Sauver les océans, essentiel à la survie de l'humanité

Sauver les océans, essentiel à la survie de l'humanité
Sauver les océans, essentiel à la survie de l'humanité
© Brian Bielmann - AFP
Par La rédaction publié le

Le dernier rapport du GIEC est sans appel. Face au réchauffement climatique, les océans et les zones gelées fondent à grande vitesse, menaçant la survie des hommes, qui doivent réduire au plus vite leurs émissions de CO2 pour limiter les dégâts.

Averti à maintes reprises, l’Homme n’agit pas assez vite. Il doit réduire considérablement ses émissions de CO2, dont un quart ont été absorbées par les océans, qui couvrent plus de 70 % de la surface du globe. Les eaux du globe ont aussi absorbé 90 % de la chaleur supplémentaire générée par le CO2 produit par l'Homme. Et les conséquences sont dramatiques : hausse de la température de la mer, acidification, perte d'oxygène.

Ce 25 septembre, le journal Libération consacrait un reportage aux habitants d’un immeuble longeant l’océan, à Soulac-sur-mer, en Gironde. Premiers naufragés climatiques en France, leur immeuble construit dans les années 1960 à 300 mètres de la mer est désormais à 20 mètres du rivage, conséquence de l’érosion. En effet, la montée du niveau des océans ne cesse d’augmenter. Certaines îles et villes sont menacées de submersion à l’instar de l’ancienne capitale de l’Indonésie, Jakarta, déplacée il y a quelques semaines sur l’île de Bornéo. Autre dégât attribué au réchauffement climatique : la fonte des glaciers comme ce fut récemment le cas en Islande et en Suisse, ou des glaciers disparus ont été commémorés.

"Gagner du temps"

Certains des impacts dévastateurs du changement climatique sont déjà "irréversibles", ont affirmé ce mercredi le groupe d'experts climat de l'ONU à l'issue d'une réunion marathon de cinq jours à Monaco. Leur rapport souligne toutefois que mettre en place des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre pourrait faire une vraie différence. En théorie, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 50 % d'ici 2030 pour rester sous +1,5°C, objectif idéal de l'accord de Paris sur le climat de 2015. Les modifications de l'océan ne s'arrêteront pas soudainement en baissant les émissions, mais leur rythme devrait être ralenti. "Ça donne plus de chances de conserver les écosystèmes, et ça permettrait de gagner du temps", souligne la climatologue Valérie Masson-Delmotte, qui a participé à la rédaction du document de 900 pages basé sur des milliers d'études scientifiques. Un temps précieux pour se préparer, par exemple, à la montée des eaux qui favorisent les vagues de submersion et les tempêtes en construisant des digues autour des grandes mégapoles côtières comme New York ou en anticipant le probable déplacement de populations, notamment celles de petits Etats insulaires qui pourraient devenir inhabitables d'ici la fin du siècle.

Le niveau des océans s’affole

Mais pour l’heure, les données sont inquiétantes. Le niveau des océans a augmenté 2,5 fois plus vite au début du XXIe siècle qu'au XXe, et va se poursuivre. Ce n'est "pas un problème technique ou environnemental. On ne peut pas mettre un pansement dessus pour le faire disparaître", insiste un autre auteur, Bruce Glavovic, de l'université Massey en Nouvelle-Zélande. Cela va "redéfinir les littoraux du monde entier, là-même où la population est concentrée". Sur ces côtes, construire des protections contre la montée des eaux pourrait réduire de 100 à 1.000 fois les risques d'inondations, selon le rapport. A condition d'investir "des dizaines à des centaines de milliards de dollars par an". Ces protections seraient toutefois plus efficaces pour les mégalopoles côtières que les grands deltas agricoles ou les petits Etats insulaires qui n'auraient de toute façon pas les moyens de financer ces grands travaux. Au total, selon le rapport, plus d'un milliard de personnes vivront d'ici le milieu du siècle dans des zones côtières peu élevées particulièrement vulnérables aux inondations ou à d'autres événements météo extrêmes amplifiés par la montée du niveau de la mer et le dérèglement climatique. Et même dans un monde à +2°C, de nombreuses mégapoles et petites îles devraient être frappées d'ici 2050 au moins une fois par an par un événement extrême qui ne se produisait jusqu'alors que tous les cent ans.

Inaction des dirigeants

Ce rapport adopté par les 195 Etats membres du Giec est le quatrième volet scientifique de l'ONU en un an à tirer la sonnette d'alarme sur les impacts du dérèglement climatique et à pointer des pistes vers les façons d'y remédier ou au moins les limiter. Malgré les alertes des scientifiques et la mobilisation mondiale de la jeunesse, les dirigeants mondiaux réunis à New York lundi n'ont pas été à la hauteur des engagements nécessaires, accusent les défenseurs de la planète. "Avec ces faibles promesses des Etats, nous avons probablement plus de chance de faire sauter la banque au casino de Monte-Carlo que de limiter le réchauffement à +1,5°C", a commenté Stephen Cornelius, de WWF. Les engagements internationaux actuels, s'ils étaient respectés, conduiraient à un monde à +3°C.

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