Végétarien, végan, flexitarien, quel régime alimentaire pollue le moins ?

un assortiment de poisson, viande, légumes et oeufs
Végétarien, végan, flexitarien, quel régime alimentaire pollue le moins ?
Par Valentine Poignon publié le
23228 lectures

Les consommateurs sont de plus en plus conscients que leur alimentation joue un rôle important pour l’avenir de la planète. Certains régimes alimentaires sont grandement critiqués du fait de leur impressionnante empreinte carbone. Quel est donc le régime le plus respectueux de Mère Nature ? Décrytage.

Que vous soyez omnivore, fléxitarien ou végétarien, votre alimentation n’est pas sans conséquence pour l’environnement. Afin de produire de la nourriture à l’échelle planétaire, les producteurs doivent cultiver des terres, massivement polluées par les pesticides et autres engrais chimiques, ainsi que transporter la marchandise qui provient souvent de l’autre bout du monde. Les scientifiques affirment qu’un quart des émissions de gaz à effet de serre provient de la production de denrées alimentaires.

Si certains régimes sont moins néfastes pour l’environnement que d’autres, ils ne sont pas pour autant totalement écologiques.

Végétarien et végan, un régime quasi éco-friendly

Outre la protection des animaux, les régimes végétarien et végan seraient meilleurs pour l’environnement. La production de viande et de poisson révèle un coût environnemental très élevé. Pour qu’une viande arrive dans notre assiette, il faut cultiver la nourriture de l'animal, nourrir et abreuver l’animal, l’élever dans un espace adapté, le transporter jusqu’à l’abattoir puis récupérer la viande. Quant aux plats préparés, ils engendrent bien plus de procédés industriels. Cette production est très néfaste pour l’environnement.

Le site américian Shrink That Footprint a mené une étude comparative sur plusieurs régimes alimentaires aux Etats-Unis. Il en résulte que les régimes végétarien et végan sont ceux dont l’empreinte carbone est la plus faible, avec respectivement 1.7 et 1.5 tonnes annuels de CO2 émis par personne. Et pourtant ces deux régimes favorisent des matières premières végétales qui jouent un rôle considérable dans l’appauvrissement des sols. Le soja, source de protéines végétales, et certains légumes (tomates, concombres,courgettes) ont besoin de beaucoup d’eau pour être cultivés. Afin d’étendre les terres agricoles, les gros producteurs n’hésitent pas à détruire les forêts. Pour autant, certaines cultures (myrtilles, bananes, huile de palme) sont de mauvaises élèves dans le domaine de l’écologie. On privilégie donc les produits locaux et de saison plutôt que des produits qui viennent du bout du monde.

Flexitarien ou pesco-végétarien, une bonne alternative

Si un monde sans viande semble être le b.a-ba de l’écologie, chacun est libre d’adopter le régime alimentaire de son choix. Afin de réduire votre impact écologique, les régimes flexitarien (consommer rarement de la viande ou du poisson) ou pesco-végétarien (pas de viande mais du poisson et des oeufs) sont de très bonnes alternatives. Certaines viandes comme le boeuf et l’agneau font partie des aliments qui ont le plus grand impact sur la planète. C’est pour cette raison que réduire voir supprimer ces deux viandes rouges permettent de faire un geste envers Mère Nature. Le journal britannique The Guardian révèle que réduire sa consommation de boeuf a plus d’impact sur l’environnement que de cesser de se déplacer en voiture.

Omnivores, évitez la viande tous les jours

Le régime omnivore n'est pas forcément mauvais élève à quelques condtions. Comme beaucoup de viandes, le boeuf et l’agneau sont à consommer occasionnellement. Privilégier des viandes élevées en pâturage réduit notre emprunte carbone. Cette alternative préserve les sols et permet d’élever les animaux dans de meilleures conditions. Les poissons ont également un impact environnemental plus faible que les bovins.

Évitez donc de consommer de la viande tous les jours. Vous pouvez consommer des légumineuses, excellentes sources de protéines, mais aussi des oeufs bio et des produits laitiers issus du végétal, sans pour autant cesser de manger de la viande et du poisson.

Le bio local pour réduire son emprunte carbone

Quel que soit le régime alimentaire adopté, le plus important est de consommer bio et local afin de réduire votre impact environnemental. Évitez le plus possible les supermarchés qui ne sont que les temples de la grande consommation industrielle. Commencez donc par acheter en circuit court: en vente direct auprès des producteurs (fermes, AMAP) ou commandez en ligne (Le Comptoir Local, La Ruche qui dit Oui!, le guide des paniers bio et locaux).

Les pesticides et engrais de synthèse appauvrissent considérablement la qualité des sols. Les produits bio, garantis sans substances néfastes pour l’environnement, contribuent à la reconstruction de la biodiversité. Privilégiez les matières premières bio et cuisinez un peu plus. Les plats préparés entraînent plus d’actions et donc plus d’émission de gaz à effet de serre.

Le Zéro Déchet pour aller plus loin

Réduire votre impact écologique c’est également faire attention à vos déchets. Que vous soyez végétarien ou omnivore, achetez vos denrées en vrac pour éviter les emballages inutiles. Lorsque vous vous rendez chez les petits producteurs ou dans votre magasin bio, armez-vous de sacs en tissu et de tupperwares afin d’y stocker les aliments. De plus, les petits producteurs vendent tous leurs produits et ne jettent pas les produits “biscornus” contrairement aux grandes surfaces.