Ces rituels beauté qui peuvent nuire à votre santé

femme qui se démaquille avec un coton
Maquillage et cosmétiques : ces rituels beauté dangereux pour la santé
Par Cécilia Ouibrahim publié le
Journaliste
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Impasse sur l’hygiène, routine beauté risquée, produits de soin toxiques… certaines beauty addict adoptent de mauvaises habitudes. Or, dans l’univers de la cosmétique, certaines règles ne doivent pas être mises au placard. En effet, beauté ne rime pas toujours avec santé.

Parfois, vouloir s’embellir peut s’avérer dangereux pour la santé. Voici 7 gestes à bannir de votre routine beauté pour éviter acné, brûlures, irritations voire même cancer de la peau… 

Sauter l’étape du démaquillage

C’est l’erreur à ne pas commettre ! Ne pas (bien) se démaquiller avant de dormir est mauvais pour la peau. En faisant l’impasse sur cette étape cruciale, vous empêchez votre peau de respirer. Par ailleurs, cela accélère le vieillissement cutané. Le teint se ternit et les rides se créent plus facilement. Pendant la nuit, le maquillage encombre la peau, obstrue les pores et bouche les glandes sensibles autour des yeux. Résultat : acné, inflammations, rougeurs, peau desséchée voire même orgelets et infections ! De quoi se motiver à ne plus négliger sa routine beauté du soir. Ainsi, votre peau sera moins sujette aux micro-inflammations.
A long terme, zapper l’étape du démaquillage peut s’avérer très dangereux. En mai 2018, le Daily Mail a révélé le cas d’une femme de 50 ans dont les paupières ont été endommagées par le mascara. Theresa Lynch souffrait d’une sensation désagréable dans les yeux. Son ophtalmologue a découvert des morceaux de mascara solidifiés accumulés sous ses paupières. Theresa a ensuite “admis avoir utilisé du mascara pendant vingt-cinq ans sur ses cils, sans le retirer correctement”, un processus qui aurait pu détériorer sa vue, selon le médecin. La spécialiste et sa patiente ont finalement décidé de publier des photos des yeux de Theresa, à titre de “campagne de prévention” pour souligner l’importance du démaquillage.

Ne pas nettoyer ses pinceaux 


© freestocks.org - Unsplash

Il est nécessaire de nettoyer vos pinceaux de maquillage régulièrement. Acné, pores obstrués ou impuretés… des pinceaux mal nettoyés peuvent faire des ravages sur votre peau. Véritables nids à bactéries, ils sont, pour la plupart, conçus à partir de vrais poils. Toutefois, de plus en plus de marques proposent des pinceaux vegan. Pour éviter des problèmes cutanés et venir à bout des microbes, il suffit de les laver quotidiennement à l’eau chaude avec du shampoing bio ou un nettoyant pour la peau. Il existe également des recettes à base de vinaigre, bicarbonate de soude ou de savon de Marseille.

Vernis semi-permanent : un risque de cancer ? 

L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) recommande aux professionnels du soin et de la décoration des ongles de mieux se protéger. Et pour cause, ils sont exposés à une soixantaine de substances “très préoccupantes” qui peuvent causer allergies cutanées, asthme, maux de tête, etc. Preuve que les substances chimiques utilisées lors des soins ongulaires ne sont pas exempts de tout reproche ! 
Garantie d'une manucure parfaite, le vernis semi-permanent peut également s’avérer nocif pour la santé. Brillant et ultra résistant, un beau résultat requiert l’utilisation d’un gel acrylique pigmenté. Le problème réside notamment dans son séchage, nécessitant une longue exposition sous une lampe UV qui peut causer brûlures et mélanomes (maladies des cellules de la peau). Cette méthode, qui séduit de nombreuses femmes, a été mise à mal en 2013, dans une étude réalisée par The Skin Cancer Foundation. Selon les scientifiques, l’utilisation de ces lampes UV peut augmenter les risques de cancer de la peau. Elizabeth Hale, vice-présidente de la fondation contre le cancer de la peau recommande l’emploi "d'une crème solaire SPF 15 minimum, avant toute exposition aux rayons ultra-violets". Aussi, le vernis semi permanent est destiné à durer. Après 2 semaines, l’ongle est “étouffé” sous le gel, manque d’hydratation et a dû mal à repousser. 
Karolina Jasko, une miss américaine de 20 ans, était une adepte de manucures semi-permanentes. En retirant son vernis, la jeune femme a constaté des lignes noires sur certains ongles. Son médecin lui diagnostique alors un cancer et incrimine les séances de manucure. Si Karolina a survécu, elle a fini par perdre ses ongles à la suite de cette maladie. 
D’après des chercheurs du Medical College of Georgia et du Georgia Regents Health System d’Augusta (USA), huit séances de manucure suffiraient à endommager l’ADN des cellules de la peau. Néanmoins, d’autres études réfutent le lien entre exposition des mains aux lampes UV et cancer de la peau.

La fish pédicure : un soin tendance mais pas sans risque 

Interdite au Canada et dans certains Etats américains, la “fish pédicure” connaît un succès fulgurant en France. Le concept : plonger ses pieds dans l’eau, puis attendre que des petits poissons viennent se nourrir des peaux mortes. Seul bémol : cette pratique très à la mode reste mal encadrée. Les conditions d’ouverture des “fish spa” ainsi que les règles légales d’hygiène ne seraient respectées que par 10 % des établissements selon l’Anses. Et pourtant, ce soin peut avoir de véritables conséquences sur la santé. Début juillet 2018, la revue médicale JAMA Dermatology a révélé le cas d’une “fish pédicure” qui a tourné au fiasco. Après une séance, une cliente américaine a perdu ses ongles. Ce cas d’onychopathie est le premier constaté après une fish pédicure.

Utiliser un soin solaire comme crème solaire

A l'occasion du Congrès annuel de l'Association des dermatologues britanniques le 5 juillet 2018, des chercheurs ont souligné l'importance d'utiliser une bonne crème solaire durant l’été et non un simple soin hydratant incluant une protection solaire. Ce dernier offrirait une moindre protection cutanée même en choisissant un indice de protection similaire.
Au cours de leur enquête, les scientifiques se sont aperçus que les participants qui appliquaient un soin hydratant avec protection solaire, oubliaient en moyenne 16 % de la surface de leur visage, alors que leur application de la crème solaire était plus efficace. De même pour les paupières, où les risques de cancer de la peau sont plus fréquents.
Mais ce n’est pas tout : en plus d'oublier certaines parties du visage, l’étude a révélé que les sujets appliquaient le soin hydratant en couches moins épaisses que la crème solaire, réduisant ainsi l'efficacité de la protection solaire présente dans le soin. C'est pourquoi les experts ne recommandent pas le soin hydratant protecteur pour une utilisation estivale.

Ne pas regarder la composition des produits

Nos produits d’hygiène et de cosmétiques renferment des substances chimiques nocives, d’où l’importance de regarder les étiquettes pour traquer les ingrédients décriés. 
Afin de vous aider à y avoir plus clair, voici 8 ingrédients à fuir catégoriquement :

  • les parfums de synthèse : en règle générale, mieux vaut éviter les produits qui incluent dans leur composition des "parfums " ou "fragrances", termes derrière lesquels se cachent de nombreux produits chimiques ou toxiques.
  • les silicones : pour les démasquer, on repère tous les noms qui finissent par "one" ou "ane", plus précisément par "thicone", "thiconol", "siloxane" ou "silane". Les marques bio utilisent des protéines de soie, certains dérivés d'algues ou de cellulose, et des végétaux tels que le tamarin comme alternative aux silicones.
  • les sulfates : les produits contenant des sulfates, des agents moussants de synthèse, sont à éviter. L'un des plus fréquents est le sodium laureth. En plus d’être un allergène, il a une action chimique néfaste sur le long terme.
  • les parabènes : perturbateurs endocriniens à l’origine du cancer du sein, les parabènes se classent du moins nocif (méthyl-paraben) au plus nocif (isobutyl-paraben). Les autres parabènes comprennent les appellations "benzo", "buthyl", "éthyl" ou "propyl".
  • les huiles minérales : démasquées dans de nombreux baumes à lèvres, ces substances seraient cancérigènes. Elles peuvent être identifiées parmi les ingrédients suivants : cera microcristallina, microcrystalline wax, ceresin, hydrogenated microcrystalline, wax, ozokerite, paraffin, paraffinum liquidum, petrolatum ou encore synthetic wax. 
  • les dérivés de matières plastiques : la plupart des produits de la cosmétique conventionnelle continuent d'utiliser les particules de plastique comme le PEG ou le PPG qui peuvent être irritants ou allergisants.
  • les alcools : s'ils ne sont pas strictement interdits, les produits contenant de l’alcool sont à utiliser avec parcimonie. Parmi les différentes familles, on exclura l'alcool cétylique et l'alcool stéarique.
  • les ingrédients contenant des chiffres ou des acronymes : une succession de chiffres dans la liste des ingrédients n'est jamais bon signe. Les colorants, par exemple, sont repérables par la mention CI suivie de 5 chiffres. L'EDTA, un polluant toxique, est quant à lui utilisé dans l'industrie de la photo ou du papier. 

Méfiez vous de certains instituts de beauté et cabines de bronzage 

Selon une étude menée par la DGCCRF, plus de 60 % des cabines de bronzage ne sont pas conformes aux normes en vigueur en France. Sur 982 établissements visités en 2016, essentiellement des instituts de beauté et des centres de bronzage, les experts ont constaté que certains appareils n'avaient fait l'objet d'aucun contrôle technique depuis sept ans, alors qu'un contrôle périodique doit être réalisé tous les deux ans. Quant aux personnes employées pour faire fonctionner ces appareils à UV, l'enquête a signalé qu’elles n'avaient "aucune formation ni aucun diplôme d'esthétique". Malgré ces points négatifs, la DGCCRF note quelques améliorations, notamment la mise à disposition de lunettes de protection marquées CE.  Des vérifications dans ce secteur vont cependant se poursuivre.

Attention à l’épilation définitive

Selon un sondage IFOP, 82 % des Françaises s'épilent le maillot. Pour une action irréversible, certaines optent pour l’épilation définitive. Si ce type de soin a le vent en poupe, il pourrait être nocif pour la santé. Dans l’émission "La Tête au carré", sur France Inter, le gynécologue Jean-Marc Bohbot et la journaliste Rica Etienne ont mis en garde les consommateurs sur les risques de l’épilation définitive. Réalisée au laser, celle-ci pourrait détruire le follicule pileux ainsi que la petite glande sébacée. Les poils sont aussi importants pour éviter les infections et hydrater la peau. 

“J'ai des jeunes filles qui viennent me voir après une épilation définitive au laser et qui seront définitivement contraintes d'utiliser des produits hydratants pour le restant de leurs jours”, alerte le médecin.

L’épilation au laser peut également avoir des effets secondaires. Si vous avez une peau bronzée ou pigmentée, passez votre chemin. Le laser ne faisant pas la différence entre le pigment du bulbe et celui de la peau, il pourrait agir au niveau de l’épiderme et causer brûlures et dépigmentations de la peau. 
Notez aussi que ce traitement doit obligatoirement être réalisé par un médecin ou une assistante sous contrôle strict de celui-ci.