Espèces hybrides : Syngenta crée la tomate qui ne pourrit pas
Poivrons résistants aux maladies, tomates qui ne pourrissent pas. Au centre Seeds Syngenta dans le Vaucluse, les chercheurs élaborent les plantes de demain, à grand renfort de croisements génétiques. Si elles ne sont pas OGM, ces plantes hybrides ne sont pas forcément meilleures.
Sarrians, près d’Avignon. C’est ici que le géant de l’agrochimie suisse Syngenta a installé son centre de recherche pour développer une version améliorée des fruits et légumes de nos jardins. Avec son sol frais au printemps et ses étés chauds, secs et ensoleillés, Sarrians offre un terrain idéal pour concevoir des variétés résistantes aux variations de température. "Aucune modification génétique" précise le groupe. Pas d'OGM donc, mais des semences hybrides, qui rendent l'agriculteur dépendant aux grandes firmes semencières, nuisent à la biodiversité et offrent des produits de mauvaise qualité au consommateur.
Des fruits et légumes plus performants
Sous les serres du centre Seeds, les sélectionneurs travaillent à “exprimer le potentiel des plantes [afin d’] accroître les rendements et la rentabilité des cultures ", explique une offre d’emploi du groupe. Ces ingénieurs agro-spécialisés en sélection végétale et dans les technologies de marquage moléculaire recherchent et combinent les caractères génétiques des végétaux afin de développer de nouvelles variétés plus performantes. Une activité pour laquelle la firme fait part de son engagement “à protéger l’environnement et à améliorer la santé et la qualité de vie.” Quelques onglets plus loin sur le site du géant helvète, les numéros d’urgence pour les cas d’accident et d’empoisonnement liés aux produits phytosanitaires.
Des légumes performants donc. Comme les FW13, des tomates couleur tournesol qui ne pourrissent pas. À la place, elles perdent leur eau et se chargent de sucre jusqu’à être confites, un peu comme une datte. Comme les poivrons qui poussent sous les serres du centre aussi. Certains résistants à l’oïdium, un champignon qui attaque les cultures, obtenus au terme de quinze ans de travaux grâce à l’introduction d’un gène de poivron sauvage dans les poivrons carrés. D’autres sans pépins pour lesquels le sélectionneur combine la forme d’un piment et la saveur d’un poivron.
Sous les serres du centre Seeds, les sélectionneurs travaillent à “exprimer le potentiel des plantes [afin d’] accroître les rendements et la rentabilité des cultures ", explique une offre d’emploi du groupe. Ces ingénieurs agro-spécialisés en sélection végétale et dans les technologies de marquage moléculaire recherchent et combinent les caractères génétiques des végétaux afin de développer de nouvelles variétés plus performantes. Une activité pour laquelle la firme fait part de son engagement “à protéger l’environnement et à améliorer la santé et la qualité de vie.” Quelques onglets plus loin sur le site du géant helvète, les numéros d’urgence pour les cas d’accident et d’empoisonnement liés aux produits phytosanitaires.
Des espèces hybrides, pas des OGM
On parle ici d’espèces hybrides, et non d’organismes génétiquement modifiés. La subtilité repose autour de la notion de fécondation. Pour l’hybridation, l’ovule d’une plante est fécondé par le pollen d’une autre. Lorsque l’on parle en revanche de modification génétique, on introduit un ou plusieurs gènes d’une espèce dans une autre, sans passer par la fécondation.
Plus de pesticides et moins de goût
Mais ces variétés hybrides F1 (F1 correspondant à la première génération d’un croisement) ne donnent qu’une seule génération prolifique. L’agriculteur, alors contraint de racheter ses semences chaque année, est dépendant de Syngenta et des autres semenciers comme Monsanto. Selon le site info’OGM, certaines espèces comme le colza, le tournesol et de nombreux légumes que l’on trouve dans le commerce sont presque exclusivement issues de semences hybrides. Avec une seule génération prolifique, ces semences, en plus d’asseoir le pouvoir des grands semenciers, empêchent le renouvellement de la biodiversité.
Pour obtenir une espèce hybride, il faut d’abord castrer les variétés porteuses des organes reproducteurs mâles et femelles sur le même pied qui pourraient se reproduire seules, comme c’est le cas des tomates ou du maïs. On procède alors à une castration manuelle, ou chimique par pulvérisation d’une hormone de synthèse. Une fois la semence obtenue, la croissance des plantes nécessite plus d’eau et plus de produits chimiques. Finalement, gorgés d’eau, les fruits et légumes issus de semences hybrides F1 auront fatalement moins de goût, et seront plus toxiques puisque chargés de pesticides.
Rédaction : Manon Laplace
Sources : Huffington Post
Inf'OGM