Comment la consommation d’aliments ultra-transformés impacte la planète

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Une femme mange la terre
© Pixabay
Par Adèle Ndjaki publié le
Journaliste

Une nouvelle étude publiée dans “The Lancet Planetary Health” démontre pour la première fois un lien de cause à effet entre le régime alimentaire d’une population et l'environnement.

Le régime alimentaire joue un rôle sur notre santé mais également sur l’environnement. En effet, une nouvelle étude publiée dans The Lancet Planetary Health affirme que les aliments ultra-transformés “contribuent le plus à l’augmentation de gaz à effet de serre”.
Réalisée en collaboration avec la City University of London, l'Université de São Paulo, l'Université de Manchester, l'Université Brunel de Londres et l'Université de Sheffield, cette recherche serait la première étude à démontrer qu’une forte consommation de ces aliments issus de l’industrie agroalimentaire a un impact “significatif” sur la planète. 

Pour dresser ce constat, le régime alimentaire des Brésiliens a été analysé pendant ces trente dernières années. Les chercheurs rappellent qu’une transition nutritionnelle a eu lieu de 1987 à 2018 au Brésil, poussant la population à consommer des aliments ultra-transformés.  

Les scientifiques ont alors calculé l’impact environnemental de plusieurs produits alimentaires achetés (ingrédients et aliments non, peu et ultra transformés) pour 1 000 calories (Kcal). Résultats : “1 000 calories consommées augmentent de 21 % les émissions de gaz à effet de serre”. Selon les scientifiques, la cause de cet impact environnemental croissant est dû à l'augmentation de la consommation de viande ultra-transformée qui représente aujourd’hui environ 20 % de l'empreinte totale liée au régime alimentaire sur la période étudiée. 

Taxes, subventions et sensibilisation

Ayant des conséquences néfastes tant sur la santé que sur l’environnement, la consommation d’aliments ultra-transformée doit faire, selon Christian Reynolds, co-auteur de l'étude, l’objet d’actions et de politiques. Plusieurs domaines comme les interventions fiscales (taxes ou subventions), la réglementation de la publicité et l'amélioration de l'étiquetage des aliments et des menus en y ajoutant les impacts environnementaux.

Continuer sans diminuer la production d’aliments ultra-transformés peut avoir de lourdes conséquences, alertent également les chercheurs. Plusieurs pays pourraient ne pas atteindre leurs objectifs en matière de changement climatique. Et pour cause, les États occidentaux ont connu une transition nutritionnelle similaire au cours du dernier siècle. Les scientifiques “préviennent qu'à mesure que les économies d'un plus grand nombre de pays se développent, la tendance à la consommation d'aliments ultra-transformés s'accentue”.

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