La Tête au carreau, un service de nettoyage 100 % écolo à vélo

La Tête au carreau
La Tête au carreau, un service de nettoyage 100 % écolo
Par Claire Villard publié le
Journaliste indépendante
1253 lectures

Ultra-engagée, Julia milite pour l’hygiène au naturel, et se rend à vélo chez ses clients, pour refaire une petite beauté à leurs vitrines. Reportage.

Vélo vert flashy et salopette orange, impossible de la manquer. Julia parcourt les rues de Toulouse -et au-delà-, armée de son équipement pour remettre au propre les boutiques des professionnels et les appartements des particuliers. Le tout avec un impact environnemental minime. Un boulot ingrat ? Pour Julia, certainement pas ! Alors que ses études la destinaient plutôt à un travail de bureau, elle a préféré opter pour un métier qui correspond plus à ses valeurs et à ses attentes personnelles. "Je voulais être dehors et faire un métier physique. Et la possibilité de choisir mes clients était aussi une motivation." Lorsque son voisin, laveur de vitres professionnel, lui parle de son activité, elle décide de lui emboîter le pas, en montant sa propre société. Mais ce sera à vélo, et en utilisant des produits de nettoyage faits maison, avec aucune substance toxique.

Remise au propre tout-terrain

"J’ai commencé à démarcher les commerçants de mon quartier, et rapidement, avec mon vélo floqué, les gens m’ont remarqué, se sont mis à m’arrêter dans la rue : je me suis fait connaître comme ça", résume Julia, dont l’agenda est aujourd’hui booké. Ses prestations s’adressent aux professionnels, boutiques, restaurants, qui la sollicitent pour le nettoyage de leurs surfaces vitrées, mais aussi aux particuliers, pour la remise en état d’appartements ou de maisons entre deux locations. "Murs, plinthes, balcons, plafonds, toilettes… Je propose une remise au propre complète avant un état des lieux, ou un aménagement." Résultat : ça brille... et ça ne pollue pas !

Recettes maison et zéro déchet

Impliquée depuis longtemps à titre personnel dans une démarche de consommation responsable, que ce soit sur le plan éthique ou environnemental, Julia confectionne ses propres produits. "J’utilise du bicarbonate, du savon noir, des cristaux de soude, du savon de Marseille, mais aussi du citron et du thym." Et bien sûr, pas question de commander ses produits à l’autre bout de la France. Elle se sert exclusivement dans ses boutiques préférées, à Toulouse, telles que La Mistinguette en salopette, qui vend des produits bio et en vrac. Idem pour les torchons, qu’elle choisit recyclés, chez Les Aiguilleuses, toujours dans son quartier -un commerce dont elle nettoie la belle vitrine aussi régulièrement. Difficile de faire plus local… Ses gants de travail ? Du latex naturel. On l’aura compris, Julia ne fait pas les choses à moitié. "J’essaie de ne pas utiliser de plastique. Il n’y a que pour les micro-fibres que c’est très compliqué, on en trouve difficilement en matière naturelle." Enfin, la jeune femme veille évidemment à contrôler sa consommation d’eau. Pour cela, elle embarque avec elle, sur son vélo, entre 10 et 15 litres, dans des bidons. A ajouter à son karcher de 13 kilos et à son fidèle destrier d’une quinzaine de kilos… Mais le poids en vaut la chandelle. "Je veux montrer aux gens qu’il est possible de faire du travail propre avec des produits naturels, qu’en terme d’hygiène on peut être irréprochable avec le moins de déchets et une consommation énergétique maîtrisée." Elle partage avec plaisir ses recettes, à ses clients curieux et sur son site web.

Face au succès de sa petite entreprise, Julia ambitionne de passer à la vitesse supérieure, en embauchant un apprenti, "avec à terme jusqu’à trois ou quatre vélos." Mais également d'être moteur afin de constituer un réseau de professionnels dans toute la France, ce qui semble plutôt bien engagé : "Une personne s’est lancée à Lille en même temps que moi. Et j’ai été contactée par quelqu’un à Nice qui souhaitait des conseils pour faire la même chose". Parce que propreté et respect de la santé et de l'environnement sont définitivement compatibles.