7 épices typiques de l’hiver et leurs bienfaits

Quelles sont les épices hivernales les plus connues ?
Les épices à utiliser en hiver
Par Thomas Louis publié le
Journaliste indépendant
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Entre la baisse des températures, l’humidité ambiante et les excès en tous genres, l’hiver fait partie des moments de l’année où le corps est mis à rude épreuve. Et si on lui apportait un peu de réconfort ? Les épices font partie des aliments qui participent à améliorer notre capital santé, tout en apportant un vrai supplément d’âme à nos recettes. Petit tour d’horizon des épices hivernales avec Sabine Monnoyeur, naturopathe à Paris et Lyon.

La badiane

Qu'est-ce que la badiane en hiver ?

Également appelée "anis étoilé", la badiane est le fruit du badianier, un arbre asiatique dont les petites fleurs dévoilent ce goût anisé, reconnaissable entre mille. Comme bon nombre d’épices, la badiane est « aussi très intéressante pour la sphère digestive surtout pour les spasmes, les ballonnements, les gaz intestinaux et les colites. Elle aide à normaliser la flore intestinale. »

Mais ça n’est pas tout, car en hiver, au-delà de son goût particulièrement riche, l’anis étoilé « a des propriétés anti-inflammatoires, antalgiques et antispasmodiques mais aussi antioxydantes, antibactériennes, vermifuges et diurétiques. »

Dans une infusion ou pour aromatiser une préparation, la badiane trouvera donc toute sa place ! Pour couronner le tout, Sabine Monnoyeur précise : « aussi, on la dit apaisante et donc aidante pour lutter contre le stress et l’anxiété. »

Des bienfaits nombreux, qui s’accompagnent d’une contre-indication pour « les femmes enceintes ou atteintes de mastose mammaire et de cancer du sein. » 

La cardamome

Quelle est la meilleure épice de l'hiver ?

Épice polyvalente par excellence, la cardamome se retrouve aussi bien dans les recettes sucrées que salées. Dans certaines cuisines du monde, elle s'impose même comme une plante incontournable. Mais au-delà de sa saveur chaude et légèrement citronné, elle a plus d’un tour dans son sac lors de la saison hivernale. 

Selon Sabine Monnoyeur, naturopathe, la cardamome aurait des bienfaits « anti-inflammatoires et antispasmodiques, elle facilite la digestion, les brûlures d’estomac et la mauvaise haleine. Elle lutte aussi contre les troubles urinaires et possède des propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires. » 

Côté composition, la cardamome « a une teneur élevée en minéraux : calcium, potassium, fer et zinc, donc des bénéfices santé [se manifestent] sur la régulation du système nerveux, la santé osseuse, le rythme cardiaque ou encore le système immunitaire. »

Attention toutefois, que la cardamome se présente en infusion ou encore en poudre, Sabine Monnoyeur déconseille son utilisation aux personnes qui souffrent « de troubles cardiaques, de calculs biliaires ou de troubles hépatiques sévères ».

Le clou de girofle

Comment utiliser le clou de girofle en hiver ?

Les clous de girofle sont des boutons du giroflier, un arbre tropical qui produit cette épice au goût à la fois chaud, enveloppant, relevé. En hiver, on retrouve son goût épicé dans bon nombre de préparations, des infusions en passant par les gâteaux, et même certaines recettes de soupes ou de plats traditionnels français. En bref, une épice polyvalente, qui s’accompagne de bon nombre de bienfaits.

Pour Sabine Monnoyeur, le clou de girofle est avant toute chose « le roi des dents ! C’est en effet un allié de la santé de la bouche et des dents car il a des propriétés anti-inflammatoires, antibactériennes, antiseptiques et antalgiques. On l’utilise fréquemment pour les problèmes de gingivite, de rages de dents, d’abcès, de caries, de petites plaies buccales ou encore d’aphtes. »

Et si ces bienfaits s’accompagne d’un goût réconfortant typique de l’hiver, la naturopathe le déconseille « pour les enfants de moins de 12 ans. On évitera également de l’associer avec des anticoagulants, en raison de ses possibles interactions avec la warfarine. »

Le gingembre

Quels sont les bienfaits du gingembre en hiver ?

Aliment star des recettes dites « détox », le gingembre appartient à cette catégorie que l’on aime appeler les superaliments. Et pour cause, à consommer en poudre, cru ou encore en infusion, il révèle d'étonnantes propriétés parfaites pour l’hiver. Sabine Monnoyeur précise : « nous le considérons comme une plante médicinale, un vrai tonique naturel ! » 

Et de la tonicité, il en question, avec ses propriétés « stimulantes, tonifiantes et revitalisantes ». En effet, « le gingembre est parfait pour les coups de froid et coups de fatigue, permettant donc de lutter contre de nombreux virus et bactéries. C’est aussi un excellent antioxydant ! ». De quoi mettre toutes les chances de son côté pour éviter les maladies hivernales, mais pas seulement.

Le gingembre possède plusieurs cordes à son arc : « coté digestif, il est très bon aussi puisqu’il a la capacité de faciliter la digestion (il détoxifie et protège le foie) en stimulant la sécrétion de la bile, mais aussi d’empêcher et détruire la formation de gaz dans le côlon. Nous pouvons aussi l’utiliser contre les vomissements, mal de transport, nausées (même les femmes enceintes) ».

Pour finir, si beaucoup lui prêtent des vertus aphrodisiaques, Sabine Monnoyeur, naturopathe, nous éclaire en nous rappelant que cela n’est pas vraiment prouvé, « mais les anciens disaient de le consommer pour "aimer et être aimé comme au temps de sa jeunesse" ! ».

À noter que, selon la naturopathe, on déconseille la consommation de gingembre en cas de calculs biliaires. Ça vaut toujours le coup d’être précisé !

La noix de muscade

À quoi sert la noix de muscade en hiver ?

La noix de muscade est le noyau du fruit du muscadier. On l’utilise souvent râpée, afin de donner du goût aux préparations culinaires. Mais au-delà de ses saveurs, la noix de muscade a de nombreuses richesses. Selon Sabine Monnoyeur, naturopathe, elle contient du « fer, du zinc, du calcium et du phosphore, qui participent au bon fonctionnement du système immunitaire. Mais surtout elle est riche en magnésium, un allié du système nerveux pour une meilleure gestion du stress et également réguler les tensions musculaires. Elle a aussi de l’acide folique (B9) indispensable au développement du cerveau chez le fœtus. »

Et si la noix de muscade est aussi populaire, c’est parce qu’elle agit également « sur la sphère digestive en stimulant le transit et limitant les ballonnements ».

En hiver, elle peut être très utile « car elle est fluidifiante et anti microbienne ».

Attention toutefois aux dosages, car malgré son bon goût, « elle a des substances hallucinogènes telles que la myristicine, élémicine et le safrole. Bien sûr, les quantités utilisées en cuisine ne peuvent en aucun cas provoquer de tels désagréments. Il faut aussi faire attention pour les personnes allergiques aux fruits à coque qui peuvent avoir des réactions. »

La cannelle

Quels sont les bienfaits de la cannelle en hiver ?

Il s’agit peut-être là de l’épice la plus connue, notamment en hiver. En effet, on retrouve la cannelle partout, des préparations les plus simples en passant par les thés, et même certaines recettes salées. Son goût inimitable convoque un lot de saveurs typiques de la saison hivernale. C’est aussi la raison pour laquelle on la dit « épice chaude. » 

Selon Sabine Monnoyeur, sur le capital santé, la cannelle a plus d’un bienfait : « elle est antioxydante, anti-infectieuse et antibactérienne, et va donc améliorer le flux sanguin et le taux d’oxygène dans le sang, pour aider à combattre les infections (ce qui est très intéressant pour la grippe ou le rhume). »

Sa richesse « en fer, manganèse, et calcium permet de renforcer le système immunitaire ». 

Mais ça n’est pas tout, car comme bon nombre d’épices, la cannelle « est aussi très intéressante pour les troubles digestifs (ballonnement, lourdeurs, nausées…). Elle a aussi la propriété de réduire le taux de sucre dans le sang et améliore l’état glycémique. (Cela permet d’éviter les pics de glycémie dans le sang) ».

Cette activité antidiabétique s’accompagne, elle aussi, de contre-indications. Sabine Monnoyeur nous déconseille la cannelle lors de certaines périodes de la vie : « grossesse, allaitement, personnes allergiques. Faire attention également [en cas de] prise de médicaments antidiabétiques, anticoagulants et hypocholestérolémiants. » En cause ? Un risque d’interaction. « La cannelle pourrait aussi influer sur les traitements pour les maladies cardio-vasculaires. Elle contient des taux élevés de coumarine. A forte dose, la coumarine peut être toxique pour le foie. »

La graine de fenouil

Quels sont les bienfaits de la graine de fenouil ?

Un peu moins répandue que les précédentes épices, la graine de fenouil a pourtant un très large potentiel, notamment en hiver. Pour la naturopathe Sabine Monnoyeur, le spectre de ses bienfaits se dévoile sur plusieurs niveaux :

  • « Sur le système digestif : la graine de fenouil est antispasmodique, elle soulage les coliques (même chez les bébés et les jeunes enfants) et les douleurs gastriques et intestinales,

  • Elle a des propriétés galactogènes : elle favorise la montée de lait en douceur ce qui est intéressant pendant l’allaitement,

  • La graine de fenouil a des bienfaits diurétiques : elle aide à lutter contre la rétention d’eau et les petits calculs rénaux,

  • Elle a des propriétés expectorantes, ce qui la rend intéressante pour la toux et l’asthme. »

Une épice aux mille visages, donc, qui s’accompagne d’une contre-indication « pour les femmes qui ont ou ont eu un cancer hormonodépendant (cancer du sein, des ovaires ou de l’utérus), en raison de ses propriétés œstrogéniques »

Voici donc toutes les clés pour passer un hiver sain, riche et gourmand ! À vos préparations !