Sécheresse en Australie : des snipers vont abattre 10.000 dromadaires sauvages

dromadaire
Sécheresse en Australie : des snipers vont abattre 10.000 dromadaires sauvages
© Pixabay
Par AFP /Relaxnews publié le
8522 lectures

Des snipers vont abattre depuis des hélicoptères 10.000 dromadaires sauvages en Australie, en raison de la menace que constituent pour les populations ces animaux qui, du fait de la sécheresse, s'approchent de plus en plus des localités de l'intérieur du pays pour y trouver de l'eau.

Des responsables locaux de l'Etat d'Australie-méridionale affirment que des troupeaux "extrêmement importants", en quête d'eau et de nourriture, menacent les réserves de ces villages, en plus de provoquer des dégâts et de constituer un danger pour les automobilistes. L'immense île-continent a vécu en 2019 son année la plus chaude et sèche, ce qui a non seulement entraîné de dramatiques feux de forêt qui font toujours rage dans certaines régions, mais aussi des pénuries d'eau dans nombre de localités.

Les localités aborigènes exposées 

Cette campagne d'abattage de cinq jours va être conduite dans les territoires de l'Anangu Pitjantjatjara Yankunytjatjara (APY), vaste zone d'administration locale (LGA) gérée par les aborigènes dans l'extrême nord-ouest de l'Australie-méridionale. Il s'agit de la première opération du genre dans cet Etat.

"Ces troupeaux exercent du fait de la quête d'eau des dromadaires une pression sur les localités aborigènes des territoires de l'APY et les activités pastorales", a expliqué dans un communiqué le comité exécutif des territoires de l'APY.

Des animaux introduits par les colons au XIXe siècle

Le ministère de l'Environnement de l'Etat, qui soutient cet abattage, a expliqué que la sécheresse posait aussi "de graves questions de bien-être animal" car nombre de bêtes sont mortes de soif ou se sont blessées entre elles en se précipitant vers des points d'eau. "Dans certains cas, des carcasses d'animaux morts ont contaminé d'importantes sources d'eau et des sites culturels", a dit une porte-parole du ministère.

Les dromadaires ont été introduits en Australie dans les années 1840 par les colons, qui les utilisaient pour l'exploration ou pour transporter des marchandises et des biens, avant la construction de lignes de chemin de fer. Environ 20.000 bêtes furent importées d'Inde en une soixantaine d'années.

Evoluant en liberté dans l'arrière-pays (l'Outback) et sans prédateur naturel, ils se sont reproduits et sont considérés comme un nuisible qui contamine les sources d'eau et met en péril des zones fragiles ainsi que la faune et la flore indigènes.

1 million de dromadaires en Australie ?

L'Australie serait désormais le pays comptant la plus vaste population de dromadaires sauvages au monde, avec certaines estimations officielles faisant état d'un million de bêtes dans les étendues désertiques du centre.

Dans les territoires de l'APY, des habitants ont longtemps vécu en rassemblant et revendant ces animaux sauvages. Mais cette tâche est devenue impossible en raison de la quantité de dromadaires qui se regroupent vers les rares points d'eau à cause de la sécheresse, selon le ministère. D'où la décision d'en supprimer 10.000. La chaîne publique ABC rapporte que les dromadaires seraient abattus loin des villages et que leurs cadavres seraient brûlés.

Le nombre de dromadaires a fluctué au fil des décennies. Estimée à un million dans les années 2000, la population avait diminué d'un quart à la fin de cette décennie en raison de la sècheresse qui avait tari plusieurs points d'eau.

L'Arabie Saoudite à la rescousse ? 

En 2009, les autorités avaient mis en place un programme de gestion des dromadaires sauvages.  Leur population avait alors été ramenée en 2013 à 300.000 individus, après des abattages massifs réalisés, déjà, depuis des hélicoptères, sur une région de plus de trois millions de km2. Suite aux annonces du gouvernement sur sa volonté d'abattre des animaux, en 2010, l'Arabie Saoudite, pays où ces animaux sont considérés, avait proposé à l'Australie d'accueillir des dromadaires. Les Saoudiens avaient alors lancé une vaste campagne sur le web pour sauver ces animaux. A cette époque, l'écologiste et journaliste Franz Weber, décédé l'an dernier, avaient également proposé d'accueillir 50 000 ongulés. 

 

 

 

 

 

Source(s):