De la viande frauduleuse vendue à plusieurs banques alimentaires

De la viande frauduleuse vendue à plusieurs banques alimentaires
De la viande frauduleuse vendue à plusieurs banques alimentaires
Par Cécilia Ouibrahim publié le
Journaliste
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Une entreprise française qui s’approvisionnait en Pologne a vendu de faux steaks hachés à plusieurs banques alimentaires. 

Alors que les scandales sanitaires se multiplient, certaines entreprises veulent désormais se faire de l'argent sur le dos des pauvres. Une société française qui s’approvisionnait en Pologne a ainsi monté un business de faux steaks hachés. Depuis juillet 2018, 780 tonnes de steaks hachés ont été livrées à plusieurs associations venant en aide aux démunis. Parmi elles, La Croix Rouge, Les Restos du Cœur, le Secours Populaire Français, ou encore la Fédération française des banques alimentaires. Ces organisations auraient dépensé 5,2 millions d’euros pour ces faux steaks hachés. 

Un mélange de soja, d’amidon, de gras et de peau animale 

Le goût, la couleur ainsi que la texture des produits semblant inhabituels, les associations ont exigé l’interruption de la distribution dès le mois de mars dernier. Cependant, avant que la fraude ne soit révélée au grand jour, le Secours populaire a distribué 40 % du stock de ces faux steaks hachés. 

La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a ensuite examiné des échantillons de ces aliments non identifiés. Le constat des services de la répression des fraudes est alarmant : les produits analysés sont en réalité un mélange de gras et de peau animale. Des traces infimes de viande et pas de muscle mais du soja et de l’amidon, des ingrédients non autorisés dans ce type de préparations. "Associées à la dénomination 'steak haché', vous avez un certain nombre d'exigences en termes de qualité des tissus, en termes de proportion de gras, ces produits ne respectent pas ces normes", explique Loïc Tanguy, porte-parole de la DGCCRF. Au total, 7 millions de ces produits ont été vendus par la société française, après les avoir fait fabriquer en Pologne. Cette bande organisée encoure jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 1,5 million d'euros d'amende.

 "Il est hors de question que ce type d'attitude se reproduise", argue au micro de la radio RTL, Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances. Elle informe également que l’Etat veut saisir la justice pour envoyer "un message aux entreprises”.