers produits étiquetés seront placés sur les étals des supermarchés du groupe Casino. Ils ne concerneront, pour l’heure, que les poulets de la marque distributeur. Cet étiquetage qualitatif pourra cependant avoir des conséquences sur le prix des produits les mieux notés.

"Un poulet A par exemple a une durée de vie beaucoup plus longue qu'un poulet niveau C. Vous avez aussi une durée du transport qui est différente. Donc tout cela pourrait se retrouver dans le prix du produit que nous vendons dans le magasin", explique Mathieu Riché, directeur du développement durable du groupe Casino.

Ce n’est pas la première fois qu’un distributeur souhaite miser sur la transparence de ses produits. En mars dernier, l’enseigne d’hypermarchés Carrefour a lancé sa blockchain du poulet. Cette technologie lui permet de garantir au consommateur la traçabilité des produits. En scannant un code apposé sur l'étiquette de l’article, le dispositif donne accès à une série d’informations transmises par les différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement (producteurs, transformateurs et distributeurs).

En attendant que ce type de méthode soit élargi aux quelques 800 millions de poulets de chair consommés en France chaque année, d’autres enseignes seraient sur le point d’adopter l’étiquetage pour le bien animal initié par Casino et projettent d’ores et déjà de l’étendre aux autres animaux.