Des carences en fer et en vitamine B12 responsables de troubles du comportement chez les jeunes garçons ?

Des carences en fer et en vitamine B12 responsables de troubles du comportement chez les jeunes garçons ?
Des carences en fer et en vitamine B12 responsables de troubles du comportement chez les jeunes garçons ?
Par AFP /Relaxnews publié le
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Une étude récente révèle qu’une déficience en fer et en vitamine B12 chez les garçons âgés d'environ 8 ans pourrait conduire à des troubles du comportement plus tard dans l'enfance.

Menée par la School of Public Health de l'université du Michigan, aux États-Unis, cette étude avait pour objectif d'évaluer la corrélation entre les taux de fer et la concentration dans le sang de zinc, de folate, de vitamines A et B12 et l'anémie d'une part et, d'autre part, des troubles du comportement chez des enfants âgés de 5 à 12 ans à Bogotá, en Colombie.
Les chercheurs ont à la fois pris en compte les comportements intériorisés comme l'anxiété et la dépression et les comportements extériorisés comme l'agressivité et la tendance à enfreindre les règles.

“Une importante question de santé publique”

L'équipe a prélevé des échantillons sanguins pour mesurer les taux des micronutriments et a mené un suivi personnalisé d'un tiers environ des participants au bout de six ans, à qui il a été soumis un questionnaire pour mieux évaluer leur comportement.  

Après avoir tenu compte de facteurs annexes comme l'âge au moment du début de l'enquête, du temps passé devant la télévision ou les jeux vidéo et du statut socio-économique, les résultats ont montré qu'une carence en fer, une anémie et un faible taux de vitamines B12 dans le plasma chez les garçons âgés d'environ 8 ans étaient liés à des scores moyens supérieurs de 10% pour les comportements extériorisés, la carence en fer étant en outre reliée à un score de 12% supérieur pour les problèmes intériorisés.

"La carence en fer est toujours très répandue dans de nombreuses régions de la planète", a expliqué le directeur de l'étude, Eduardo Villamor. "On dispose de moins de données pour ce qui est de la déficience en vitamines B12 mais les éléments dont on dispose tendent à démontrer qu'il pourrait s'agir d'une importante question de santé publique chez certaines populations."

Après avoir tenu compte de facteurs annexes comme l'âge au moment du début de l'enquête, du temps passé devant la télévision ou les jeux vidéo et du statut socio-économique, les résultats ont montré qu'une carence en fer, une anémie et un faible taux de vitamines B12 dans le plasma chez les garçons âgés d'environ 8 ans étaient liés à des scores moyens supérieurs de 10% pour les comportements extériorisés, la carence en fer étant en outre reliée à un score de 12% supérieur pour les problèmes intériorisés.

"Au sein de la population que nous avons étudiée, par exemple, nous avons d'ores et déjà établi que la consommation d'un casse-croûte à l'école augmentait le taux de vitamine B12 dans le sang au bout de trois mois."

Des résultats inédits

Si de précédentes études menées sur des enfants en bas âge avaient également permis d'établir une relation entre une carence en fer et des troubles comportementaux subséquents, aucune étude connue n'avait encore démontré les effets de ces carences en micronutriments chez des enfants plus âgés.
Quant à la raison pour laquelle ces carences sont de nature à affecter le comportement, M. Villamor a expliqué que certaines zones du cerveau se développent tôt dans l'enfance et que, dans la mesure où ces zones réagissent à l'environnement au cours de différentes périodes de l'existence, elles pourraient être impliquées dans l'apparition de troubles du comportement.

Un trouble qui ne concerne pas les filles

Les chercheurs n'ont pas trouvé de relations semblables chez les filles. M. Villamor explique que "nous n'avons pas trouvé d'explication convaincante de cette différence d'un sexe à l'autre, même si nous savions qu'il était important d'étudier séparément garçons et filles dans la mesure où le rythme de leur croissance pouvait être différent."

"Des recherches menées sur des rats ont établi que des carences en micronutriments affectent les cerveaux des mâles et des femelles différemment mais nous n'avons pas encore comprise en quoi cela pourrait également être le cas chez les humains."

Les résultats sont consultables (en anglais) dans le Journal of Nutrition.