Des “zones de non traitement” aux pesticides bientôt mises en place par l’Etat ?

Des “zones de non traitement” aux pesticides bientôt mises en place par l’Etat ?
Des “zones de non traitement” aux pesticides bientôt mises en place par l’Etat ?
Par Cécilia Ouibrahim publié le
Journaliste

Si les élus et les agriculteurs ne parviennent pas à un accord, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume imposera des “zones de non traitement” où l’épandage de pesticides sera interdit.

Alors que l’arrêté anti-pesticides du maire de Langouët a été suspendu par la justice, Didier Guillaume s’est exprimé ce jeudi au sujet du débat polémique concernant la réglementation des conditions d'usage des produits phytosanitaires. "Nous mettons en place des chartes départementales, des chartes territoriales dans lesquelles les riverains, les agriculteurs, les élus, sous l'autorité du préfet, doivent se mettre d'accord pour les zones d'épandage. S'ils n'arrivent pas à se mettre d'accord, alors nous mettrons en place ce qu'on appelle des zones de non traitement. Le conseil d'Etat nous l'a demandé", a déclaré le ministre de l'Agriculture au micro de CNews. "Si au bout d'un champ, il y a un mur ou une haie, il n'y a pas de problème pour continuer à épandre, même si (à terme) nous voulons sortir des pesticides", a-t-il souligné. Pour l’heure, le ministre n'a pas précisé de date butoir avant la mise en place de ce dispositif.

Un débat remis sur le devant de la scène 

Pris par Daniel Cueff, maire de Langouët, l’arrêté limitant les pesticides a relancé le débat autour de la réglementation de ces produits chimiques. Dans une interview accordée à Konbini, le président de la République Emmanuel Macron a assuré "soutenir dans ses intentions" le maire breton. Par ailleurs, il plaide pour le respect des lois en vigueur : "la solution n’est pas de prendre un arrêté qui n’est pas conforme à la loi" mais de "mobiliser pour changer la loi". Le chef de l’Etat a également exprimé sa volonté d’encadrer les zones d’épandage de pesticides, en accusant "les conséquences sur la santé publique".

De son côté, Elisabeth Borne a exprimé ce mardi qu’elle partageait "la préoccupation du maire de Langouët". La ministre de la Transition écologique a également déclaré qu'un projet de réglementation était actuellement à l'étude pour mettre en place une "zone minimale entre les épandages et les habitations".

Quant à Didier Guillaume, il n’a pas manqué de saluer la prolifération des conversions en agriculture bio : "6.000 agriculteurs en plus cette année, nous sommes à 7,5 % de la surface agricole utile en bio". Si l’objectif est de 15 %, le ministre de l’Agriculture reste confiant. "Nous allons y arriver".