L’hypnose thérapeutique

Hypnose Thérapeutique
Hypnose Therapeutique
Stocklib
Par Thomas Louis publié le
Journaliste indépendant

Dans de nombreux contextes, l’état hypnotique peut être un véritable appui. Toutefois, cette discipline est souvent méconnue, notamment dans sa branche thérapeutique. Des bienfaits au déroulé d’une séance, petit tour d’horizon avec Yann Hirsch, hypnothérapeute.

L’hypnose thérapeutique, qu’est-ce que c’est ?

Si la discipline souffre parfois de méconnaissances, voire de clichés, il faut savoir que l’hypnose a une histoire très riche, dont les nombreuses approches peuvent faire écho à autant de personnes différentes.

Concrètement, pour Yann Hirsch, « l’hypnose thérapeutique se base sur l’individu et sa spécificité : c’est une thérapie centrée sur le sujet. Pas de grande théorie, de catégorie ou d’étiquette, tout juste s’accorde-t-on à quelques évidences du type : il y a une partie consciente dans mon cerveau, c’est elle qui répond à ma volonté, et il y a le reste, le non-conscient, que l’on va nommer “inconscient” pour des raisons de simplicité. » 

Les types d’hypnose thérapeutique

Pour Yann Hirsch, « on distingue techniquement 2 types d’hypnose : l’hypnose dite classique, telle que pratiquée par les précurseurs comme le Pr. Charcot à la Salpêtrière au 19e siècle et l’hypnose ericksonnienne qui porte le nom de son fondateur Milton Erickson (Psychiatre américain mort en 1980). Si l’hypnose classique n’est quasiment plus utilisée que dans les spectacles d’hypnose, l’hypnose ericksonienne est peu ou prou utilisée par tous les praticiens d’hypnose à l’hôpital et en cabinet. »

En effet, les autres types d’hypnose classique ne semblent revêtir qu’un intérêt ciblé, à l’instar de « l’hypnose de spectacle au théâtre, pour faire rire les gens, de l’hypnose médicale à l’hôpital, souvent pour anesthésier les patients, ou encore de l’hypnose thérapeutique en cabinet, pour créer du changement (arrêter de fumer, gérer son poids, ses angoisses, mieux dormir, etc.) » Ces termes servent très simplement à déterminer le cadre dans lequel l’hypnose est pratiquée. 

L’hypnose ericksonnienne semble donc retenir toute l’attention lorsqu’on parle des effets thérapeutiques aujourd’hui. Il en existe différents courants, répondant chacun à différents enjeux. Certains « ont plus ou moins apporté à la pratique comme la programmation neurolinguistique ou l’hypnose humaniste. »

Les bénéfices de l’hypnose thérapeutique

La plupart du temps, l’hypnose est une solution à un problème spécifique, souvent bien identifié. La discipline sert alors d’appui, de support, afin de permettre à celle ou celui qui le souhaite de se débloquer au niveau inconscient. Yann Hirsch, hypnothérapeute, le confirme : « L’état hypnotique va permettre au sujet de plonger dans son inconscient afin d’y trouver des ressources dont il a besoin et d’apporter des changements à des processus automatiques qui l’ennuient, le limitent, le font souffrir. »

Au quotidien, l’hypnose peut donc être d’une grande aide, pour une meilleure gestion du stress, du sommeil, de la sociabilisation, mais pas seulement. En effet, l’état hypnotique a parfois des bienfaits sur le corps. Selon Yann. Hirsch, « L’hypnose peut modifier les perceptions et à ce titre nous permettre de mieux gérer la douleur chronique ou les acouphènes ou de mieux accepter une situation physique pénible et douloureuse comme le psoriasis. L’hypnose peut aussi agir sur des causes psychologiques sous-jacentes de certaines conditions comme le stress est souvent un facteur de l’eczéma par exemple. »

Est-ce à dire que l’hypnose thérapeutique est un médicament miracle ? Non, elle ne remplacera jamais un médecin. « L’hypnose peut venir en complément de la médecine, mais jamais la remplacer. Un conseil si votre praticien en hypnose vous parle de soin : fuyez-le ! »

La séance d’hypnose thérapeutique

Dans une perspective très concrète, une séance d’hypnose thérapeutique semble parfois floue dans son déroulé. Cela est dû à un critère majeur : chaque praticien possède sa façon de mener une séance. Yann Hirsch nous éclaire malgré tout sur la manière dont se passe une séance : « Je commence par un entretien d’une vingtaine de minutes sur la problématique, puis je prends une dizaine minute pour parler de l’hypnose et expérimenter des premiers exercices hypnotiques, puis on retrouve l’état d’hypnose à proprement parler, qui durera entre 15 et 30 minutes en fonction de la situation. »

Côté régularité, il faut savoir que « l’hypnose est une thérapie brève et le nombre de séances pour une problématique peut varier de 1 à 10, la moyenne se situant vers 3 ou 4 séances. »

Il est possible, en parallèle, de pratiquer l’auto-hypnose chez soi, même si cela ne remplacera pas une séance avec un thérapeute. Toutefois, l’auto-hypnose a le mérite d’être prometteuse, notamment lorsqu’on ne parvient pas à méditer. Yann Hirsch, hypnothérapeute, y fait lui-même appel : « Je l’utilise régulièrement pour gérer mes émotions ou pour retrouver de l’énergie quand j’en ressens le besoin. »

Hypnose thérapeutique : les contre-indications

Comme toute discipline et toute pratique, l’hypnose thérapeutique n’est pas conseillée à la totalité de la population. En effet, selon Yann Hirsch, « la schizophrénie est une contre-indication à l’hypnose. Seuls des médecins psychiatres formés à l’hypnose sont habilités à accompagner les personnes souffrant de schizophrénie en état hypnotique. » 

De la même manière, les personnes réfractaires à l’hypnose, ou dont la volonté de changement n’est pas présente, se verront couronnées de déception au cours de la séance : « S’il n’est pas nécessaire d’y croire pour que ça marche (l’hypnose n’est pas du vaudou), il est nécessaire d’avoir envie que ça marche. Ainsi pour le mari qui vient, car sa femme a pris rendez-vous, mais qui n’a aucune envie d’arrêter de fumer ou pour l’adolescent qu’on envoie pour se concentrer en cours de math, l’hypnose n’apportera pas beaucoup. »

À présent, il ne reste plus qu’à trouver un bon praticien dans sa ville !